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L’Isie fait cavalier seul bafouant les prérogatives de la Haica et les droits des journalistes
23/11/2022 | 16:46
4 min
L’Isie fait cavalier seul bafouant les prérogatives de la Haica et les droits des journalistes


Rien ne va plus entre l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) et la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica). Ses prérogatives accaparées par l’Isie, la Haica a invoqué le Tribunal administratif. Celui-ci devrait trancher dans le différend qui oppose les deux instances autour des directives communes sur la couverture médiatique de la campagne électorale des législatives anticipées prévues en décembre 2022.  

 

La semaine dernière, alors qu’approchait le début de cette campagne – qui a démarré aujourd’hui, mercredi 23 novembre 2022, à l’étranger – la Haica a publié un ensemble de directives à destination des médias sans se référer à l’Isie. Étant l’organe régulateur du secteur médiatique, l’instance de Nouri Lajmi a pris les devants et a décidé, seule, des modalités de couverture de la campagne électorale, car l’Isie l’aurait boudé. Du moins, c’est ce que nous avons compris des différentes déclarations de Snoussi. Le membre de la Haica a signalé maintes fois l’absence de communication entre les deux instances imputant la responsabilité à l’Isie.  

L’instance de Farouk Bouasker n’a pas tardé à réagir aux accusations de la Haica. Elle a d’abord rétorqué en reprochant à la Haica son silence alors que deux correspondances avaient été déjà envoyées par l’Isie invitant la Haica à présenter ses propositions. Puis, dans la foulée de la publication de la décision de la Haica, l’Isie a apposé un désaccord total confirmant le divorce. Après avoir pris le soin de dénoncer la démarche « unilatérale » de la Haica et une éventuelle intention de saboter les élections, l’Isie a, à son tour, décidé de faire cavalier seul et a publié des directives auxquelles les établissements médiatiques publics et privés devraient se conformer pour le bon déroulement de la campagne électorale, pensant ainsi être en mesure de faire la pluie et le beau temps. 

Cette approche inquisitoriale conjuguée au contenu même de la décision de l’Isie a envenimé davantage la situation déjà chaotique. En plus d’avoir empiété sur les prérogatives de la Haica, l’Isie s’est attirée les foudres des journalistes. Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), a, d’ailleurs, exprimé son rejet total de la décision N°31 de l’Isie. La qualifiant de « capricieuse » et « hâtive », le SNJT a considéré les directives aux médias comme une énième bourde dans la série d'erreurs graves commises par l’instance électorale et qui menacent le déroulement et aboutissement des élections. 

L’Isie s’est, en effet, érigée en contrôleur exclusif de la couverture médiatique de la campagne électorale. Elle a décidé, entre autres, d’interdire aux médias toute publication des résultats des sondages à la sortie des urnes avant leur annonce officielle par ses services, et d’envoyer les médias qui ne se conforment pas à sa décision directement devant le ministère public les exposant ainsi au risque d’être poursuivis sur la base du Code pénal et le décret 54 au lieu du décret 115 régissant le secteur.  

Voici donc les médias – privés, notamment – face à un dilemme des plus épineux. L’Isie exige, en effet, des médias de faire preuve d’égalité entre les candidats en termes de couverture des activités de la campagne électorale de chacun. Or, comme le président de la République a porté son choix sur un mode de scrutin uninominal, cela devient fantasmagorique. L’Isie a accepté au total 1.055 candidatures – sachant que sept circonscriptions ne disposent d’aucun candidat alors que d’autres en comptent plusieurs – ce qui implique de nombreux problèmes logistiques et techniques. Couvrir plus de mille campagnes individuelles dans le respect des directives de l’Isie s’avère difficile et compliqué.

Radios, télévisions et presse se trouvent, en plus, avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Une cellule entière a été créée par l’Isie et sera uniquement dédiée à scruter la production audiovisuelle en lien avec les législatives. Le personnel assigné à cette tâche et que l’Isie dit hautement qualifié demeure, cependant, méconnu des médias et aucune information sur la formation qui lui a été dispensée n’a été communiquée, si formation il y a eu alors que nous sommes à deux jours du lancement de la campagne électorale à l’échelle nationale. Une chose est, toutefois, claire, toute éventuelle critique envers un candidat pourrait se lire, par la cellule de l’Isie, comme une insulte ou une atteinte, selon les dispositions de la nouvelle décision. L’instance de Bouasker ayant opté pour un texte vague bourré de généralités qui ne feront qu’entraver le travail des médias au lieu de réglementer et fluidifier les opérations de couverture médiatique. La mission même des médias est ainsi menacée et le droit à l’information des électeurs bafoué. 

 

Nadya Jennene 

23/11/2022 | 16:46
4 min
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Commentaires
Pattiote
Arrêtez
a posté le 26-11-2022 à 06:43
On respecte votre choix qui était prévisible depuis un moment avec tous les attaques contre le pouvoir en place
Mais quand on prend on décision on doit l'appliquer

Comment expliquer que vous continuez à publier cet article qui concerne les élections
L'ISIE est responsable de ces élections et le boycott entraîne automatiquement de ne plus en parlez
Un peu de serieux
Quel mascarade !!!!!!!!!!!!
Patriote
Certainement
a posté le 23-11-2022 à 22:24
Certainement qu'on a en tunisie des institutions créer sur pour être au service du pouvoir en place
Seule les élections de la continuante était propre
Ni l'ISIE ni HAICA ne sont vraiment ni neutre ni libre Depuis leurs création ces deux organes dépassent les prérogatives qui leurs sont attribuées et font des bizarreries flagrantes
Pourquoi en parler aujourd'hui ?
Pourquoi ne pas parler de ce sujet lors de plusieurs autres affaires de depassement de prérogatives ?
BN essaye de nous gratifier chaque jour d 'un article de ce genre pour attaquer le pouvoir sans aucune argumentation sérieuse en prenant que les lecteurs vont croire ces blabla

The Mirror
L'Isie, réussite, professionnalisme et détermination
a posté le 23-11-2022 à 18:38
L'Isie a un devoir national, elle l'assume avec brio.

La Haica a fait de l'audiovisuel tunisien un bordel public, accessible à tous, de 6 à 99 ans.

L'Isie, un acquis national à consolider, la Haica, une boutique à fermer immédiatement.
Forza
ISIE25 comme Haica25 tous des lahassas
a posté le 23-11-2022 à 17:47
Toutes les deux ont bafoué la constitution comme leur maitre et toutes les deux sont au service du pourvoir despotique du putschiste. Ils se disputent le titre du plus grand supporteur du putsch, leur slogan (wafil farina, falyatanafass almoutanafissoun). Ce pays tout simplement n'a pas d'institutions et n'a pas d'élite et ceci depuis 2000 ans.