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Le racisme, la face obscure de la Tunisie
28/08/2018 | 19:59
3 min
Le racisme, la face obscure de la Tunisie

 

La dernière agression subie par des ressortissants ivoiriens, a fait remonter en surface, le racisme qui subsiste en Tunisie. Les actes de violence perpétrés pour des raisons raciales sont aussi nombreux et fréquents, malgré l’existence d’un projet de loi criminalisant le racisme qui traîne encore dans les tiroirs du parlement. Retour sur un fléau dont on ne parlera jamais assez.

 

Des ressortissants ivoiriens ont été agressé dans un quartier de Tunis. Tabassés lors d’une bagarre avec des Tunisiens, une enquête été ouverte à ce sujet. En attendant, les sanctions qui seront prises contre les agresseurs, la toile s’est enflammée dans un élan de solidarité condamnant cet acte barbare, indigne d’une Tunisie présentée souvent comme étant « terre de paix et de tolérance ». D’autant plus qu’il ne s’agit pas d’une première dans le genre, les exemples et les cas de telles agressions sont multiples. Subies souvent par des étudiants subsahariens, la société civile ne cesse de dénoncer ces crimes à connotation purement racistes et discriminatoires.

 

Cela dit, ce phénomène persiste chez plusieurs personnes. La polémique suscitée par un commentaire public d’une internaute tunisienne en témoigne. « Donnez-moi un fouet que je lui rappelle ses origines d’esclaves. […] Depuis quand les nègres ont-ils le droit à la parole. Ils t’ont sorti de l’esclavage et tu te crois tout permis ». Un extrait de propos infâmes proférés à l’encontre d’un jeune africain par une femme tunisienne se positionnant, également, contre le rapport de la commission des libertés individuelles et de l’égalité. Le jeune homme, a donc, décidé de porter plainte. « Je suis noir de peau, et je porte sur moi ma plus grande fierté », c’est dans ces termes que s’exprima le jeune homme, des termes qui devront faire réfléchir plus d’un.

 

Toujours est-il, ce phénomène qui ronge la Tunisie, ne vise pas uniquement, les étrangers. Les Tunisiens noirs de peau, sont également victimes de discrimination et de ségrégation raciales. Considérés, par certains, comme des citoyens de second rang, leur souffrance est quotidienne. Plusieurs de leurs droits sont bafoués et ils font face à des humiliations et autres agressions physiques et verbales.

 

De tels crimes ne peuvent être tolérés dans une Tunisie postrévolutionnaire, qui plaide les libertés individuelles et l’égalité, défiant les normes imposées par la société depuis des lustres. A cet effet, le chef du gouvernement, Youssef Chahed avait annoncé, depuis le 26 décembre 2016, qu’une loi criminalisant le racisme et les discriminations en tout genre sera adoptée. Cette loi doit être appliquée de manière stricte, annonçant, également, l’organisation d’une Journée nationale pour combattre le phénomène.

 

Ce n’est que deux ans plus tard, soit le 6 juin 2018 que la commission parlementaire des droits et libertés a approuvé, la loi criminalisant la discrimination raciale.

Cette loi définie les crimes racistes, les mesures que peuvent prendre les victimes, les sanctions et peines et prévoit la création d’une commission nationale pour la lutte contre le phénomène et qui sera sous l’égide du ministère des droits de l’Homme. Selon Naoufel Jammali, président de la commission les peines varieront entre 6 mois et un an de prison et seront accompagnées d’amendes allant de 500 à 1000 dinars. « Des peines de 3 ans de prison et de lourdes amendes ont également été prévues pour les crimes graves », a assuré le président de la commission parlementaire, tout en soulignant que la chose la plus importante est qu’au travers de cette loi, « il y a maintenant une reconnaissance qu’en Tunisie, il y a un problème de racisme ». Pour Naoufel Jammali, « cette loi ne va pas complètement éradiquer le phénomène, mais inscrit le pays dans une culture de combat et de lutte contre ce fléau ».

 

Force est de constater que le racisme est ancré dans la société tunisienne. Ce mal est vécu par plusieurs citoyens tunisiens, ou subsahariens venus étudier ou travailler dans notre pays. Causes de souffrance et de mal-être, les autorités devront accélérer les mécanismes en place afin de lutter contre toutes les formes de discrimination. Bien qu’indigne d’un Etat de droit, le racisme demeure la face obscure de la Tunisie !

 

Sarra HLAOUI

28/08/2018 | 19:59
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Commentaires (41)

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Koua
| 26-09-2018 08:58
N'y a t il pas de Tunisiens en CI?

belazi
| 09-09-2018 14:16
oui le tunisien est raciste et pourtant ce n'est pas le tunisien qui est le plus valeureux et de loin j'ai cotoye les deux pendant 40 ans

J.trad
| 31-08-2018 10:04
Que les juges aillent ,recycler ,leurs formations ,ils n'ont pas le droit de parler ,un autre langage que celui d'Allah ,il y a bien des années ,je l'ai dit à l'ONU ( ONU ,si vraiment tu es mère ,soit ainsi /fait l'islam notre père /,et ainsi ,tous les hommes tous des frères / le partage des richesses sur la terre/ ferait moins de victimes ,beaucoup moins de ranc'?ur ./.) Du haut d'un hurle-vent de soit disant centre culturel ,j'ai lancé cencris d'alarme ,mais ,un grand mais ,avec une grosse Majuscule,l'ONU n'a rien entendu ,parceque les embassadeurs de la culture ,ne veulent ,que l'islam rayonne ,et irradie ,toutes les formes de rascisme ,de fachisme,de discrimination,de classes ,l'autre odieuse face de rascisme, au moins Karl Marx ,a combattu l'usure ,le système de classes ,il a même mis sur le tableau de ses objectif (la gratuité) rêve capable d'unir l'humanité ,ne serait ce ,que sur le plan de la bouffe ,qu'est ce qu'on s'en fiche aprés de la couleur de la peau .

J.trad
| 31-08-2018 09:44
Personne ne bouge le doigt ,comme il se doit ,je m'en fiche ,tant que la morale est en friches,tant pis ,et encore tant pis ,tant la morale divine est bel et bien baffouée,je m'en fiche des lois ,faites par des reines et des rois ,par des présidents ,et des casseurs de dents ,les lois ,seront violées des millions de fois ,les tribunaux coûtent chers ,très chers ,en temps et en argent ,tant que dans les coeurs des gens ,reste absent l'arbitre suprême ,Allah ,est controversé ,par des intellectuels ,qui brandissent des chiffons de doctorats ,des diplômes,sur lesquels ils se hissent pour soutenir toutes les puissances d'iblis ,et après ils viennent nous chanter ,qu'ils sont contre le rascisme ,le fascisme ,de ces plus royalistes que les rois ,font tout pour fouler le prestige de la foi ,la foi en un dieu suprême ,ils se montrent crème de la crème ,Allah les giffles ,mais ils fond la sourde oreille ,ils sont pires que les rascistes,ils entravent ,les ordres d'Allah ,qui arrache toutes les corruptions ,tous les péchés ,et puis ils viennent nous chanter la chanson du rascisme ,les africains sont aussi des rascistes ,il y en a parmi de eux qui refusent que leurs fils épousent des blanches (blanches de peau , bien-sûr,mais pas aussi pure) il est plus que évident ,que la race ,n'a aucune place ,dans la loi universelle ,d'Allah ,alors pourquoi marcher ,sur les sentiers fourbes des lois ,fabriquées de toutes piéces,alors que un verset simple est capable d'arracher toutes les formes de rascisme ( la far9a bayna 3arabiyyin wa a3jamiyyin illa bi'ta9wa) c'est clair et net ,paroles d'Allah ,Allah a déjà fait le reproche ,à ceux qui cachent ,dans leurs pôches ,et dans leurs têtes (qu'ils croient bien faîtes), l'objet qui n'y succité ,le reprôche ,de la part d'Allah (khala9a'linsana min noutfatin fa idha houwwa khasimon moubin) sourat les abeilles verset 3 .

ourwa
| 31-08-2018 09:38
Pour plus de clarté et de suivi des 3 parties de mon texte, il faudrait peut être les classer dans l'ordre de leur envoi; ainsi, vous êtes prié de déplacer la partie 3 ( La Tunisie, pays raciste ? part 3:
ourwa | 29-08-2018 19:15
. au dessus de la partie 2...
Merci
P.S : la partie 3 est la dernière que j'ai postée; l'heure affichée , 19:15, est fausse... Veuillez, SVP, appliquer un peu plus de sérieux dans l'édition des commentaires de vos lecteurs !...

ourwa
| 30-08-2018 22:04
Concernant l'histoire de votre ami juif tunisien, j'ignore si son explication relative à son départ de Tunisie est véridique , mais il faut bien admettre que bourguiba, avant l'indépendance et après, s'efforça de séparer la judaïté des Juifs tunisiens du problème israélo-palestinien, et il imagina, par ailleurs, l'imposition aux Juifs tunisiens du statut de "dhimma" ( communauté non musulmane sous la protection de l'Etat musulman) mais, amélioré. Ce projet tomba à l'eau et l'indépendance avec la constitution du nouvel Etat ont opéré par la suite l'abolition des tribunaux rabbiniques et ont confirmé aux associations juives la seule gestion du domaine cultuel. Par ailleurs, les Juifs tunisiens font partie intégrante et entière de la communauté nationale, avec les mêmes droits et les mêmes devoirs. C'est ainsi que ce cadre juridique s'est imposé. Mais il fallait tout de même compter sur l'inconscient raciste anti Juifs qui gangrène la population...mais aussi l'Etat et ses institutions. Une simple question : depuis l'indépendance, il y a eu combien de ministres
tunisiens noirs, ou juifs? -Aucun...et pourtant ces deux composantes essentielles de la population tunisienne regorgent de personnes hautement compétentes, très qualifiés, diplômés de haut niveau, d'une honnêteté sans tâche, voulant servir leur pays et leur compatriote... Bourguiba n'a jamais voulu franchir ce pas, celui de désigner des Juifs et des Noirs comme ministres, ni ben ali, ni marzouki, ni beji caïd essebsi non plus.....ghannouchi, s'il est élu président en 2019 ( car il va se présenter), le fera-t-il ? Ce serait une révolution mondiale : un président islamo-nazi d'un pays arabe, frère musulman de surcroît, autant dire daéchien, a nommé des ministres noirs et juifs ! S'il le faisait, il ne lui resterait plus qu'une chose, expurger le texte coranique, la sira et les hadiths de tous propos racistes, méprisants, violents... Ceci nous amène au préambule de la présente constitution, inamendable depuis 1959 et qui pose l'islam comme religion du pays, ce qui exclue de facto toutes les autres religions, juive, chrétienne et autres, ainsi que l'athéisme... Inclure ainsi les Juifs dans une identité religieuse globale, islamique, qui n'est pas la leur, c'est nier leurs spécificités culturelles et cultuelles, les reléguer à un statut inférieur. Ainsi, aujourd'hui et surtout depuis 2014, prétendre que la constitution est une constitution civile et non soumise à une idéologie religieuse, l'islam, est un mensonge avérée, une manipulation scandaleuse, qui ne fait qu'accentuer, actuellement, les discours ambigus de nahdha et ses suppôts, comme le parti destourien libre d'Abir Moussa et tant d'autres... La levée de bouclier de nahdha contre le projet de loi de BCE voulant instituer l'égalité successorale complète entre la femme et l'homme est très révélateur de la dérive islamo-fasciste du pays, de l'Etat et de ses institutions...
Enfin, cet article ne parle pas des Juifs, mais du racisme ant Noirs. Toutefois, vos craintes d'un projet quelconque de chasser les Juifs de Tunisie sont exagérés, fantasmés, si je peux me permettre ce terme...bien qu'une bonne frange de la population y consentirait sans moufter, arguant de cette confusion ignoble entre Juifs et pro israéliens... Chasser les Juifs de Tunisie, mais pourquoi pas alors, dans la foulée, les Noirs, les Chrétiens, les métis, les quarterons, les bruns...et ne garder que les blancs, blonds aux yeux bleus et mesurant 1, 70 m au moins? Un certain hitler a voulu le faire et il l'a fait largement... Pensons-nous qu'un régime islamo-nazi ne le ferait pas? Il en est bien capable...et ses électeurs n'en trouveraient rien à redire...

ourwa
| 30-08-2018 22:01
L'histoire du racisme anti Juifs en Tunisie est une longue histoire, elle remonterait aux débuts de l'Islam et notamment au différend qui a opposé le prophète mohamed aux tribus juives de Médine, ville où se sont réfugiés mohamed et ses coreligionnaires Ce différend constituait dans le refus des Juifs du fait que mohamed ait abandonné Jérusalem comme direction de la prière et établi définitivement celle de la Mecque. S"ensuivirent après des guerres entre les deux communautés, musulmane et juive, surtout quand les Juifs furent accusés de soutenir les armées mecquoises, ennemies de Mohamed...Cet épisode politico-religieux, qui, au fond opposait la prétention universelle et novatrice de l'islam affichée par Mohamed et la volonté des Juifs de Médine de consacrer l'héritage biblique en exigeant de garder Jérusalem comme direction de la prière musulmane, a creusé un fossé entre les deux communautés. Le coran contient plusieurs sourates anti-chrétiennes et ainti juives...tout en magnifiant ces deux communautés comme étant "les gens du Livre", donc monothéistes adorant le même dieu. L'on peut toujours tenter d'admettre que ces textes coraniques anti juifs relevaient précisément d'un contexte historique et politico-religieux bien particulier ( le VII e siècle JC), mais de cette approche analytique contextuelle, la majorité des croyants d'hier et d'aujourd'hui n'en a cure; leur seul et véritable référent demeure le texte coranique...d'où ce racisme anti Juifs persistant chez les communautés musulmanes et surtout arabo-musulmanes, dont les Tunisiens. Lors de la conquête musulmane de l'Afrique du Nord par Okba au VIIe siècle, ensuite par les tribus arabes de banou Hilal, venues d'Arabie, entre le Xe et le XIIie siècle JC, il faut bien reconnaître que le racisme anti Juifs, véhiculé par le coran, la sira et la tradition orale, s'est établi durablement dans cette nouvelle communauté maghrébine, islamisée et arabisée... Nous sommes déjà loin de la période anté islamique en Arabie où l'on a constaté de longues guerres entre tribus arabes du fait qu'une de ces tribus avait malmené un marchand juif ambulant faisant partie d'une autre tribu arabe... A examiner les locutions et les pseudo proverbes anti Juifs dans le langage arabe populaire tunisien, l'on peut se rendre compte de l'ampleur du désastre culturel que cela illustre; le plus "parlant" est de qualifier de "juif" tout escroc, tout traître, tout perfide, tout malhonnête...C'est dire... Ne demandons donc pas à ghannouchi et à ses sbires islamo-nazis de nahdha de s'exprimer sur le racisme anti Juifs en Tunisie, il fera référence aux textes coraniques magnifiant tous les gens du Livre, Juifs compris et servira comme digestif son "consensus", sa "démocratie" de pacotille, sa "fraternité" sublime envers ses compatriotes juifs tunisiens... " Le diable est dans les détails", a écrit Nietzsche au XIXe siècle, sachant que ce "diable" n'est aucunement une référence religieuse...et nos croyants et /ou pratiquants musulmans, ce diable-là, ils l'ont sous la main, dans leur mémoire coranique, dans un texte dit sacré et ne souffrant aucune remise en cause...

brother
| 30-08-2018 11:40
le racisme n'est pas une opinion,c'est un délit.

HatemC
| 29-08-2018 22:48
Oui je suis raciste ... je n'aime les zarabe ... les beni hilel ... les criminels qui ont commis un génocide contre notre peuple ... Oui je suis raciste et j'en suis fier .... leur culture leur identité ne m'atteignent pas, je ne supporte pas l'identité zarabe ... je ne supporte leur langue, je ne les supporte pas tout simplement ...
On nous impose chez moi la langue bizarroïde zarabe ..une langue morte et sans intérêt .. une langue non reconnue ... qui parle le zarabe dans ce monde Juste les pays zarabique du golfe ..

Le Maghreb balbutie cette langue et ne la maitrise pas ... tant mieux il y a mieux ... HC

Microbio
| 29-08-2018 21:21
In jedem steckt ein kleiner Rassist!

La plupart des gens sont convaincus qu'ils n'ont aucun préjugé contre les noirs ou les autres réligions. Mais est-ce vrai? Un test psychologique prouvé montre que la question n'est pas de savoir si quelqu'un est raciste, mais dans quelle mesure.

Le test d'association implicite (IAT) est destiné, comme un cheval de Troie, à pénétrer l'esprit du sujet et à en rejeter les préjugés subliminaux. L'IAT mesure à quel point deux concepts sont étroitement liés dans le cerveau.

Lien au test:
https://implicit.harvard.edu/implicit/germany/takeatest.html