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Nafaâ Ennaifer : Nous devons tout faire pour que la Tunisie n'atteigne pas le point de non-retour
21/11/2022 | 12:13
6 min
Nafaâ Ennaifer : Nous devons tout faire pour que la Tunisie n'atteigne pas le point de non-retour


Le membre du bureau exécutif de l'Institut arabe des chefs d'entreprises (IACE)Nafaâ Ennaifer a affirmé que la dégradation de la situation économique résultait de la mauvaise gouvernance, des "lignes rouges" et de l'inaction cumulée. Ceci a conduit à une crise majeure et à la nécessité de traiter dans l'urgence et en simultané plusieurs problématiques. Il a considéré que la Tunisie s'approchait de plus en plus du point de non-retour.


Invité le 21 novembre 2022 à l'émission "Emission impossible" animée par Borhen Bsaies et diffusée sur les ondes de la radio IFMNafaâ Ennaifer a estimé que l'amélioration de la situation du pays et la résolution des problématiques d'ordre économique nécessitaient l'adoption d'une approche inclusive et basée sur l'échange et la collaboration. Il a souligné l'importance de l'adoption d'une philosophie et d'une vision économique. 

Nafaâ Ennaifer a rappelé que la cheffe du gouvernement, Najla Bouden avait donné un discours à l'occasion de la 35ème édition des Journées de l'entreprise ayant eu lieu durant le mois de décembre 2021. Il a considéré que cette allocution comportait une analyse correcte. Néanmoins, plusieurs décisions pouvant être facilement prises n'ont pas été envisagées. Il a considéré que le programme de réformes comportait des mesures n'ayant aucun impact sur la situation économique du pays. 


Le membre du bureau exécutif de l'IACE a évoqué la proposition du gouvernement de mettre en place un médiateur entre les investisseurs et les structures administratives. Il a expliqué que ceci démontrait une méconnaissance du gouvernement de l'administration tunisienne. Nafaâ Ennaifer a rappelé l'existence d'un directeur général de l'investissement au niveau de la présidence du gouvernement et de l'Instance générale de l'Investissement. Celle-ci est chargée de jouer le rôle d'intermédiaire. M. Ennaifer a estimé que le gouvernement devait se focaliser sur les complications au niveau des procédures et de la loi au lieu de créer une nouvelle fonction chargée de la médiation. 

Nafaâ Ennaifer a, par la suite, évoqué le décret n° 2005-1991 du 11 juillet 2005, relatif à l'étude d'impact sur l'environnement et fixant les catégories d'unités soumises à l'étude d'impact sur l'environnement et les catégories d'unités soumises aux cahiers des charges. Il a expliqué que ce texte de loi était relatif au fonctionnement et au rôle de l'Agence nationale de protection de l'environnement (ANPE). Il a expliqué que l'ANPE n'avait pas pris en considération la régularisation de la situation des entreprises déjà existantes. Il a indiqué que les négociations au sujet de l'ajout d'un paragraphe permettant cela avaient été entamées depuis 2016. Il a expliqué que des entreprises ont dû fermer boutique en raison de cette mesure.




Nafaâ Ennaifer a estimé que l'Etat ne soutenait l'investissement qu'en théorie et que l'incitation des investisseurs devait faire partie des responsabilités de l'ensemble des membres du gouvernement et non-pas du ministère de l'Investissement. Il a, par la suite, évoqué la migration des compétences de l'administration tunisienne, ainsi que de la peur des fonctionnaires quant à la possibilité d'être emprisonnés. M. Ennaifer a conclu que ceci les poussaient à appliquer fermement la loi au lieu de trouver une solution.

Évoquant l'exemple du blocage au niveau des énergies renouvelables, Nafaâ Ennaifer a affirmé que des fonctionnaires et employés de la Steg s'y opposaient et obstruaient le développement de ce secteur. La question de la situation de la Régie nationale des tabacs et des allumettes est liée, selon lui, à l'exploitation de cet établissement par certaines personnes et aux vols et avantages injustifiés impactant davantage la situation financière de l'entreprise. 

« La ministre des Finances a annulé, dans le cadre de la loi de Finances 2023 le régime suspensif de la TVA pour les sociétés de commerce international. Nous savons que cela conduira à la destruction de ces entreprises. Elle avait affirmé qu'un système de remboursement mensuel et sur demande sera mis en place. Or, ceci n'a pas eu lieu durant les sept ou huit derniers mois. Certaines entreprises ont fermé boutique. Leur disparition a provoqué la disparition de leurs fournisseurs industriels établis en Tunisie... La ministre des Finances n'a pas les moyens de payer les fournisseurs et les met en difficulté ou de rembourser la TVA, ou de verser les primes d'investissements mentionnées dans la loi d'incitation à l'investissement. Les fournisseurs incluent ces primes dans leurs schémas d'investissement... Y a-t-il une cohérence dans l'approche et une vision commune à l'ensemble des ministères ? Y a-t-il une adhésion à cette approche au niveau de l'administration ? Le médiateur chargé de l'investissement va-t-il résoudre le problème des permis de constructions ? Un groupe français international s'est retrouvé dans l'impossibilité d'obtenir les autorisations relatives au dossier de sécurité. Il a acquis un terrain au niveau de la zone industrielle de Sousse... L'obtention du permis de construire a duré un an et deux mois. Entre-temps, le coût du projet a évolué de 15%. La maison mère avait décidé de mettre fin au projet. Il existe des milliers de cas similaires », a-t-il déploré.


Nafaâ Ennaifer est revenu sur la marginalisation des entreprises tunisiennes en raison des conditions plus strictes que celles imposées aux étrangers dans le cadre du respect des appels d'offres nationaux. Il a évoqué l'exemple de l'obligation de la régularité de la situation de l'entreprise tunisienne avec les caisses sociales dans certains cas. Or, ces entreprises n'ont pas été rémunérées et payées par le gouvernement et ne disposent, donc, pas des moyens permettant cela. L'Etat a provoqué cette situation de blocage.

S.G

 

21/11/2022 | 12:13
6 min
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Commentaires
Lol
Merci Alkatiba
a posté le 22-11-2022 à 10:40
Et si NE nous parlait d'un sujet que l'IACE connais très bien: le golden passport chypriote.
Apparemment c'est l'un des meilleurs moyens d'évasion fiscale.
Les impôts c'est seulement pour les salariés...
Nephentes
Il faut interdire par décret le point de non retour
a posté le 21-11-2022 à 15:00
L'Artisan du 25 juillet a parfaitement le pouvoir de la faire. Et s'il advenait que mon avis soit écouté je conseillerais a Mr le Président de publier s'il le faut un double décret XXL ( celui paraphé avec la plume du zaqaf moucheté) interdisant l'économie
DHEJ
L'enseignant universitaire te collera un 0
a posté le 21-11-2022 à 12:40
Tu redoubles ton année!