Amnesty International accuse jeudi Israël dans un rapport de « commettre un génocide » contre les Palestiniens dans la bande de Gaza, appelant la communauté internationale à ne pas en être « complice », une mise en cause rejetée avec force par le gouvernement israélien.
Ce rapport, intitulé « On a l’impression d’être des sous-humains ». Le génocide des Palestiniens et Palestiniennes commis par Israël à Gaza, établit ainsi qu’Israël a fait impudemment subir aux Palestiniens de Gaza un déchaînement de violence et de destruction permanent, en toute impunité. Le document appelé à faire date conclut qu’Israël continue de commettre un génocide contre les Palestiniens.
« Mois après mois, Israël a traité les Palestiniens de Gaza comme un groupe de sous-humains, indigne du respect des droits humains et de la dignité, démontrant son intention de les détruire physiquement », a affirmé la secrétaire générale de l'ONG, Agnès Callamard.
Le ministère israélien des Affaires étrangères a dénoncé un rapport « fabriqué de toute pièces, entièrement faux et basé sur des mensonges », assurant qu'Israël « se défend (...) en agissant en pleine conformité avec le droit international ».
La section locale d'Amnesty a également rejeté les accusations de « génocide », appelant à enquêter sur des « crimes graves ».
L'organisation mère, basée à Londres, a « profondément regretté que certains membres d'Amnesty International Israël aient choisi de se distancier du rapport », défendant « ses recherches et conclusions rigoureuses ».
Ce document de 300 pages met en avant « suffisamment d'éléments pour conclure qu'Israël a commis et continue de commettre un génocide contre les Palestiniens de la bande de Gaza » depuis l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 dans le sud d'Israël, qui a déclenché la guerre en cours, indique l'ONG.
Elle dit s'être appuyée sur des « déclarations génocidaires et déshumanisantes du gouvernement israélien », des images qui documentent la dévastation du territoire palestinien et des recherches sur le terrain entre le 7 octobre 2023 et juillet 2024.
Elle affirme se fonder sur des critères de la Convention des Nations unies sur le génocide.
Conclusions "accablantes"
« Nos conclusions accablantes doivent servir de signal d'alarme à la communauté internationale : il s'agit d'un génocide. Cela doit cesser maintenant », a ajouté Agnès Callamard.
Amnesty pointe des « attaques délibérées sur les civils et les infrastructures civiles (...), l'usage d'armes hautement explosives dans des zones abondamment peuplées », les entraves à délivrer l'aide humanitaire sur le territoire et le déplacement forcé de 90% de sa population.
Depuis le début de la guerre déclenchée en représailles par Israël, 44.580 personnes sont mortes à Gaza, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé de Gaza, confirmées par l'ONU.
"Effacement de Gaza"
Le « siège complet » imposé dès octobre 2023 et les restrictions sévères à l'acheminement de l'aide exposent les habitants « à une mort lente, calculée », affirme Amnesty.
Le rapport cite l'exemple de 15 frappes aériennes menées entre le 7 octobre 2023 et le 20 avril 2024, qui ont tué 334 civils dont 141 enfants, et pour lesquelles l'organisation « n'a trouvé aucune preuve qu'elles étaient dirigées vers des cibles militaires ».
Le document évoque aussi des appels de la part de responsables et soldat israéliens à « l'anéantissement, la destruction, l'incendie ou l'effacement de Gaza ».
« Les États qui envoient des armes vers Israël violent leurs obligations d'empêcher un génocide, et risquent d'en devenir complices », a prévenu Mme Callamard lors d'une conférence de presse à La Haye.
La synthèse du rapport à consulter ici
Avec AFP
A force de traiter ses détracteurs d'antisémites, Israël va devenir insupportable aux yeux de la terre entière et réussir à dresser de plus en plus de monde contre elle.
En se faisant détester copieusement, elle subira, tôt ou tard les conséquences fatales d'être taxée de paria de l'humanité.