
Encore une fois, nous nous réveillons ce matin avec cette sensation désagréable de gueule de bois, ce mélange de colère et de tristesse que nous n’avons que trop ressenti ces dernières années en tant que Tunisiens.
La synagogue de la Ghriba à Djerba a été, hier 9 mai, la cible d’une attaque à caractère manifestement terroriste. L’assaillant a choisi de se diriger vers le lieu de pèlerinage annuel de milliers de juifs pour tenter d’y causer un maximum de dégâts. Au regard de la puissance de feu dont disposait le terroriste, le bilan est relativement clément. Mais que cela ne nous empêche de déplorer la perte tragique de deux agents de la Garde nationale et de la Police, ainsi que de deux visiteurs pèlerins.
Chaque fois que l’on croit en avoir fini avec le terrorisme, le voilà qui pointe son nez. Des mesures sécuritaires draconiennes ont été prises par les autorités pour sécuriser le pèlerinage de la Ghriba, comme chaque année. Mais personne n’aurait pu prévoir que c’est un agent sécuritaire qui serait l’auteur d’une telle infamie. L’enquête devra déterminer quelles sont les motivations réelles de cet individu et quels ont été les manquements qui lui ont permis de mettre son acte à exécution.
Djerba la douce, comme on l’appelle, a encore une fois vu sa tranquillité perturbée par un acte odieux visant les juifs. Heureusement que les unités d’élite de la police et de la Garde nationale présentes sur place ont empêché le pire et nous n’avons pas plus de victimes à déplorer, comme dans les fusillades dont on entend parler partout dans le monde. Heureusement que ces unités sont de loin plus efficaces que les services de communication de l’État tunisien, toujours défaillant dès qu’il s’agit de communication de crise. Le ministère de l’Intérieur n’a publié son communiqué que plusieurs heures après que des informations et même des vidéos aient envahi les réseaux sociaux et provoqué un début de panique. Le communiqué du ministère de l’Intérieur, qui avait servi hier soir d’unique source officielle d’informations, était flou et ne renseignait pas vraiment sur le nombre de victimes du côté des sécuritaires. Du côté du pouvoir exécutif, aucune action de communication n’a eu lieu, personne n’a pensé à délivrer le message selon lequel tout est sous contrôle. Pire, les journalistes tunisiens ont eu les pires difficultés à joindre n’importe quel responsable pour pouvoir donner, au moins, une version officielle.
Nous aurions souhaité voir le ministre de l’Intérieur, la cheffe du gouvernement ou même le président de la République lui-même sur place pour montrer, sans équivoque, au monde que la situation est sous contrôle et que l’État se tient aux côtés de la communauté juive, prise pour cible par cet acte odieux. La présence, quelques heures après l’attaque, d’un officiel tunisien de ce rang donnerait le ton et montrerait que Djerba n’est pas une zone dangereuse.
Au lieu de cela, c’est le ministre du Tourisme, Moez Belhassine, qui est allé sur place le lendemain matin pour se rendre à la cellule de crise de la délégation régionale du tourisme et pour visiter certaines unités hôtelières. Bien que cela soit louable, il aurait fallu une réponse plus forte de l’État tunisien. L’ancien ministre du Tourisme, René Trabelsi, fait le tour des médias depuis ce matin pour rassurer et pour dire qu’un carnage a été évité. Il ne devrait pas être le seul à marteler ce message et l’exécutif tunisien ne peut se permettre de garder le silence jusqu’à l’écriture de ces lignes. L’exécutif tunisien se doit de prendre ses responsabilités et de rassurer la population tunisienne dont une frange de confession juive a été prise pour cible lors de cette attaque. Les responsables doivent se montrer à la hauteur de la réaction rapide des forces de sécurité tunisiennes sans qui nous aurions vécu un véritable carnage, d’après de nombreux témoignages.
La machine de l’État peine encore à faire preuve de réactivité et d’agilité pour fournir la réponse adéquate à une telle situation. L’on a l’impression que personne ne veut se mettre en danger et assumer la communication officielle autour de cet attentat. Pire, on soustraite cette tâche ô combien importante chez certains chroniqueurs réputés proches du régime en place. La crédibilité de ces relais étant largement sujette à questionnement, l’effet escompté derrière la communication n’est pas réalisé, à savoir rassurer la population et donner une image de sérénité et de contrôle à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Car, en fait, ce genre d’attaques arrive partout dans le monde pour des raisons diverses et variées. Cela va du déséquilibré qui craque à l’attentat terroriste de grande envergure. Ce qui fait réellement la différence entre les pays c’est la gestion de l’après, aussi bien au niveau de la communication de crise que du suivi purement sécuritaire et judiciaire. C’est sur cela que nos autorités doivent communiquer et c’est sur ces aspects que l’attention et l’effort doivent se diriger.
Cet exercice est loin d’être facile, mais la responsabilité l’impose aux dirigeants du pays. Le mutisme et le déni ne sauraient suffire à dépasser le choc et l’incompréhension que ce genre d’attaques provoque. Cacher la poussière sous le tapis et faire le dos rond en attendant que les choses se tassent ne sauraient être des stratégies.



Le Tunisien n'a jamais été considéré par son administration comme un citoyen a part entière
D'où l'infantilisme l'irresponsabilité et le foutoir généralisés
il faudrait rappeler aux grands enfants que sont les tunisiens - la preuve ils ont élu Kaes Saed président de la république, a 70% qui plus est-
Il faudrait leur rappeler que le flicage l'écoute téléphonique a très grande échelle le piratage des ordinateurs SMS FB etc ... les dénonciations politiques la remise en place des réseaux d'indics les uns plus répugnants que les autres le non -respect systémique de la vie privée le fichage des individus est systématique en Tunisie
Systématique
La citoyenneté et la dignité véritables n'existent pas en Tunisie et ce n'est pas une blague
Alors a quoi bon informer et rassurer des débiles inconscients, du bétail en élevage industriel ?
Personnellement, J'étais parfaitement informé et très rassuré. Ma vie reprend son droit normalement.
Malheureusement pour les victimes ,de djerba , il n'y a pas d'ambassade française à côté.
Sinon le facho se serait déplacé même à minuit l,e jour même !!!
Et aujourd'hui peut-être il y a un point de presse du Mi.
Mais la communication est ultra défaillante.
Inchallah Rabbi Yarhamhom.
Un salut chaleureux à mon ami GZ.
Et je tiens à souligner le professionnalisme minutieux, de B.N , quand au traitement des informations émanant de Djerba, la perle, malgré ( je pense ) l'absence d'un correspondant sur les lieux.
Vous demandez " informer et rassurer " ? J'exige beaucoup plus : anticiper.
Je ne suis ni spécialiste ni divin, vous allez sûrement penser : oui mais c'est facile de faire le donneur de leçons après coup.
Mais je vais plonger quand même, bien que je ne sais pas nager.
C'était qqe jours avant l'attentat crapuleux contre la musée du Bardo, je passais devant la porte en fer qui donne accès au musée, et je me suis bêtement demandé, comment un lieu aussi sensible est surveillé seulement par un simple sécuritaire, assis sur une chaise et à peine armé ?
Et pour vous rassurer encore plus, le district est à qqe pas du musée.
Et la cata arrive avec les détails que vous connaissez. '? l'époque du Marhoum BKS , le chef du district et tous les cadres limogés, mais après quoi ?
Vous saluez, tout à juste titre, l'extrême courage, patriotisme, bavoure, sacrifice de nos sécuritaires, pas de doute là dessus.
Si vous connaissez les lieux, Aghir , un petit coin, pas trop isolé sur la côte, à six km de Midoun, et près d'une série d'hôtels , et c'est là où la première victime a succombé, dans un petit poste maritime dirigé par : tenez-vous bien, seulement deux agents, une zone assez sensible.
L'assaillant, sans aucun mal, a parcouru une bonne vingtaine de km, pour atteindre le lieu de pèlerinage et finir sa traître besogne.
Pour le dire clairement, sans chercher des acrobaties, une faille évidente dans le système.
Qui aurait prévoir ?
Oui Mr Achouri, il fallait prévoir, les responsables ne sont pas comme vous et moi, ce sont des spécialistes qui sont payés justement, en trotre pour prévoir.
Je suis un citoyen Lambda, sans aucune formation, ni connaissances approfondies dans ce domaine, mais là j'évoque tout simplement le bon sens, et l'anticipation est capitale pour épargner des vies innocentes et piéger les criminels.
Surtout, que ce criminel, d'après les infos ( si elles sont vérifiées ) était l'objet de soupçons.
Des négligences ?
Relâchement ?
Manque de lucidité ?
Le résultat est sans appel.
'?a nous a coûté des vies très chères et un immense chagrin, c'est peut-être que ce chagrin qui me pousse à divaguer.
Rabbi Yarhamhom.
Non vous ne divaguez pas.
Vous voyez juste et appuyez là où cela fait mal. Il y a trop de laxisme, désinvolture,
nonchalance, dilettantisme, manque de professionalisme flagrants dans un domaine hautement sensible, sans jeu de mots, vital.
Une commission d'enquête parlementaire devrait être mise en place pour déterminer toutes les responsabilités et un coup sérieux coup de torchon devrait s'ensuivre. Il y a eu morts d'hommes, beaucoup d'hommes suivies, pour le pays à n'en pas douter d'une réputation peu flatteuse et des répercussions économiques désastreuses dont il n'a nullement besoin.
Mes condoléances aux familles des victimes et à tous ceux qui, comme vous et beaucoup d'autres se sentent meurtris dans leur humanité.
Le sort et certains ne cesseront jamais de s'acharner sur ce pays.
Bien à vous.
Et j'espère bien : à bon entendeur, après cette tragédie, des mesures radicales sont à considérer, pour assainir cette institution, comme vous le signalez, primordiale.
Bonne journée.
D'autres dirigeants étrangers l'ont fait pour les nôtres. Tous partis à la pêche. Ce mutisme indigne ajoute l'indignation à la sidération.
C'est le pire des scénarios qu'on pouvait craindre. Il est advenu. En ce pays le pire est toujours sûr. Les fanatiques, les forcenés, esseulés ou en bande organisée ont toujours un coup d'avance.
Outre le crime de sang infligé à la communauté juive et à la famille des forces de l'ordre en particulier et à l'humanité en général, le crime est économique contre l'île et l'ensemble du pays. Comme si les difficultés dans lesquelles est plongé cette terre ne suffisaient pas. Il faut s'attendre à un arrêt net des réservations de séjour par les vacanciers tentés par la destination et une vague d'annulation des séjours déjà vendus.
Si on voulait saboter la saison touristique, on ne s'y serait pris autrement. Il faudra à nouveau de longues années et de coûteuses campagnes pour faire oublier, reconstruire et réparer.
Tant de bêtise criminelle.
Nos coeurs n'ont pas fini de saigner.
Pas davantage au sujet de l'attaque de la Ghriba.
Fort heureusement, à l'étranger, à part Macron qui parle d'antisémitisme, la presse internationale adopte un ton mesuré.