
L’association Wachm a mis en garde contre toute tentative d’"extermination morale" de la militante Queer et féministe Rania Amdouni et d’atteinte aux droits des minorités en Tunisie.
Elle considère que ce qui lui est arrivé est un grave indicateur du déclin des libertés individuelles en Tunisie et de déchéance des slogans prononcés par les institutions étatiques en ce qui concerne la protection des minorités et de leurs droits.
Dans un communiqué publié dans la soirée du jeudi 4 mars 2021, l’association s’est dite choquée par le jugement judiciaire émis le même jour contre Rania Amdouni. Elle le considère comme étant « injuste et abusif » et exprime sa solidarité absolue et de principe avec la militante.
En outre, Wachm profite pour rejeter complètement les tentatives d'utiliser la justice pour régler des comptes avec les militants du mouvement droit de l'Hommiste et des mouvements protestataires. Pour elle, la justice est devenue un mécanisme pour soutenir les abus de sécurité.
L’association souligne que le ciblage de Rania Amdouni remonte à plusieurs semaines et a atteint son paroxysme à partir de sa participation au mouvement de protestation de la jeunesse du 6 février dernier. Pour elle, il s’agit de tentatives désespérées pour contenir ces protestations en ciblant et criminalisant les mouvements de protestation des jeunes en usant d'intimidation par voie électronique et de poursuites policières ; des procédés auxquels une station radio connue a pris part, note-elle.
Wachm estime, en outre, que les accusations portées contre la militante sont des accusations vagues et frêles, des procédés que les régimes répressifs, y compris en Tunisie, étaient habitués à utiliser au cours des décennies de dictature pour intimider et emprisonner les militants.
Rappelons que la féministe a été condamnée la veille à six mois de prison ferme avec exécution immédiate, pour outrage à un fonctionnaire public.
Arrêtée le 27 février, Rania Amdouni s’était rendue au poste de police pour porter plainte contre les instigateurs de campagnes de dénigrement et des menaces qui la visent. Elle avait été accusée d’atteinte à la morale publique et écrouée depuis.
I.N

