alexametrics
jeudi 25 avril 2024
Heure de Tunis : 08:39
BN TV
Chkoundali : le FMI est sceptique sur la capacité du gouvernement à engager les réformes sans dialogue
16/02/2023 | 11:21
3 min
Chkoundali : le FMI est sceptique sur la capacité du gouvernement à engager les réformes sans dialogue

 

Le professeur universitaire en sciences économiques, Ridha Chkoundali, était l’invité, jeudi 16 février 2023, de l'émission « Expresso » animée par Wassim Ben Larbi et diffusée sur les ondes de la radio Express FM.

Ridha Chkoundali a commenté les chiffres annoncés, hier, par l'Institut national de la statistique (INS) qui a publié les résultats des comptes nationaux trimestriels pour le quatrième quart de l’année en cours.

Il a souligné qu’en 2022, le pays a traversé une crise profonde de stagnation économique, précisant que le repli de la croissance économique s’est accompagné d’une baisse du taux de chômage expliquée sans doute par la migration tant régulière qu’irrégulière.

« Le chômage des diplômés a augmenté ce qui prouve que le modèle économique n’a toujours pas changé et qu’il reste basé sur une main d’œuvre bon marché et peu qualifiée. Les secteurs de la construction et des mines ont enregistré un repli inquiétant car ils sont particulièrement importants, voire des piliers, pour les finances du pays », a affirmé Ridha Chkoundali.

Il a enfin noté que la crise tunisienne ne s’inscrit pas dans un contexte de crise mondiale, en démontre la baisse de production du phosphate qui fait perdre au pays des ressources financières colossales et qui n’est en aucun cas impactée par la conjoncture internationale.

 

L’INS a publié, hier, les résultats des comptes nationaux trimestriels pour le quatrième quart de l’année en cours. Il ressort qu’en termes de variations trimestrielles, le produit intérieur brut (PIB) en volume a progressé de 0,5% au quatrième trimestre 2022 par rapport au trimestre précédent.

En glissement annuel, la croissance économique réelle, corrigée de l'effet des variations saisonnières, s’est établie à 1,6%. Dans cette évolution, l’activité économique bénéficie de la consolidation du rythme de croissance de la valeur ajoutée dans les industries manufacturières (à 6,6% l’an) conjuguée à une progression plus modérée dans les services (2,6% l’an), alors que le rythme de croissance dans le secteur de la construction demeure en territoire négatif.

 

Concernant l’accord avec le FMI, l’économiste a tenu à expliquer que si les intentions du gouvernement sont claires, la capacité de mettre en place les réformes n’est pas présente. « Le président comptait sur sa popularité pour mettre en place des réformes impopulaires mais les résultats des dernières élections législatives prouvent qu’il a besoin de l’aide d’autres parties pour mettre en pratique les réformes sans encombre. Le FMI est donc sceptique car la capacité de réaliser les réformes nécessite de collaborer avec d’autres parties et le dialogue pour une action consensuelle », a-t-il conclu.

Le professeur universitaire avait déjà indiqué que la non-programmation du dossier tunisien dans le calendrier du conseil d’administration du FMI est due à l’absence des fondements nécessaires à la mise en œuvre des réformes économiques, notamment suite au rejet des centrales syndicale et patronale de la loi de finances de 2023, ce qui équivaut au rejet du programme de réformes, chose qui rend impossible la mise en œuvre des réformes sur le terrain.

 

Il avait souligné, dans un post partagé sur les réseaux sociaux, que l’incapacité du pays à mobiliser des ressources extérieures auprès de pays amis et frères n'encourage pas le FMI à inscrire l'examen du dossier de la Tunisie dans les prochaines sessions, car le montant du prêt objet de la convention n'est pas suffisant pour financer les besoins d'une seule année, 2023, et qui sont estimés à 15 milliards de dinars.

 

 

M.B.Z

16/02/2023 | 11:21
3 min
Suivez-nous
Commentaires
retraité
le FMI accorde des crédits à un pays qu'avec des conditions
a posté le 16-02-2023 à 17:14
un expert un professeur et un citoyen savent très bien que le FMI n'accorde un crédit à un pays surendetté qu'avec des conditions sévères et des réformes à appliquer c'est le leitmotive du FMI surtout il a accordé des crédits à notre pays qui ont servi à payer les salaires du secteur public des déficits des entreprises publics et de la caisse de compensation lourdement déficitaire alors le FMI ne veut pasre faire la même expérience sans avoir la certitude que le pays appliquera ses conditions .
Chokri
Etonnant !!!!!
a posté le 16-02-2023 à 13:51
cet article est "étonnant" pour au moins deux raisons, l'invité et ses propos. Commençant par l'invité, Mr Chkoundeli, présenté comme un professeur en Sc. économiques (ce qui est vrai) mais qui est aussi un bon client pour ceux qui veulent ne jamais rien dire de bon a propos de l'économie tunisienne et par ricochet, critiquer le gouvernement et bien sure celui qui l'a mit en place ....suivez mon regard. En deuxième lieux parlons de ses propos, premièrement, il parle de ce qu'il ne connait pas du tout car il n'a aucun contact avec les responsables du FMI, et les dernières entrevues entre la présidente du FMI et Mme Bouden confirme tout a fait le contraire de ce qu'il avance hasardeusement, deuxièmement il parle du déficit commercial et de la dette sans évoquer le taux d'inflation qui a doublé lui aussi a l'échelle internationale et sans oublier une vrai performance de l'économie tunisienne qui a enregistré une croissance de 2.4% dans un contexte extrêmement difficile (Le Maroc, qu'on nous site comme exemple a chaque occasion a fait 1.4%) - En rabaissant son pays, ce Mr et ceux qui lui offre une tribune pour s'exprimer se rabaissent eux même en premier lieux !!!!
Equitable
Chokri
a posté le à 15:57
J'ai eu exactement la même réflexion que vous.
CL
Faux
a posté le 16-02-2023 à 13:27
Avec tous les respects que je dois à ce Monsieur mais ses analyses depuis un certain Temps sont erronées .Baisse de la Production de Phosphate : Merci les Syndicats !! mais il ne donne aucune solution concrète le FMI sceptique : et la dernière déclaration de sa Directrice pour lui c'est du Vent !! quant aux partenaires de la Tunisie ils sont prêts au Financement du Pays à condition d'un accord avec le FMI Donc arrêtons de noircir et de spéculer sur la situation économique du Pays une seule solution: le Travail rien que le Travail
Sonia
@Prof. Chkoundali
a posté le 16-02-2023 à 12:56
vous n'avez pas encore compris que la Tunisie n'a plus besoin de l'argent du FMI. Pourquoi et comment? Je ne vais pas vous faire un dessin. en effet, il vous suifferait de suivre les événements socio-politiques/économiques des derniers jours intelligemment...

'When one door is closed, don't you know that many more are open'?', Bob Marley

sonia
@Prof. Chkoundali
a posté le à 16:32
le commentateur "'Gardons un minimum..." a écrit "Il faudrait comprendre enfin que nos réserves de phosphate sont probablement à zéro après 120 ans d'extraction abusive, en particulier durant la période 1986-2010. Voir les données historiques de nos exportations de phosphate sur le lien suivant: http://www.cpg.com.tn/ "

Il a écrit encore : "Nous risquons de subir le même sort que l'île de Nauru, si on ne se débarrasse pas le plus vite possible de cette idée absurde de financement de la Tunisie socio-économique avec l'argent de l'exportation du phosphate comme entre les années 1986-2010. "

voir le lien:
https://www.businessnews.com.tn/baisse-de-la-notation-souveraine-du-pays--des-responsabilites-a-delimiter,526,126423,3

L'île de Nauru : du rêve au cauchemar:
https://www.francetvinfo.fr/monde/asie/lile-de-nauru-du-reve-au-cauchemar_3068375.html


Le commentateur "'Gardons un minimum..." a fait une étude intelligente de nos exportations de phosphate et il sait de quoi il parle. Et ainsi, je vous Propose Mr. Chkoundali de fournir un effort avant de faire des propositions sans fondement empirique...

Bonne journée
PS: Le commentateur "'Gardons un minimum..." est prof. de Mathématiques à l'université allemande