En matière de communication politique, la Kasbah peut être considérée comme un cas d’école des maladresses à éviter comme la peste.

Hier encore, les administrateurs de la page Facebook de la présidence du gouvernement nous démontraient l’ampleur des balourdises dont certains sont capables. Des balourdises dont les internautes tunisiens se sont vite emparés.

Alors que la société grogne, se plaint de la flambée des prix, de la détérioration du pouvoir d’achat, des pénuries de certains produits alimentaires, du taux de chômage, des services administratifs médiocres, des infrastructures vétustes dans plusieurs secteurs, notamment la santé et l’éducation, la présidence du gouvernement a choisi de rappeler à cette même société ses nombreuses réalisations dans une logique de propagande des plus fâcheuses.

Selon la Kasbah tout va bien dans le meilleur des mondes : les indicateurs économiques s’améliorent et les droits et les libertés se portent à merveille, au point que les partenaires de la Tunisie en sont ébahis.

A ce beau tableau du gouvernement, les internautes ont répondu en dénonçant une chimère. Certains ont surtout pointé du doigt le fait d’avoir évoqué les droits et libertés alors que plusieurs opposants politiques se trouvent depuis des mois en prison sans procès dans le cadre d’une enquête sur fond de suspicions de complot contre l’État. 

Plusieurs internautes ont préféré se réfugier dans le sarcasme pour critiquer le déficit abyssal de la Kasbah tant en termes de réalisations qu’en termes de communication. Décidément, pour faire passer la pilule, il va falloir, à la Kasbah, bien plus qu'un petit rappel.

N.J