
La Fédération générale de l'enseignement de base vient de réagir aux menaces de révocations des directeurs d’écoles et leur mise en application. En effet, ce jeudi matin 6 juillet 2023, le ministre Mohamed Ali Boughdiri a approuvé la révocation de 150 directeurs. Le syndicat s’est dit prêt à défendre ses adhérents par tous les moyens. C’est ce qui ressort des diverses interventions de ses dirigeants dans les médias.
Ainsi, le membre de la Fédération générale de l'enseignement de base, Taoufik Chebbi, a indiqué le matin même au micro de Myriam Belkadhi dans la matinale de Diwan Fm : « La déclaration du ministre de l’Éducation ne nous a pas surpris, il est le prolongement d’anciennes déclarations et anciens communiqués publiés par ses services, induisant en erreur l’opinion publique et l’incitant contre les enseignants, tout en formulant des menaces et en visant à créer des tensions entre les enseignants ».
Il a mis en doute le chiffre avancé par le ministre et selon lequel 70% des enseignants ont fourni les notes, en soutenant que selon leurs statistiques, 73,9% des enseignants ont bloqué les notes au niveau national. Preuve à l’appui, toujours selon le syndicaliste, le ministre affirme que 1,3 million d’élèves ont été privés de bulletins.
Et de rappeler l’opinion de M. Boughdiri en 2018 lorsqu’il était secrétaire général adjoint de la centrale syndicale et qu’il a estimé que la retenue sur salaire est une mesure irresponsable et illégale, visant à affamer les enseignants et leurs familles.
« Nous aussi nous voulons un État fort, mais nous voulons aussi un État qui respecte ses engagements, qui croit en la continuité de l’État, qui écoute ses citoyens et négocie pour trouver des solutions », affirmé M. Chebbi. Pour lui, avec ce comportement, le ministre veut remettre la crise à la rentrée scolaire et désire l’aggraver davantage. Il était plus judicieux selon lui, de s’asseoir à la table des négociations, de chercher des solutions et de rapprocher les points de vue. Or, le ministre a choisi une politique de fuite en avant et d’escalade.
Et de marteler : « Le secteur est totalement prêt à défendre ses adhérents et leurs revendications légitimes, en usant de tous les moyens de militantisme existants ».
Pour sa part, le secrétaire général de la fédération, Nabil Haouachi, a exprimé, dans une déclaration à Shems Fm le même jour, son étonnement face à la rapidité de la mise en application de la décision du ministère avec la révocation de 150 directeurs ayant refusé d’approuver les notes des élèves.
Pour lui, cela prouve que la liste de révocation était déjà prête. Il s’agit selon lui de vengeance contre des directeurs proches du syndicat, pour créer un climat de peur au sein du cadre éducatif.
Selon lui, le ministère aurait dû interagir avec les demandes légitimes des enseignants et non suivre l'approche de sanction. Et d’assurer que la réponse de la fédération au ministère se fera en conséquence.
I.N
La rétention de notes n'est pas de la grève, mais, c'est du banditisme syndical. Le banditisme, il faut le combattre par la loi.
Je trouve ahurissant, criminel et irresponsable de continuer à verser les salaires d'enseignants qui refusent d'accomplir leur travail.

