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Gouvernement Mehdi Jomâa : Un an et un vrai bilan
09/02/2015 | 19:59
5 min
Gouvernement Mehdi Jomâa : Un an et un vrai bilan
Du 27 janvier 2014 au 5 février 2015, soit 1 an et 1 semaine, le gouvernement de Mehdi Jomâa aura, tout de même, marqué l’histoire de la Tunisie d’après-révolution dans les sens où il est venu à La Kasbah à l’issue d’une grave crise balayant le cabinet de la troïka 2 et il est parti dans le cadre d’un transfert pacifique et civilisationnel du pouvoir à un autre gouvernement issu d’élections neutres et démocratiques. L’heure est, donc, aux bilans…


Côté positif, il y a lieu de signaler, d’abord, l’effet de grâce qui a marqué ses débuts dans le sens où par la valeur des compétences composant le gouvernement, l’espoir était de mise et l’optimisme était de rigueur, sans oublier que la majorité des Tunisiens étaient persuadés que le pays ne pouvait avoir un cabinet pire que ceux des deux « troïkas ».

Mais concrètement, ledit cabinet s’est acquitté de sa tâche principale, stipulée par la feuille de route établie part le Quartette parrainant le dialogue national, à savoir l’organisation d’élections législatives et présidentielle libres, neutres et démocratiques. Il faut dire qu’une unanimité, ou presque, s’est dégagée pour dire que l’administration a observé une neutralité à toute épreuve tout le long des quatre mois du déroulement du processus électoral, campagne électorales et scrutins. D’aucuns affirment que rien que pour cette performance, on peut qualifier le passage de Mehdi Jomâa et de son équipe de valable, voire réussi.
Mais si l’on sait que son bilan va au-delà desdites élections, on comprend le pourquoi de la popularité du chef du gouvernement provisoire d’après les derniers sondages puisqu’il dépasse Béji Caïd Essebsi obtenant respectivement 82% et 74%.

Volet sécuritaire, force est de reconnaître qu’il est parvenu à endiguer le fléau terroriste en enregistrant de nombreux coups d’éclat malgré le maintien de Lotfi Ben Jeddou à la tête du ministère de l’Intérieur et qui était fortement controversé, à l’époque, par les diverses composantes du Front du salut national, mais parvenant à garder son portefeuille grâce au bon vouloir d’Ennahdha.
Ainsi, grâce au ministre chargé de la sécurité, Ridha Sfar, exerçant en étroite collaboration avec M. Jomâa, les forces sécuritaires ont pu réaliser plusieurs succès dont notamment ceux à caractère anticipatif.
On notera que l’équipe à La Kasbah, conduite par Mehdi Jomâa, s’était démarquée du président de la République, théoriquement chef d’état major de l’Armée nationale et chef du Conseil national de sécurité, en faisant sa politique en matière de défense, ce qui s’était traduit par la démission du chef d’état major des forces terrestres malgré la réticence de Moncef Marzouki.

Sur le plan économique, les améliorations n’ont pas été assez nettes, mais les analystes estiment que le gouvernement est parvenu à maintenir le cap au niveau des investissements, du tourisme, de l’apport des instances financières internationales qui ont accordé des préjugés favorables. Ainsi, en réussissant à ne pas reculer, cela a été considéré comme un point positif, voire carrément un exploit surtout si l’on sait la détérioration du climat social.
En effet, malgré la présence d’un ministre des Affaires sociales en la personne d’Ahmed Ammar Younbaî, considéré comme étant proche des milieux syndicalistes, les mouvements sociaux, avec leurs inévitables lots de grèves et de sit-in, ont battu tous les records de l’après-révolution avec tout ce que cela implique comme baisse de la production et de la productivité entraînant parfois des rendements presque nuls comme cela a été le cas pour les phosphates.
Ainsi, la plupart des sociétés étatiques et même privées ont dû cravacher dur pour se maintenir et préserver les postes d’emploi, d’où le souci des différents départements ministériels à gérer les affaires courantes du pays au jour le jour, en dépit des timides tentatives de travailler sur la longue haleine et les stratégies à plus ou moins long terme.

Concernant la politique étrangère, on notera le froid qui s’était instauré entre le chef de la diplomatie au sein du gouvernement et l’ex-président de la République, Moncef Marzouki aussi bien à propos des nominations qu’au niveau de la gestion des chancelleries à l’étranger. On se rappelle, ainsi, les multiples exploits réalisés par Mongi Hamdi, ancien ministre des Affaires étrangères.
De l’Afrique au monde arabe en passant par l’Europe, les deux grandes puissances russe et américaine, il a pu se forger une bonne réputation lui valant, en fin de compte, une consécration avec sa nomination en tant que secrétaire général adjoint de l’ONU, émissaire spécial du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki Moon.
On se rappellera de sa décision de geler l’ambassadeur de Tunisie en Libye, Ridha Boukadi, soupçonné d’avoir des agendas pas trop clairs avec les groupes extrémistes dans ce pays voisin d’où la décision du département des Affaires étrangères à son encontre malgré l’opposition du locataire du Palais de Carthage à l’époque.

En tourisme, sans réussir à remonter carrément la pente, la ministre populaire, Amel Karboul, a pu mettre en place certaines opérations à grands coups médiatiques, telles les Dunes électroniques et donner, une image ouverte et optimiste de la destination Tunisie.

Quant au développement régional, il a été, sans conteste, le point faible du bilan du gouvernement Jomâa. Cela serait dû, selon les observateurs, à la multiplication des mouvements sociaux susmentionnés et à l’absence des investissements adéquats faute de visibilité chez les hommes d’affaires aussi bien nationaux qu’internationaux.

Avant de terminer, il est impératif de revenir sur les aspects positifs dont un de taille à savoir cette réputation ayant marqué les différents ministres quant à leur intégrité, leur probité en plus de leur haute compétence. Leur dernier geste consistant à remettre les « dix livres » contenant le point de la situation dans les différents secteurs, est venu confirmer l’esprit de civisme et de professionnalisme des membres de ce gouvernement, venu sur la scène en toute discrétion et parti de la même manière avec la conscience de la mission honnêtement accomplie.

Ainsi, sans entrer dans les labyrinthes des détails chiffrés et les données trop techniques, on est en droit d’avancer que le bilan est valable dans l’ensemble. En tous les cas, le taux de 82% d’avis favorables dont est crédité Mehdi Jomâa est hautement significatif du degré de réussite dans cette mission durant l’une des périodes les plus ardues de l’histoire postrévolutionnaire de la Tunisie.

09/02/2015 | 19:59
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Commentaires (13) Commenter
LA MODE TECHNO A LA TUNISIENNE
pseudo
| 14-02-2015 08:09
inconnus au bataillon politique (ni élus ni membres de partis ni militants)inconnus des tunisIens ;ils ont débarqué
Et ça continue avec le nouveau gouvernement on a aussi des techno
Vous avez compris pourquoi on a eu les techno dunes
@Sara et son bendir
DIEHK
| 10-02-2015 23:46
Une journaliste de classe mondiale dans le bendir
Elle connait très bien la chanson de :
Bendiri ya bendiri
Win al kalimet
Et limin el kalimat
C'est tout ce que vous savez les utilisateurs de crayon HB ça se gomme très vite les conneries des uns et des autres,je voulais dire ça s'oublie très vite et ne reste que le son du bendir qui fait exploser les tympans des gens comme moi!!!
Et dire qu'elle a une bonne carte de journaliste
et ne sait pas encore que sa descendance payera les crédits contractés par Jomaa pour le la faire manger!!!!
Nul à chier nos journalistes,mais peut être
M Jomaa touchera une commission disons de 0.5 pour mille pour 1 milliard de dollars !!!
bender ya bendir
tounsi
| 10-02-2015 23:00
Allez faire un tour en ville ou dans la Tunisie profonde;et votre taux baissera vertigineusement
il n a pas dégraissé l 'administration;les prix ont flambé;il ne connait pas la démocratie participative;il a pris la décision sur le gaz de Shiste sans faire d 'etude d 'impact sur l 'environnement
Le tourisme a continué à pericliter
Au début ce fut un soulagement car la presence de Lahrid;Jebali et consort est devenue suffocante;on attendait le Mehdi on a eu Jomaa
Il a enrichi son CVet son carnet d 'adresse
Bonne continuation dans son parcours professionnel mais pour le politique ya dhnoubi
Non Mme SARRA
Hamedmeg
| 10-02-2015 19:46
Mme SARRA, vous n'avez pas tout dit, à titre d'exemple, il est pour quelque chose pour ce qui se passe maintenant à DHIBA, sans compter le timbre des 30 Dinars infligé aux nouveaux mariés puis annulé, sa décision quant aux voitures de services, une décision qui a couté des dizaines de millions pour l'Etat, sans pour autant qu'elle ne soit appliquée, je ne vais pas citer le nombre de voyage qu'il a fait à chaque fois en emmenant avec lui tout un staff et il ne manquait que son jardinier, était-il obligé de le faire? la réponse est OUI puisque c'est l'Etat qui paye, je finis par sa non communication avec le peuple, aucun compte rendu, des décisions spectaculaires du genre « dix livres » contenant le point de la situation qu'il a remis au nouveau chef de gouvernement, on avait bien vu à la TV l'embarras qu'a trouvé M ESSID en feuilletant ces livres hâtivement, une réaction de MEKHIDHIT KHATER, pour les remettre tout de suite au protocole de M Jomma, un pareil acte est une première dans le monde, d'après moi, soit M Jomaa est le plus intelligent chef de gouvernement au monde soit tous les chefs de gouvernements de tous ce même monde sont bêtes.
noeud gordien
maya
| 10-02-2015 17:27
malheureusement, le bilan de si mehdi sur le plan économique n'est pas brillant. nous avons eu droit à des hausses vertigineuses des prix, la classe moyenne est carrément laminée, alors qu'en est -il des pauvres ? nous avons eu droit à une batterie de ''mesures" pour renflouer un tant soit peu les recettes de l'Etat, telle l'emprunt national, les retenues sur salaires et pensions de retraite pendant 3 mois, etc...nous aurions souhaité connaitre le montant des recettes dégagées, et leur emploi. nous avons aussi assisté à beaucoup d'emprunts et de donations, sans jamais connaitre leur sort et leur réelle utilisation. le flou total, quoi !
l'économie reste le noeud gordien de tous les gouvernements des pays pauvres ou en voie de développement , yal3an bou el fa9r !
Il n'est pas magicien
Tounsi
| 10-02-2015 11:13
Et Dieu sait si on n'a pas besoin ces temps-ci.
Toutefois, l'un des plus grands moments forts de la gestion de Mr Jomaa, c'était le jour où il a dit non à Mme Karboul qui voulait faire partie de la délégation officielle devant prendre part au pèlerinage à la Mecque. Avec tout le respect qui est dû à la dame, ce Niet en dit long sur l'homme. La "Com" a des limites. Nous sommes là pour servir, pas pour se servir. Et personne, je dit bien personne n'a trouvé à en redire. La preuve que sur ce point et sur bien d'autres le Gouvernement de Mr jomaa a fait preuve d'une cohésion des plus remarquables.
Voilà ce qui vous a échappé Mme Hlaoui; Voilà ce qu'il fallait reconnaître et mettre en avant.
Fallait-il remarquer d'ailleurs, que l'Homme n'a pas été assez plébiscité. On a préféré le "changement".
M Mehdi Jomâa : Servir l'Etat demain
boubaker sadok
| 10-02-2015 09:54
comme hier avec le même souci d'efficacité et d'initiative pour un an de gouvernement avec le soutient de la société civile le bilan et l'exemple du déblocage du port de Rades est flatteur
Tandis que Marzouki joue le pourrissement du pays avec le CPR
Et l'autre Hamma Hammami joue le temps : profiter de l'occasion pour remplacer et imitait Chokri Belaid mais sans le talent ni la culture
analyse subjective
Dali
| 10-02-2015 09:36
J'aurais souhaité que l'auteur ait produit une analyse objective en partant des écarts entre les promesses-engagements et les réalisations. Je lui recommande d'examiner le rapport élaboré par Oula7edh (I Watch) qui donne une évaluation digitale du bilan de Mehdi Jomâa.
Sondage favorable...ou biaisé...?
Mêmepaspeur
| 09-02-2015 22:30
Il est vrai que la réponse à un sondage dépend de "comment" on y pose la question...

"le taux de 82% d'avis favorables dont est crédité Mehdi Jomâa"

Et on peut savoir dans quels quartiers huppés de la Marsa ou de Gammarth, fut mené ce sondage...d'avance favorable ?

En tout cas, Mehdi Jomâa peut d'ores et déjà compter sur le vote enthousiaste de Sarra HLAOUI si jamais il lui prenait l'idée saugrenue (sotte et grenue) de délaisser son métier de "pétrolier" pour revenir en politique...

MPP
# Lâcher la proie pour l'ombre n'est pas une marque d'intelligence...
haute compétence...dites-vous.
jobseeker
| 09-02-2015 21:56
et le marasme ambiant! le bilan dressé par l'auteur de l'article se limite à une narration basée sur des supputations, rien de plus.encore faut-il rappeler à la journaliste que le chef du gouvernement sortant qui ... " est venu à La Kasbah à l'issue d'une grave crise balayant le cabinet de la troïka 2"... n'était autre qu'un membre-et non des moindres- dudit cabinet, donc plus d'objectivité svp.