S’il y a un seul chiffre à retenir du mandat de Kaïs Saïed c’est bel et bien celui-là. La présidence de la République l’a communiqué cette semaine, certainement dans un but électoraliste, sans se douter qu’il risque d’être retenu contre le régime.
Il s’agit du chiffre des grâces présidentielles spéciales accordées à l’occasion de la fête de la République et visant ceux qui ont diffusé des publications sur les réseaux sociaux. Du communiqué de la présidence de la République et de celui du ministère de la Justice, on conclut qu’il y aurait eu 1229 personnes jetées en prison pour avoir diffusé ou relayé des publications (textes ou vidéos) sur les réseaux sociaux. La présidence précise que la grâce ne touche pas ceux qui ont été poursuivis par des tierces personnes ou ceux qui ont d’autres crimes ou délits à leur actif. On conclut donc que le chiffre des personnes arrêtées pour des publications sur les réseaux sociaux est bien plus important que 1229. N’empêche, ce chiffre est à retenir et à inscrire dans les annales.
À plusieurs reprises, durant son mandat, Kaïs Saïed a prétendu, en jurant, que la liberté d’expression est protégée. Il a même inscrit cela dans la constitution qu’il a rédigée tout seul. En communiquant ce chiffre des grâces, la présidence et le ministère de la Justice désavouent Kaïs Saïed. Ils nous disent officiellement ce que l’on répète depuis des années. Le décret 54 liberticide qui prévoit des peines de prison pour de simples publications sur la presse ou sur les réseaux sociaux ne touche pas que les journalistes et les hommes politiques, il touche également les simples citoyens dont le seul crime est d’avoir exprimé une opinion, une idée, une phrase. Il a fait jeter AU MOINS 1229 personnes en prison. Autant de familles perturbées, autant d’avenirs hypothéqués, autant de mémoires gravées à jamais par une expérience des plus douloureuses dont ils se seraient bien passés.
Pour défendre le régime, certains disent que certaines publications sur la presse ou sur les réseaux sociaux sont nauséabondes et qu’il faut sévir pour mettre de l’ordre. L’argument est des plus audibles, certains énergumènes sont odieux. Leurs menaces, leurs chantages, leurs insultes sont insupportables. Sauf que les 1229 dont on parle ne concernent pas ce genre d’individus exécrables, puisque la grâce présidentielle ne cible pas ceux qui sont poursuivis par de tierces personnes. Les 1229 sont poursuivis par le parquet, si l’on a bien compris les communiqués officiels de la présidence et du ministère de la Justice. Par ailleurs cette politique liberticide avec ses 1229 prisonniers et son décret 54 a-t-elle résolu le problème sur les réseaux sociaux ?
À ce jour, on voit encore des injures et des menaces prouvant, si besoin est, que la politique liberticide de Kaïs Saïed n’a rien résolu du tout. Le problème des publications odieuses sur les réseaux sociaux n’est pas tunisien exclusivement, on observe des abus dans tous les pays. Mais rares sont les pays où l’on oppose des peines privatives de liberté pour de simples publications sur les réseaux sociaux. Tout aussi rares les pays où l’on observe une sélection dans les poursuites. On constate hélas que seuls les adversaires et les critiques du régime sont poursuivis et il est fort à parier qu’il n’existe aucun partisan de Kaïs Saïed parmi les 1229. Ceux-là menacent et injurient, en toute impunité, les opposants, les journalistes, les ONG, les Subsahariens et les critiques du régime.
Plus que jamais, le décret 54 est à abolir. Ces 1229 prisonniers ont vécu une injustice, une grave injustice et c’est incontestablement Kaïs Saïed qui en est le premier responsable.
Deuxième chiffre communiqué cette semaine, celui des personnes ayant retiré le formulaire de candidature à la présidentielle du 6 octobre 2024. Le chiffre est en incessante croissance et il est, au lundi 29 juillet 2024, de 101 personnes, selon le comptage de Business News d’après la liste communiquée l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) et mise à jour en temps réel.
Il est fort à parier que moins de 10% de ces personnes arrivera à récolter les dix mille parrainages nécessaires à la validation de la candidature, ainsi que tous les documents exigés par l’Isie. À cause des exigences du code électoral, d’une certaine lecture orientée de ce code, de la bureaucratie et du calendrier serré, des dizaines de candidats ne vont pas pouvoir présenter un dossier complet dans les temps. Mais il n’y a pas que des difficultés administratives qui compliquent la tâche des prétendants à la candidature.
Il y a également des poursuites judiciaires, qui ont l’air d’être montées de toutes pièces, ayant abouti à ce que certains candidats de longue date soient jetés en prison, juste pour les empêcher de candidater à la magistrature suprême. C’est le cas de Abir Moussi et de Lotfi Mraïhi. L’exemple de M. Mraïhi est des plus emblématiques puisque sa condamnation, prononcée à moins de trois mois du scrutin, pour des faits remontant à cinq ans, ne le prive pas que de sa liberté pendant huit mois, mais également de se présenter à toute élection, à vie !
Abdellatif Mekki est un autre candidat qui subit les affres de la justice. Il n’a pas été jeté en prison, certes, mais il a été empêché de toute apparition médiatique ou sur les réseaux sociaux et a été interdit, il y a quelques jours, de voyager et de quitter la délégation d'El Ouardia où se trouve son domicile.
Autre candidat sérieux poursuivi et condamné par la justice, il y a quelques semaines, Safi Saïd. Il n’est toujours pas en prison, mais il peut être arrêté à tout moment, selon le gré du pouvoir.
Mondher Zenaïdi, Kamel Akrout ou encore Karim Gharbi sont d’autres candidats déterminés, mais qui se trouvent actuellement à l’étranger de crainte d’être arrêtés alors qu’ils n’ont pas encore bouclé leur dossier de candidature. Ils sont mentalement prêts à passer par la case prison, mais en dernière ligne droite et pas maintenant.
Comme je l’ai écrit le 8 juillet, il y a une peur ambiante caractérisant cette présidentielle 2024. Des internautes qu’on jette en prison, juste pour avoir critiqué le pouvoir. Des politiciens poursuivis ou jetés en prison, juste parce qu’ils s’opposent au pouvoir.
De fait, il faut clairement une sacrée dose de courage pour candidater. Ce courage, on le trouve chez les 101 personnes qui ont retiré, à ce jour, le formulaire. On peut dire qu’ils sont islamistes, dangereux, farfelus ou loufoques, il n’en demeure pas moins qu’ils sont courageux.
Par cette chaleur, qui atteint les 46 degrés dans certains endroits, leurs représentants courent les rues pour collecter les dix mille parrainages nécessaires, à raison de cinq cents parrainages par circonscription. Des représentants qui, eux-mêmes, ne sont pas très à l’aise et craignent d’être poursuivis par des policiers zélés.
Pour affronter cet exercice laborieux, ils sont motivés par une détermination et une ambition hors-pair, mais également un amour pour sauver la Tunisie des griffes du pouvoir actuel.
Il est, de ce fait, regrettable de constater que face à ce courage, on trouve des hurluberlus sur les réseaux sociaux qui les dénigrent, les critiquent, les insultent et leur sortent un historique désobligeant.
Alors que les 101 font preuve d’un courage certain pour affronter tout un appareil despotique, ils sont vilipendés par des individus dont le courage n’existe que derrière un écran et un compte Facebook.
Alors que l’acte des 101 force le respect, en dépit de tout ce que l’on peut penser d’eux, les publications des haters suscitent le dégoût et le mépris.
Avant de ressortir l’historique de Mondher Zenaïdi, Abir Moussi, Kamel Akrout, Imed Daïmi et Abdellatif Mekki, ayez 1% de leur courage !
Avant de vous moquer de Nizar Chaâri, Safi Saïd, Néji Jalloul et K2Rhym, ayez 1% de leur détermination !
Avant de vomir votre haine à l’encontre de gens qui font quelque chose pour sauver le pays, ayez 1% de leur amour pour le pays !
Non a une opposition de propagandistes et de manipulateurs.
Trêve, ayez pitié de ce peuple, il est au bout du rouleau. Il fait face à la difficulté extérieure et intérieure.
L'insulte suprême vient de certains, quand un commentaire ne correspond pas aux directives, aux consignes, aux visions, il est jeté aux oubliettes, avec un revers de la main, et mépris'?'et arrogance'?'!
Oui, nous sommes désarmés face à vos insultes, courageux que nous sommes, on persévère, malgré les blessures profondes dans nos entrailles, aucun moyen pour faire appel, à vos décisions sectaires,
Vous nous insultez monsieur, êtes-vous conscient de la frustration qui nous submerge ne pas voir apparaître un commentaire pour lequel un temps précieux sacrifie ? '? près tout, c'est votre journal, vous êtes libres de choir vos lecteurs, il y a ceux qui préfèrent la pensée unique, et d'autres qui s'opposent.
Qu'est-ce qu'on pense de vous ?
Qu'est-ce qu'on peut vous souhaiter ?
Laissez-nous nous exprimer, au nom de la liberté d'expression, même si ça vous fait grincer les dents !
N'est-ce pas la liberté d'expression qui doit triompher'?'?
Amitiés,
Léon, min joundi Tounis al Awfiya,
Verset 112 de la sourate des abeilles
Dommage, comme d'habitude, tu ne déroges pas à la règle de cireure de pompes, tu piges?
Un gêne spécifique pour les . . .
Plus de conscience ni moral.
Merci de me publier
Vous comprenez bien de qui il s'agit.
" Pour affronter cet exercice laborieux, ils sont motivés par une détermination et une ambition hors-pair, mais également un amour pour sauver la Tunisie des griffes du pouvoir actuel.
Il est, de ce fait, regrettable de constater que face à ce courage, on trouve des hurluberlus sur les réseaux sociaux qui les dénigrent, les critiquent, les insultent et leur sortent un historique désobligeant.
Alors que les 101 font preuve d'un courage certain pour affronter tout un appareil despotique, ils sont vilipendés par des individus dont le courage n'existe que derrière un écran et un compte Facebook.
Alors que l'acte des 101 force le respect, en dépit de tout ce que l'on peut penser d'eux, les publications des haters suscitent le dégoût et le mépris. "
Il n y a pas de courage a etre inconscient , imbu de sa personne , arrogant . Que des gens competent qui ont prouv2 ou qui ont ecrit puisse se presenter , il est tout a fait normal que ceux qui savent parlent et agissent mais ici la majorit2 ne sait rien de la gestion d un etat , de la gestion d une economie , de la gestion du ministere de l interieur , de la gestion de la guerre ou de la defence d un pays . Il ne connaissent rien aux negociations multi parti , des trait2s europeen ou autre .
Dans la republique ecris par Platon , Socrate disait clairement que la democratie est le pire des regimes , elle donne la parole a celui qui parle le + , ment le + , manipule le + .
L homme integre honnete , remplie de doute ,sage et savant ne peut se presenter , il attendra qu on fasse appel a lui , seul les pire , les derniers de la classe veulent surpasser le premier de la classe non par son travail mais par sa fourberie .
Je ne cautionne pas ceux que vous dites , il faut savoir rester a sa place et la majorit2 de ces personnes n aiment pas la Tunisie car si vraiment il l aimait il ne se presenterait pas ou irait faire alliance avec celui qui a le plus de competence qu eux afin d unir leur force . Les vrai dictateurs a part un seul amiral de l armee ( et encore il faudra lire le programme et ses alliances geostrategique ) sont decela
On peut dire que le mot courage est beaucoup plus grand qu'un simple geste administratif
Je refit ici que les pseudo candidat profitent de la situation et de la procédure pour ramasser un peu de pub en vue d'être des chroniqueurs sur les plateaux TV
Après le 8 août on verra ce qui en reste
On peut dire que le mot courage est beaucoup plus grand qu'un simple geste administratif
Je refit ici que les pseudo candidat profitent de la situation et de la procédure pour ramasser un peu de pub en vue d'être des chroniqueurs sur les plateaux TV
Après le 8 août on verra ce qui en reste
wallahi je voterais pour vous.
L Histoire donnera raison mais l immense majorité des tunisiens n ont pas. le sens de l honneur
Mais juste pour les candidats sérieux, je trouve qu'ils ont choisi la mauvaise voix pour mener le combat car ce régime a mon humble avis, sait bien qu'au moment ou il quitte le pouvoir, c'est la « Suisse » qui l'attend. Autre élément aussi, c'est qu'il considère son braquage armé du pouvoir un exploit dont lui seul détient le monopole d'orchestration et d'exécution (il a carrément dit ça « je n'ai pris l'avis de personne le 25 juillet »). Genre le peuple avant le 25 attendait un message de Dieu, alors Dieu a choisi KS comme son messager. Connaissant ceci, dites moi comment peut-on parler d'élections? Vous pensez vraiment qu'il acceptera une compétition équitable sans dire du résultat de cette compétition? Est-ce que vous voyez des symptômes de quelqu'un qui croit à la transition pacifique du pouvoir via les urnes? Lui qui a utilisé les chars pour dévorer tous les pouvoirs? Soyons lucides pour un moment.
Si jamais les élections étaient libres et équitables, le seul capable de le déloger serait Mondher Zenaïdi. Il sait comment gérer un '?tat, il ne s'est pas mêle dans les affaires douteuses de l'ancien président Ben Ali, il ne s'est pas radicalisé par un endoctrinement idéologique de quel bord qui le pousse à mettre une partie des tunisiens contre les autres, il s'est éloigne de la vie publique pendant la transition démocratique tout en y croyant. Ceci étant dit, la « merdocrature » va lui tricoter une affaire bidon pour l'envoyer en prison du moment ou il met les pieds sur le sol tunisien tout comme chaque candidat sérieux.
Si en se portant candidat, certains pensent intimider ce régime ou exposer sa réalité dictatoriale devant le peuple, je dirais que ça va pas marcher. C'est un régime réactionnaire qui n'a jamais mesuré les conséquences de ses actes. En plus, la conscience collective du désastre n'est pas la. Il y a les naïfs qui croient à tout ce qu'il dit aveuglément meme s'il délire ou ment. Il y a les complices qui l'exploitent juste pour satisfaire leur extrémisme idéologique. Il y a les lucides qui font de leur possible pour résister à la « merdocrature ». Et il y a les « 5obzistes » qui s'en foutent pas mal de la politique surtout que le climat de terreur est revenu. C'est dans cette dernière catégorie qu'il faut investir en lui enlevant la peur et la responsabiliser pour en finir avec cette misère généralisée. Après on peut parler d'élections.
On ne les insultes pas, on insulte notre sort qui nous impose ce seul choix de candidats et de journalistes, un idiot heureux doit être déclaré irresponsable.