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Kamel Feki et Malek Ezzahi : deux limogeages pas comme les autres
26/05/2024 | 16:36
4 min
Kamel Feki et Malek Ezzahi : deux limogeages pas comme les autres

 

Le remaniement partiel opéré par le président de la République, ou plus exactement, le limogeage des ministres de l’Intérieur et des Affaires sociales, Kamel Feki et Malek Ezzahi, a ébranlé la scène nationale, bien que c’était prévisible pour les plus avertis. La succession des événements ces derniers temps et le climat tendu ne pouvaient que se solder par une lourde décision. Retour sur des limogeages pas comme les autres. 

 

Connus pour être très proches du président de la République et faisant partie des pères fondateurs de son projet de gouvernance par les bases, le limogeage du ministre de l’Intérieur, Kamel Feki et du ministre des Affaires sociales, Malek Ezzahi a secoué la scène politique nationale. Ils font partie de la garde rapprochée du président de la République depuis sa campagne électorale. 

Cependant, les derniers événements qui se sont succédé ont chamboulé toutes les données. En effet, le président de la République se retrouve face à une vague de critiques l’accusant de dictature et d’anéantissement des garanties des droits et des libertés. 

Bien que ces accusations ne datent pas d’aujourd’hui, l’arrestation musclée de l’avocate et chroniqueuse Sonia Dahmani a ouvert le bal. Les agents de sécurité cagoulés ayant pris d’assaut la Maison de l’avocat, filmés en direct par la chaîne française France 24, ont donné une mauvaise image de la Tunisie, annonçant le retour de l’État policier. Les choses ne se sont pas arrêtées là. 48 heures plus tard, c’est l’avocat Mehdi Zagrouba qui fût violemment arrêté par les policiers. Ses avocats assurent qu’il a été victime de torture lors de son arrestation. 

Ainsi, ces deux arrestations ont créé un climat de tension alimenté par les craintes quant aux retour en force de la répression et l’utilisation de la violence policière. D’ailleurs la journée de colère observée par les avocats marque en toute évidence le mécontentement des pratiques du régime. 

 

Face à cette situation et pour faire le contrepoids, les partisans du président de la République ont décidé d’organiser une manifestation de soutien. Une manière de prouver que le président de la République bénéficie encore de sa légitimité populaire. Organisée par les responsables locaux, à savoir,  gouverneurs, délégués et conseils locaux, cette manifestation a été un véritable fiasco. Selon les témoins oculaires présents sur les lieux, le nombre de manifestants n’a pas dépassé les 850 personnes malgré toute la logistique et les moyens de l’État mis à disposition. Les responsables n’ont pas réussi à mobiliser les masses en faveur du président de la République. 

 

La défaillance des hommes du président de la République ne s'arrête pas là. C’est dire que la manifestation organisée le vendredi 24 mai 2024, par des jeunes et des activistes de la société civile a été la goutte ayant fait déborder le vase. La grande présence de jeunes et de personnalités connues pour leur militantisme et leur impartialité a été marquante. Les manifestants se sont rassemblés devant le syndicat des journalistes et ont sillonné les rues de la capitale, scandant des slogans très forts contre la répression et la politique de Kaïs Saïed, avant de débarquer à l’avenue Habib Bourguiba à quelques mètres du ministère de l’Intérieur. Malgré l’importance de la manifestation et la virulence des slogans et des messages, l’intervention des forces de sécurité a été quasi absente. 

Cette situation a dû révolter le président de la République qui n’a pas hésité à révoquer ses deux ministres de leurs fonctions. Une décision qui n’a pas dû être facile à prendre, mais inévitable face à la tournure qu’ont prise les événements. 

D’ailleurs, plusieurs partisans du président de la République, ont revendiqué le départ de Kamel Feki et de Malek Ezzahi. Ils dénoncent leur incompétence, tout en les accusant d'œuvrer contre les intérêts du président de la République. Certains vont même jusqu’à les accuser de comploter contre lui dans le but de mettre la main sur le pouvoir. 

 

Toujours est-il, d’autres voix estiment que le président de la République avait démis les deux ministres de leurs fonctions, mais qu’ils ne les a pas tout à fait laissés tomber. D’ailleurs, il les a reçus lors du remaniement opéré, contrairement à tous les ministres qui les ont précédés. En effet, des observateurs indiquent qu’ils seront appelés à d’autres fonctions, probablement, à l’étranger. 

 

En tout état en cause, le limogeage de Kamel Feki et de Malek Ezzahi ne sera pas sans répercussion. Les cartes sont redistribuées marquant, éventuellement, un nouvel équilibre des forces dans le cercle du président de la République. Cela augurait d’un prochain scénario en prévision de l’élection présidentielle prévue, théoriquement, en octobre 2024. Les prochaines semaines pourraient être probablement riches en rebondissements. 

 

Sarra HLAOUI

 

 

26/05/2024 | 16:36
4 min
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Commentaires
Citoyen de Tinisie
C'est de la manipulation de l'opinion publique
a posté le 29-05-2024 à 20:14
Ce ne sont pas les situations des africains du sud qui en sont la cause de ces limogeages !!
Quant à Saied proposé par ennahdha mais n'étant pas aussi maleable que Marzouki, a été lâché !!
Et puis, quel pantin politicard est susceptible d'être élu !!
EL OUAFI
Changer de braquet !
a posté le 29-05-2024 à 15:48
Le premier ministre nommé dernièrement doit prendre des initiatives ne pas attendre les directives du président de la république, bien évidemment, en symbiose avec le programme du président, il faut qu'il se bouge et prend des décisions, ne pas se contenter de quelques réunions par-ci et d'autres par-là .
Un premier ministre de terrain !
bien évidemment sur les chantiers, les écoles, tout ce qui peut booster l'économie, et créer la dynamique.
Le peule tunisien attend une révolution dans tous les secteurs, assez d'avoir tirer au flan !
Ces fonctionnaires, ces commis d'états qui somnolent et qui ne créent aucun rendement, aucune richesse, des citoyens ballottés par l'effet de la paperasse administrative.
Ce premier doit monter au front, et donner l'exemple.
Bdouz
C'EST LA POLITIQUE...
a posté le 28-05-2024 à 22:45
Il y'a de tout dans la politique, c'est comme dans le bazar où tout est à 100 millimes...
Ce genre de limogeage de Ministre ou de premier Ministre c'est bien courant dans tous les gouvernements de ce monde.
Le Président Chirac c'est bien débarrasser de Juppé, et comme tant d'autres dirigeants de leurs Chouchous pour des raisons X.....
Depuis 2011, combien de Premier Ministre et de ministre ont été écartés sans que la presse ne fassent le meme tapage médiatique d'aujourd'hui ....
Personnellement je pense que le Président K.Said a dû remarquer que les derniers agissements de ces ministres sont allés trop loin et c'est pour cette raison qu'il a limogé ces deux derniers, j'aurais aimé que dans la foulée le premier d'entres eux le soit aussi.
Nous avons besoin d'un chef de gouvernement énergique et qui prend des initiatives pour le pays, et non d'une marionnette....
Mounir
Un régime aux abois
a posté le 28-05-2024 à 09:35
Ce régime qui se débarasse si facilement de ses alliés les plus fidèles ne veut dire qu'une seule chose, ce régime passe par de très grandes difficultés après avoir perdu tout soutien populaire et un bilan économique de 0.2%.
EL OUAFFY Y
On peut pas comparer L actuelle période avec celle de Ben Ali
a posté le 27-05-2024 à 20:41
La Tunisie n a jamais été dans cette situation un régime que nous ne L identifier n accusez pas Ben Ali et sa manière de gestion toute le monde été au courant que Ben Ali c est le meilleur home de pouvoir je défis qui dit que il y avait des crises à ce moment ' Le président Ben Ali était victime de la géostratégique vue ces relations avec son voisin Kadafoum les stratégies non pas d intérêt de laisser Ben Ali au pouvoir pour qu il n aide pas Kadafouhoum la preuve L opération de démantèlement du pouvoir Kaddafy n a pas duré .
EL OUAFI
Et moi ?
a posté le 27-05-2024 à 19:39
Et mes deux commentaires, vous les avez liquidés ?
Bravo ! Un soutien indéfectible à la liberté d'expression suivant votre liberté d'expression sélective.
elfribo
Limogeages
a posté le 27-05-2024 à 14:11
Les limogeages a gogo de responsables que ce Mr a lui-meme mis en place signifient qu'il ne sait pas choisir ses collaborateurs ou qu'il n'a pas confiance en lui-meme, une fois ces personalites en place, il ne peut pas vivre dans l'ombre de quelqu'un plus populaire que lui.
Carthage Libre
Notre rêve c'est qu'il se limoge lui même et soulage la Tunisie.
a posté le 27-05-2024 à 13:40
Waqtha nsaddeq chqala kosksi à sidi belhassen.
Crow85
Etat policier
a posté le 27-05-2024 à 10:34
De toute façon la tunisie a toujours été un état policier depuis l'occupation française
Citoyen_H
AVEC TOUS LES PROFILS PAT HIBULAIRE QUI S'Y TROUVENT,
a posté le à 12:14
je trouve que ce n'est vraiment pas assez, pas au top.
Il faudrait penser à trouver un autre mode encore plus restrictif et encore plus répressif !!!!!!


Akoubi Ammar
Pour assumer les hautes responsabilités il faut avoir les capacités et les compétences nécessaires
a posté le 26-05-2024 à 23:03
C est très normal d injecter un sang nouveau dans un gouvernement qui ne fonctionne pas comme il faut surtout lorsqu'il s'agit de domaines très importants tels que la sécurité et le social. Pour ce qui est du portefeuille de l intérieur l article a évoqué plusieurs motifs reste à vérifier la véracité mais en ce qui concerne le département des affaires sociales le ministre limogé a laissé trainer beaucoup de dossiers urgents et importants. Il parlait trop et n arrête pas des déplacements inutiles mais sans résultat, les retraités du privé ont vu la péréquation de leurs pensions retardée à défaut de publication des décrets relatifs à la revalorisation du SMIG et SMAG, la CNAM maltraite ses affiliés malgré les mesures et les consignes présidentielles, le problème de la sous traitance et le travail précaire tarde à être résolu et beaucoup de bruit pour rien. Tous les membres du gouvernement doivent faire correctement leur travail en fixant des délais acceptables sinon le chef de l état a les pouvoirs de les remplacer et nul n est indispensable dans son poste.le temps où les ministres et les hauts cadres agissaient comme si ils sont les seuls à pouvoir assumer les responsabilités est révolu.
Fares
Loyauté
a posté le 26-05-2024 à 21:58
Un très bon résumé de la situation, pour l'autre critique ci-bas, les journalistes se basent sur des on dit car le régime putschiste manque un chouiya de transparence.

Des remaniement à la hâte sont annonciateurs de la fin de ce régime qui ne contrôle plus rien et qui se justifie avec un charabia que personne ne comprend.
Geit
La Farce
a posté le à 21:29
Tu peux toujours rêver...ça fait des années que tu aboie et tu pleurniche pour les voleurs et les traîtres qui pillé et détruit le pays....kaiess saied est là et sera réélu en octobre quelques sout le guignol mis en face de lui...
'?a sera le coup fatal pour toute cette bande de malfrats, de vendus et d'escrocs qui ne représente même pas 1% de la population....donc faces la farce tu peux toujours attendre la fin de kaiess said..
mohamed
CANCAN
a posté le 26-05-2024 à 17:03
A deux doigts du ridicule, article se basant sur des ON-DIT et qui prête à des équivoques.
Fallait mieux se réposer un dimanche bien ensoleillé.