
Dans un post publié sur Facebook, le rappeur Iteb Zaibet alias Swagg Man a annoncé sa candidature à la présidentielle. « C’est officiel, je me présente aux élections présidentielles de 2023 » a annoncé le rappeur.
BN Check a contacté son avocat Taïeb Bessadok qui a assuré que cette annonce est juste ironique : « il plaisante … cette annonce est une réponse aux résultats du sondage de l’Open Sigma sur les intentions de vote à la présidentielle ».
Pour rappel selon l’Open Sigma, le rappeur K2rhym se trouve en troisième position juste derrière Kaïs Saïed et Safi Saïd, ce qui a suscité la réaction du rappeur.
Indépendemment de l'ironie de l’annonce du rappeur, la question qui se pose est de savoir s'il a, ou non, légalement le droit de se présenter à la présidentielle. La réponse est non, compte tenu de la double nationalité détenue par le rappeur, à savoir, la nationalité tunisienne et celle française. Pour se porter candidat, il devra donc abandonner sa nationalité française.
D’après l’article 89 de la constitution tunisienne, la candidature au poste de président de la République est un droit reconnu à tout Tunisien ou Tunisienne, qui n'est pas titulaire d'une autre nationalité, né(e) de père et de mère, de grands-pères paternel et maternel tunisiens, demeurés tous de nationalité tunisienne sans discontinuité. Le candidat ou la candidate doit être, au jour du dépôt de sa candidature, âgé (e) de quarante ans au moins et jouir de ses droits civils et politiques.
La candidature est présentée à l’Instance supérieure indépendante pour les élections selon les modalités et conditions prévues par la loi électorale.
L’article 40 de la loi organique n° 2014-16 du 26 mai 2014, relative aux élections et référendums (modifiée et complétée par le décret-loi n° 2022-34 du 1er juin 2022), permet à toute électrice ou tout électeur jouissant de la nationalité tunisienne par la naissance, sa religion est l’islam, de se porter candidat à la présidence de la République. Le candidat doit être, le jour du dépôt de sa candidature, âgé de trente-cinq ans au moins. S’il est titulaire d’une autre nationalité que la nationalité tunisienne, il doit présenter dans le dossier de sa candidature un engagement d’abandon de l’autre nationalité s’il est proclamé élu président de la République.
Pour rappel, cette interdiction de binationalité s’applique également pour les élections législatives.
La nouvelle loi électorale, publiée le jeudi 15 septembre 2022, exclut les binationaux de se porter candidats aux 151 circonscriptions en Tunisie. D’après cette nouvelle loi, la candidature pour les législatives est un droit pour tout électeur ou électrice né de père ou de mère tunisienne et n’ayant pas une autre nationalité que celle tunisienne pour les circonscriptions du territoire tunisien au nombre de 151. Ils ne peuvent se présenter qu'au niveau des circonscriptions de l'étranger au nombre de dix.
R.A