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Au tour de Slim Riahi de trinquer !
29/06/2017 | 19:59
5 min
Au tour de Slim Riahi de trinquer !

 

L’opinion publique apprenait mercredi 28 juin le gel des avoirs et des biens de Slim Riahi en Tunisie. « Il était temps !», s’exclamaient les Tunisiens. C’est que une aura de « mystère » entourait les origines de la fortune de ce personnage, devenu incontournable sur la scène politique et sportive du pays après la révolution.  Une campagne de lutte contre la corruption après, le jeune milliardaire se retrouve sur le banc des accusés. Tombé en disgrâce, rattrapé par ses affaires, il n’est pourtant pas prêt à se laisser faire.

 

 

A l’annonce de l’arrestation de Chafik Jarraya et d’autres « hommes d’affaires » soupçonnés de corruption, les regards se sont tournés vers Slim Riahi à la réputation pas très commode. Coïncidence, le président de l’UPL était parti le même jour en voyage d’affaires dans un pays européen, dira-t-il, pour démentir les rumeurs de fuite à l’étranger.

On le retrouvera après à la Mecque pour y effectuer une Omra. Il le fera savoir à coups de photos le montrant serein et plein de piété. Non, il ne s’est pas fait la malle. Il attendra en fait que la tempête des arrestations se calme un peu et qu’il soit rassuré sur son sort pour rentrer en Tunisie. On le verra tout sourires au stade de Radès lorsque le Club africain a remporté la Coupe de Tunisie.

Puis les choses se sont précipitées. Dégagé la veille de l’assemblée générale de son club sportif, lorsque le rapport financier a dévoilé une dette de plus de 70 millions de dinars, une décision officielle de geler ses avoirs est annoncée le lendemain.

 

C’est le pôle judiciaire financier qui a donc ordonné le gel des avoirs de Slim Riahi, ce qui comprend ses comptes bancaires (5), ses biens immobiliers et ses actions en bourse. De sérieux soupçons pèsent sur les origines « douteuses » de sa fortune et sur une affaire de blanchiment d’argent. Il devrait même être interdit de voyage au vu des graves accusations le visant.

L’affaire en question traîne depuis un moment, lorsque des activistes libyens et des avocats tunisiens ont porté plainte contre lui et avancé des preuves selon lesquelles sa fortune ne lui appartiendrait pas et qu’elle aurait été volée. Les liens qu’il entretenait avec le clan Kadhafi ne sont plus à prouver. Il a pu en profiter pour mener des projets en toute quiétude sous le règne de Ben Ali et du clan des Trabelsi.  Après la révolution, Riahi a continué à mener ses affaires, détournant le fisc et faisant entrer des sommes d’argent faramineuses en Tunisie dans la plus grande impunité. Une enquête publiée sur Business News en 2014 démontre l’étendue des dépassements. Nous avions lancé un appel au procureur pour se pencher sur le cas Riahi sans qu’il n’y ait de suites.

 

En avril 2017, il comparaît finalement devant le juge d’instruction du pôle judiciaire financier pour cette affaire de blanchiment d’argent en provenance de Libye. Il devait avancer des preuves sur les sources de sa fortune et les activités qu’il mène et qui justifieraient de telles entrées d’argent. Nous savons que l’essentiel de son business se fait entre Londres, Tunis et Dubaï. Sauf que selon nos sources, le président de l’UPL n’a pas pu prouver à la justice tunisienne la nature des affaires en cours ou la provenance de son argent.  

A l’époque de sa comparution, Slim Riahi déclarait à qui voulait l'entendre qu’il a pu justifier le transfert depuis la Libye de 450 millions de dinars. Il était monté au créneau s’indignant du fait qu’il soit suspecté et annonçant dans la foulée qu’il n’investira plus en Tunisie dans ces conditions.

 

Réagissant au gel de ses avoirs, Riahi a très vite fait de sortir la carte de la victimisation et du complot ourdi contre sa personne. « Cette procédure n’est autre qu’un chantage politique », selon lui, mené par le chef du gouvernement en personne. D’ailleurs, se cachant derrière sa qualité de citoyen britannique, il a annoncé qu’il a porté plainte depuis quelque temps contre Youssef Chahed au Royaume-Uni, et ce à titre préventif. Une mesure prise parce qu’il se sentait ciblé ces derniers temps, alors qu’il espérait que cette campagne prenne fin et qu’il n’en arrive pas à ce stade.

Très remonté, Slim Riahi a accusé ses détracteurs de vouloir se débarrasser de lui en tant que concurrent politique, depuis qu’il a intégré le Front du Salut, assurant que le gouvernement a profité de la chute de sa popularité auprès des supporters du Club africain pour le déstabiliser et exercer des pressions. Pas en reste, l’ancien candidat à l’élection présidentielle a employé un ton menaçant visant le gouvernement qui « lui cherche des noises », assurant qu’il s’en sortira haut la main grâce à la justice britannique et que Chahed, en agissant de la sorte, est fini politiquement…

 

Pourtant, il n’y a pas si longtemps, Slim Riahi était jugé « fréquentable ». Son parti avait même intégré le gouvernement Habib Essid en décrochant des portefeuilles ministériels. En dépit des soupçons qui pesaient contre lui, il s’est imposé comme une personnalité politique et de la scène sportive, il a continué à mener tranquillement son business. Cet état de grâce semble être désormais révolu et ce n’est pas trop tôt. Youssef Chahed a sifflé la fin de la récréation et de grosses têtes vont continuer à tomber, apprend-on.

 

 

29/06/2017 | 19:59
5 min
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Commentaires (13)

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kameleon78
| 30-06-2017 19:56
Vous confondez Frikha avec le dénommé Fakhfakh le sinistre ministre des finances de la Troïka. Slim Riahi qu'a-t-il investi en Tunisie, a-t-il créé des emplois, ouvert des usines comme Tapie en France, a-t-il racheté des entreprises pour les fructifier, rien de tout cela, à part le capital joueurs du CA dont la plupart ne sont pas payés et qui cherchent une issue pour fuir le Club. On ne connait rien de l'origine de ses fonds, comment a-t-il pu accumuler tant de richesses, c'est un mystère mais l'essentiel c'est qu'il n'a rien investi en Tunisie pour créer des emplois, voilà le fond du problème, son argent n'a juste servi que pour assouvir ses ambitions via le Club Africain juste pour des ambitions politiques, fini la belle vie, maintenant on paie la note.

sassi
| 30-06-2017 11:58
pouvez vous me dire svp qu'elle est exactement l'activité de votre Slim en quoi consiste ses affaires on a jamais entendu ce nom dans les milieux des affaires avant 2011
pouvez me dire aussi en quoi a-t-il investi en Tunisie
la gestion du CA un gestion floue il n'arrive pas à payer ses joueurs il a engouffré ce club dans la dette
son ascension politique grace aux supporters de ce club

DHEJ
| 30-06-2017 11:42
La GUERRE des familles régentes de Tunisie!

Rationnel
| 30-06-2017 11:36
Si les accusations contre Slim Riahi tiennent bon le gouvernement devrait commencer des poursuites judiciaires contre Slim Riahi en Grande Bretagne. Les lois contre le blanchiment d'argent en GB sont sévères.

Hannibal
| 30-06-2017 11:27
Hier c etait Fakhfakh et sa compagnie aerienne Syphax ,aujourd hui c est Slim Riahi qu on veut coute que coute detruire en l accaparant de tous les maux.La reussite en Tunisie est devenue un crime de lese majeste.Que reproche t on a Slim Riahi..??D etre un jeune milliardaire d avoir choisi sa Patrie pour s y investir apres des annees d exil..??.L un le compare a Pablo Escobar....l autre le rend coupable de la pollution politique...mais rien ne prouve sa culpabilite mensongere.Il est devenue une habitude tres inquietante que des medias participent a alimenter un climat de rumeurs et de suspiscion envers tous ceux qui reussisssent,et tendent souvent a defendre la mafia et ces veritables Barons de la corruption du commerce parallelle,ceux memes qui financent le terrorisme en Tunisie.
Sauf avis contraire,Slim Riahi n a aucun rapport avec des financements occultes en Tunisie,on lui reproche d avoir financer a plus de 70 milliards
l epopee glorieuse du Club de Bab Jedid
Toute sa fortune provient de ses transactions commerciales ou appelez les comme vous voulez,mais d aucun peut lui reprocher d avoir voler l Etat Tunisien ou le rendre coupable de corruption ou de malversations financieres au depend du fisc ou du tresor Tunisien.Donnez nous mille Riahi et mille Fakhfakh et le chomage des jeunes sera vaincu.Ne nous etonnons pas que les investisseurs prives preferent d autres cieux plus tolerants et clements pour s y installer.La faute incube au systeme politique gravement malade installe dans notre pays.Publiez SVP

LA TUNISIEN
| 30-06-2017 11:14
Bonne continuation, il faut attaquer la richesse enorme des gens dénnahdha, la source de cette richesse? Quatar, Turquie? léssentiel de continuer ce balayage sans oublier personnes.

God save the queen
| 30-06-2017 09:33
Mais il a beaucoup couru. Il a surtout agressé par ses airs de faux puissant, de faux riche parti d'on ne sait où.
C'est pour cela qu'il faire attention. Il doit avoir des sponsors.

Sami
| 30-06-2017 09:11
On l'a laissé investir pendant plusieurs années alors k l'on savait k l'origine de sa fortune était douteux et il n'est pas le seul a avoir profite de la débâcle khadafienne sauf kil est tunisien non integre a l'oligarchie locale rentiere ki n'accepte personne dans son club c pourkoi on n laissera aucun capitaliste tunisien résident a l'étranger réussir en Tunisie

SBL
| 30-06-2017 08:57
Pour ceux qui ne sont pas au courant, SR accompagnait les fils Kadafi lors de leurs séjours à Hammamet Yasmine dans un hôtel 5*.
Il leurs servait de "Machachou".
SR est l'archétype même de l'opportuniste qui était prêt à tout pour arriver.
Il incarne l'arriviste par excellence.
Il a profité de l'argent des Kadafi et cela tout le monde le sait.
Il a profité de ce printemps arabe pour arriver en Tunisie, plein aux as et commencer une ascension qui ne l'a mèné nulle part.

L'insulaire
| 30-06-2017 06:35
Il s'entraine deja....une coupe de cheveux court...ah,il est alle faire une omra ,ainsi il saura de quoi parler avec ses futurs amis islamistes a l'interieur....il profite des derniers moments de se payer le grand luxe des hotels....
Profite....mais si tu es coupable....alors pay for it.