
L’expert en fiscalité et membre du Conseil national de la fiscalité (CNF), Mohamed Salah Ayari, est intervenu, jeudi 19 juin 2025, sur les ondes de Diwan FM pour revenir sur la question de la fraude fiscale.
Bien que le ministère des Finances n’ait pas présenté d’étude approfondie sur le sujet, Mohamed Salah Ayari s’est appuyé sur les données dont il dispose en tant que praticien du domaine fiscal pour fournir ses propres estimations. Invité de l’émission Houna Tounes, M. Ayari a rappelé qu’en 2020, lors de la tentative de réforme du régime forfaitaire — qui concernait environ 420.000 contribuables et a été ramené à 315.000 — le ministère des Finances avait affirmé que la Tunisie enregistrait un taux de fraude fiscale de 40%. Il a ensuite précisé que, lors de sa participation à ces réformes fiscales, la Direction générale des impôts avait estimé ce taux à 60%, en incluant notamment la non-déclaration des revenus et d’autres formes de fraude.
Partant de ce constat, Mohamed Salah Ayari a établi une moyenne de fraude fiscale d’environ 50%, ce qui représenterait un manque à gagner de près de 23 milliards de dinars.
« Réduire de moitié l’évasion et les fraudes fiscales n’est qu’un rêve difficilement réalisable », a affirmé le fiscaliste, tout en appelant l’administration fiscale à se fixer un objectif plus réaliste, de l’ordre de 25%. Selon lui, cela permettrait à l’État de disposer de ressources importantes, évitant ainsi le recours aux emprunts.
Concernant la pression fiscale, M. Ayari a plaidé pour un rééquilibrage en la réduisant, ce qui entraînerait automatiquement une baisse de la fraude fiscale, et donc une augmentation des recettes de l’État.
Il a également appelé à une meilleure équité dans la répartition de la charge fiscale entre les différentes classes sociales. « Il ne faut pas qu’une catégorie sociale supporte seule la pression fiscale, tandis que d’autres ne paient rien », a-t-il poursuivi. Il a ensuite précisé que les salariés sont les plus imposés, puisqu’ils sont soumis à une retenue à la source sur leurs revenus. « Sur les 12,7 milliards de dinars prévus au titre des recettes fiscales, 8,7 milliards proviennent des revenus soumis à la retenue à la source appliquée aux salariés », a dénoncé M. Ayari, soulignant qu’on ne peut parler d’équité fiscale face à de tels chiffres.
Il a enfin mis en garde contre le danger d’une hausse des impôts et a appelé à l’élargissement de l’assiette fiscale afin de répartir plus équitablement la charge. Il a aussi souligné l’importance de l’amélioration des services sociaux, estimant que cela encouragerait les contribuables à remplir leur devoir fiscal de manière plus juste.
H.K
Je n'ai jamais entendu un Tunisien qui dit je reçoit 5000TND Brut!
La retenue à la source est un impôt que paye l'employeur sur les salaires. C'est ça la réalité Tunsienne.
Et si la mojorité des impôts vienne de la retenue à la source des salaires c'est que il y a assez d'emplyeurs en regle.
Vous croyez vraiment que si les impôts sur salaire baissent on va voir des salaires Net augmenter hhhhh NON! ça sera une baisse du côut de travail chez l'employeur.
D'autres métiers doivent être mis sur la sellette aussi et qui échappe à tout contrôle ce qui prive l'état de resources considérables.