Le vice-président de l'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche (Utap), Anis Kharbeche a affirmé que l'ancien président de l'Utap Abdelmajid Ezzar était coupable de plusieurs dépassements au niveau de la gestion administrative et financière de l'organisation. Il a indiqué que les membres du bureau exécutif avaient refusé d'adopter le rapport moral et financier pour ces raisons-là. Il a assuré que le retrait de confiance visant M. Ezzar a eu lieu conformément au statut de l'organisation.
Invité le 18 novembre 2022 à l'émission "Sbeh El Ward" animée par Hatem Ben Amara et diffusée sur les ondes de la radio Jawhara FM, Anis Kharbeche a expliqué que le conseil central de l'Utap avait procédé à ce retrait de confiance. Il a assuré que la directrice des structures avait assisté à la réunion contrairement aux affirmations de Abdelmajid Ezzar. Il a assuré qu'il n'y avait plus de conflit interne au niveau de l'Utap et que l'organisation n'était pas à la merci du président de la République, Kaïs Saïed.
Anis Kharbech a appelé à la création d'un conseil national de sécurité alimentaire. Il a assuré que les terres agricoles tunisennes pouvaient garantir l'autonomie du pays. Il a, aussi, considéré que les ministres de Commerce et de l'Ariculture induisaient le président de la République, Kaïs Saïed, en erreur.
Concernant la crise du secteur laitier, Anis Kharbeche a affirmé que la production du litre de lait coûtait 1,65 dinar. Or, le prix de vente est de 1,14 dinar. Les producteurs subissent une perte de 0,51 dinar par litre. Il a, également, affirmé ne pas avoir connaissance de l'identité des personnes ou des structures ayant rendu public un accord portant sur l'augmentation du prix du litre de 0,2 dinar. Il a pointé du doigt l'absence des noms et autres éléments permettant d'attester de la véracité du document.
Anis Kharbech a considéré que le dysfonctionnement du secteur laitier avait conduit à sa désintégration. Il a estimé que la hausse des prix ne résoudra pas le problème. Le vice-président de l'Utap a révélé que le troupeau de vaches laitières s'est réduit de 30%. Les vaches ont été vendues, égorgées ou fait l'objet de contrebande. Il a appelé à soutenir le producteur en redirigeant les compensations directement vers lui. Il a critiqué l'utilisation de lait subventionné par l'Etat dans les salons de thé ou les hôtels.
Pour ce qui est des viandes de volaille, Anis Kharbeche a affirmé que le prix de vente imposé au producteur ne couvrait pas les coûts et les charges endurés par les agriculteurs. Le kilo de viande de poulet coûterait 4,7 dinars. Or, le prix de vente est fixé à 3,5 dinars. Il a expliqué que la hausse des prix des fourrages a fortement impacté la situation. Il a estimé que le prix de vente du kilo de viande de poulet devait être fixé à six ou 6,5 dinars.
Le vice-président de l'Utap a précisé que la hausse des prix des pommes de terre et des tomates résultait du manque de stockage de ces produits. Ceci résulte de la mise en place du décret de lutte contre la spéculation, mais aussi de l'introduction d'une nouvelle taxe appliquée aux chambres frigorifiques. Ceci, selon lui, a découragé les propriétaires de ce genre d'installation. Il a expliqué que la Tunisie à perdu près de 40% de sa production de pommes de terre en raison du manque de stockage ou du recours au stockage classique, c'est-à-dire, dans des entrepôts non réfrigérés.
La hausse des températures a, également, impacté la production tunisienne. Anis Kharbech a expliqué que la production des agrumes a été impactée par ce phénomène.
S.G
