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Complot contre la sûreté de l’État : une affaire au point mort
08/05/2023 | 15:35
5 min
Complot contre la sûreté de l’État : une affaire au point mort

 

Le comité de défense des prisonniers politiques détenus à La Manouba et El Mornaguia, a tenu, ce lundi 8 mai 2023, une conférence de presse pour révéler les nouvelles données sur l’avancement de l’affaire dite de « complot contre la sûreté de l’État ». En réalité, hormis deux plaintes déposées par les avocats, l’affaire n’avance pas. Le dossier, de par sa vacuité, rend même la défense incapable de faire son travail. Comment démonter des accusations quand elles sont sans preuves, quand elles sont lancées mais ne veulent au fond rien dire ? C’est LA question que pose le comité de défense à une justice qu’il dit prise dans l’engrenage inextricable des instructions purement politiques…

 

L’avocate et membre du comité de défense des prisonniers politiques, Islem Hamza, a indiqué, au démarrage de la conférence de presse, que la défense a engagé deux plaintes. La première dirigée contre la ministre de la Justice, Leïla Jaffel et le représentant du ministère public, afin d'ouvrir une enquête sérieuse sur les circonstances du lancement de l’affaire dite de « complot contre la sûreté de l’État », outre l'existence d'une fraude dans l'un des documents liés au dossier. La deuxième plainte concerne l’ancien ministre de l’Intérieur, Taoufik Charfeddine et le chef de la police technique du ministère, pour utilisation du téléphone saisi de Chaima Issa, détenue en prison depuis le 25 février dernier.

L’avocat Ayachi Hammami a, pour sa part, rappelé que le juge d’instruction a décidé d’ouvrir une enquête judiciaire contre quatre avocats. Il s’agit de Noureddine Bhiri, Néjib Chebbi, Bochra Belhaj Hmida et lui-même.

« Nous sommes convaincus que le juge d’instruction ne décide de rien, en réalité il ne fait qu’appliquer les instructions du pouvoir en place. On cherche à terroriser les avocats, à faire pression sur eux, tout ceci est dirigé contre les avocats et, plus particulièrement, ceux qui sont opposés à Kaïs Saïed. La liste va s’allonger, d’autres noms seront cités, on ne va pas s’arrêter là » a-t-il affirmé.

 

Abdelaziz Essid, qui n’a pas caché son indignation, a de son côté souligné et insisté sur le fait que l’affaire est au point mort et qu’il n’y a rien de nouveau dans un dossier déjà vide.  

« Nous avons attendu les questions sur le complot, les explosions et les assassinats mais rien, elles ont toutes porté sur qui a rencontré qui. Nous sommes dans une affaire qui a été classée terroriste, on a déployé des moyens, et nous attendons toujours qu’on nous explique où est le caractère terroriste dans cette affaire, nous restons sans la moindre réponse. Des réunions politiques, est-ce cela le terrorisme ? On cherche à semer la terreur auprès du peuple (…) Pour qu’elle avance, cette affaire doit faire l’objet d’enquêtes mais il n’y a pas d’enquête, juste des mandats de dépôt et des opposants jetés en prison et depuis rien ! Rien du tout ! » a-t-il déploré.

« On ne nous révèle même pas l’identité du témoin « clé » dans l’affaire alors que nous devons le savoir pour défendre nos clients, même le juge d’instruction n’a pas relevé ses dires, ne l’a pas auditionné, alors qu’un bon juge qui veut la justice aurait écouté le témoin avant même d’auditionner l’accusé. Cela fait trois mois et le juge n’a même pas auditionné le témoin de l’accusation, des opposants sont en prison, des violations sont commises tous les jours et celui qu’on désigne comme témoin de l’affaire on ne l’a pas entendu et on ne veut pas nous dire qui c’est » a poursuivi l’avocat.

Il a affirmé que l’affaire n’a pas avancé d’un iota, que les avocats des détenus sont incapables de défendre leurs clients car il n' y a rien, aucune preuve de rien, que des rencontres, des réunions politiques et rien de plus à corroborer ou démentir.

« Nous avons examiné le dossier, page par page et nous avons trouvé des écrits falsifiés. Nous avons relevé cela dans le dossier sur lequel est basée cette affaire. La fraude matérielle? nous l’avons relevée dans des modifications apportées à des faits et à des dates et la fraude morale c’est quand on donne l’illusion qu’il s’est passé quelque chose alors qu’il n’en est rien. Nous voulons savoir qui a falsifié le texte d’où est partie toute cette affaire.  Nous voulons une vraie enquête qui nous permette de défendre nos clients car nous en sommes incapables avec les moyens classiques, toutes les portes sont verrouillées et on nous met devant un dossier vide et des impasses partout » a-t-il ajouté.

 

Abdelaziz Essid a enfin souligné que Lazhar akremi qui a fait l’objet d’un mandat de dépôt et qu'il croupit en prison alors qu'il n’a pas encore vu de juge et n’a pas été auditionné. Il a aussi noté que le téléphone saisi de Chaima Issa a été utilisé pour envoyer des invitations à des activistes de la société civile et signalé que le dossier est en train d’être fabriqué alors même que les accusés sont détenus depuis des mois.

 

 

Myriam Ben Zineb

 

08/05/2023 | 15:35
5 min
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Commentaires
Citoyen_H
PERSONNE NE BOUGE
a posté le 09-05-2023 à 17:27
Tous les traitres restent aux fers !!!

Au point mort comme l'électroencéphalogramme plat de ses morts
d'un régime au pieds plats nazionalisto-fasciste militaro séKuritaire
a posté le 09-05-2023 à 02:10
qui veut la jouer pruriste Hebertiste de fond de tunnel gazeux avec sa crypto"loi des suspects". Rappel : ca finit mal.

LIBERTE AUX PRISONNIER.E.S POLITIQUES ET D OPINIONS !
Zarzoumia
Mascarade
a posté le 08-05-2023 à 20:23
C'est une mascarade. Un véritable foutage de gueule mené avec un aplomb incroyable. Ce pouvoir est pire que les islamistes.
Nephentes
Le véritable complot contre le peuple tunisien
a posté le 08-05-2023 à 19:23
C'est de fabriquer de toutes pièces d une manière aussi criminelle que comique un goulbigoulbi inique et répugnant
Les faits sont et resteront les faits
L"Histoire comme pour les nahdhouis sera impitoyable
Le déshonneur pour ceux qui ont osé cette basse manoeuvre sera indélébile
Citoyen_H
LE COMPLOT CONTRE LA SURETé DE L'ETAT
a posté le 08-05-2023 à 17:37
n'est pas à portée de compréhension du premier demeuré venu.
Laissons tout le temps qu'il faut aux enquêteurs pour élucider cette sombre et très grave affaire.
Que tous ceux qui veulent du mal à notre patrie, soient réduits au néant.
La NATION prime sur tout le reste.