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Slim Tlatli dresse la "triste" réalité du Tourisme tunisien et nâEUR(TM)y va pas de main morte !
07/04/2010 | 1
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Slim Tlatli dresse la
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Trois mois après la prise de ses fonctions, à la tête du ministère du Tourisme, Slim Tlatli n’y est pas allé de main morte, mercredi 7 avril, pour étaler au grand jour, face aux membres de la Chambre des Conseillers et aux médias, toutes les faiblesses, les lacunes ainsi que l’énorme retard pris par le tourisme tunisien, dans son adaptation aux mutations survenues dans le monde.
Aussi avant les résultats de l’étude stratégique sur le développement du tourisme à l’horizon 2016, le ministre a présenté, lui-même, le déphasage parfois irréel du Tourisme tunisien, face aux changements radicaux constatés dans le tourisme mondial. Un changement qui a touché l’ensemble de la machine touristique et qui impose une révision autant radicale des procédés de la Tunisie touristique, dans un contexte hautement concurrentiel.

Slim Tlatli a été on ne peut plus franc. Son diagnostic du secteur, face aux mutations internationales, trois mois après avoir pris les commandes du ministère du tourisme est tombé et il n’est pas très positif.
Au regard de l’état des lieux qu’il a dressé, il semblerait que le secteur touristique est un peu trop décalé par rapport à la réalité mondiale d’un secteur en profonde mutations structurelles.
Que ce soit au niveau des comportements des touristes, des modes d’hébergement, des modes de transport aérien, de l’augmentation des départs en vacances, mais d’une réduction des durées de séjour, de la recherche d’exotisme, des modes de distribution basé à hauteur de plus de 70% sur l’internet, des regroupements économiques de plus en plus importants des Tours Opérateurs, etc.

Et le tourisme tunisien dans tout cela ? Il semble qu’il est un peu trop « décalé » par rapport à l’actualité. Partout, tout a radicalement changé, sauf chez nous !
Eu égard aux objectifs fixés, ambitieux du reste, les intervenants du secteur touristique en Tunisie sont invités, voire obligés, à se secouer un peu, pour que la destination demeure dans la course méditerranéenne.
La grande famille du tourisme devrait, et c’est dans son intérêt, de s’y mettre sérieusement à repenser sa manière de faire.
«Notre tourisme est dominé par un hébergement classique, à hauteur de 96% de la capacité d’accueil, avec des hôtels qui ont gardé la même structure depuis dix ans ; un transport aérien non adapté aux mutations notamment les low cost : une faiblesse du système d’orientation, d’encadrement et de formation touristique, caractérisée par un manque de diagnostic des services, de la diversification de l’offre.
Les efforts de l’Etat se sont en plus toujours heurtés au problème chronique de la saisonnalité. Sans compter que c’est le balnéaire qui l’emporte à tous les coups et que les autres produits, autant diversifiés qu’ils soient, ne sont que des produits d’appoint pour le binôme soleil & plage », a indiqué Slim Tlatli.
Et même le tourisme culturel qui, sous d’autres cieux, draine des millions de visiteurs, il demeure chez nous inexistant.
« Nous avons des sites archéologiques et des monuments historiques, certes. Cependant, on ne peut pas parler de tourisme culturel. Il ne suffit d’avoir de bons acteurs, il faut aussi un bon metteur en scène et un bon texte, pour faire un spectacle», affirme M. Tlatli.

Autre faiblesse flagrante, la grande absence ou presque du tourisme tunisien sur le net. Aujourd’hui, rappelle le ministre, 77% des choix des destinations touristiques et 60% des réservations s’effectuent sur Internet.
Pis encore, le tourisme tunisien est tributaire de la bonne volonté des TO et des réservations classiques. Et les chiffres dans ce sens sont éloquents.
« Le marché allemand est dominé à hauteur de 70%, par trois TO qui réalisent 85% de nos résultats. Sur la France, le marché est détenu par cinq TO à hauteur de 75% qui nous fournissent 66% de nos clients.
Il en est de même sur le marché britannique, où deux grands TO détiennent l’essentiel du marché et génèrent 63% de notre clientèle », a expliqué le ministre.

Par ailleurs, au niveau du marketing et de la promotion l’image de la destination laisse à désirer. Les messages ne sont pas différenciés, ni originaux et encore moins distingués. Ce qui reflète une image d’où l’impératif de réviser la politique promotionnelle et de marketing.
Face à ces mutations profondes et, partant d’un diagnostic réel de l’état des lieux du tourisme tunisien, le ministre a déclaré qu’une étude stratégique de développement du secteur à l’horizon 2016 est en cours.
Ses résultats seront soumis à une consultation, à la fin de l’année en cours, qui sera couronnée, par un plan d’action opérationnel. Bon à rappeler que ce n’était pas le cas d’études similaires par le passé.

La prise de conscience du retard pris par la destination est manifeste, aussi bien du côté de l’administration que des professionnels, comme nous avons pu le constater lors de l’assemblée générale de leur fédération il y a quelques jours.
Et, comme le tourisme est un moteur de développement et de croissance, l’orientation de le hisser à de meilleurs niveaux et de l’adapter aux changements est claire.
Une orientation stratégique basée sur des priorités dont en première ligne, l’exploitation des TIC, la consolidation de la présence des entreprises touristiques sur le net.
Elles ne sont que 26 actuellement à disposer d’un site web. Grâce au Programme de Mise à Niveau, elles seront environ 70. Ce qui est très peu, puisque le parc hôtelier compte 580 unités classées, et le secteur compte 800 agences de voyage…
A cela s’ajoute un impératif certain et urgent : mettre en place des stratégies de commercialisation, de marketing et de promotion adaptées aux produits.
Le temps où l’argument du « tourisme tunisien pionnier » est révolu. Le tourisme tunisien a pris du retard. C’est une évidence et toutes les parties prenantes semblent conscientes de ce grave problème. Il appartient donc à toutes ces parties de rattraper le temps perdu et de consolider, de nouveau, son positionnement en Méditerranée.

07/04/2010 | 1
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