Des centaines de manifestants ont répondu à l’appel lancé par les partis Ettakatol, Al Joumhouri, Al Qotb, le parti des Travailleurs et Attayar. Ils se sont regroupés, à la date du 14 janvier 2023, sur les marches du Théâtre municipal de Tunis à l'avenue Habib Bourguiba.

Les manifestants célèbrent la Révolution du 14-Janvier et expriment, également, leur opposition au processus entamé par le président de la République, Kaïs Saïed.

Dans une déclaration à Business News, l’ancien dirigeant Attayar, Ghazi Chaouachi affirme que les différents courants politiques continuent à célébrer le 14-Janvier, date de la révolution pour les Tunisiens ayant fait de multiples sacrifices durant des années. « Kaïs Saïed ne peut supprimer cette date d’un seul trait. Il ne peut prendre une telle décision de manière unilatérale. D’autre part, les Tunisiens manifestent, aujourd’hui, contre Kaïs Saïed, appelant à son départ. Les Tunisiens veulent lui adresser un message pour lui signifier l’échec de son processus et les limites de sa politique populiste. Il est temps de rétablir la démocratie en Tunisie ». Ghazi Chaouachi indique : « j’espère que Kaïs Saïed puisse saisir les messages des Tunisiens dans l’intérêt du pays ».

Revenant sur les multiples initiatives lancées, Ghazi Chaouachi estime qu’il s’agit d’une démarche saine qui témoigne d’une conscience de la gravité de la crise, toutefois, il considère que toute initiative sous la houlette du président de la République sera vouée à l’échec.

De son côté, le secrétaire général d’Attayar, Nabil Hajji  a déclaré à Business News : « Kaïs Saïed n’appartient ni au mouvement du 17-Décembre ni à celui du 14-Janvier. Tout comme Ben Ali, il a compris qu’il est pris au piège et qu’il a été rejeté par le peuple. C’est pour cela qu’il est sorti, hier, à l’avenue Habib Bourguiba. Il suffit de voir les résultats du premier tour des législatives. Le citoyen souffre de chômage, d’inflation et de pénuries de produits alimentaires et de médicaments et Kaïs Saïed, lui, parle de sociétés citoyennes et de conciliation pénale ». Il ajoute : « Les gens commencent aujourd’hui à comprendre que Kaïs Saïed est fini ».

Le dirigeant du parti Al Joumhouri, Issam Chebbi a indiqué dans une déclaration accordée à Business News, que Kaïs Saïed ne peut annuler la date du 14-Janvier. « Cette date symbolique de la révolution, n’est reniée que par Kaïs Saïed et les restants du RCD. Les Tunisiens ont brisé les chaînes à cette date. Il n’est pas possible d’anéantir cette révolution par les décrets. Nous sommes contre le processus putschiste. Notre voie est dans notre union pour fermer la parenthèse du coup d’État et ouvrir la voie du sauvetage. Depuis un an et demi, nous luttons contre ce coup d’État ayant conduit notre pays à l’effondrement ».

Le chef de l’État a, depuis le 25 juillet 2021, dissous le parlement, monopolisé les pouvoirs et adopté une nouvelle constitution mettant en place un système présidentialiste.

Kaïs Saïed a promulgué plusieurs décrets controversés tels que celui n°54 relatif à la lutte contre les infractions se rapportant aux systèmes d'information et de communication. Il a, aussi, révoqué des magistrats et ordonné un raid policier sur l’Instance nationale de lutte contre la corruption.

Le 14 janvier correspond à la date initiale de la célébration de la Révolution de 2011. Le chef de l’État, Kaïs Saïed avait choisi, en décembre 2021, de changer cette date-là au 17 décembre. Il a affirmé que la date initialement choisie correspondait à la date de détournement de la Révolution.

S.G