alexametrics
jeudi 15 mai 2025
Heure de Tunis : 18:04
Dernières news
Agriculteurs d’agrumes en détresse : un cri d’alerte face à la marginalisation et aux blocages structurels
27/11/2024 | 12:12
2 min
Agriculteurs d’agrumes en détresse : un cri d’alerte face à la marginalisation et aux blocages structurels

 

Le président de l'Union locale de l'agriculture et de la pêche à Beni Khalled, Béchir Ounallah, a lancé un appel pressant, ce mercredi 27 novembre 2024, aux autorités nationales, y compris au président de la République. S’exprimant au micro de Hiba Loussif dans l’émission Cappuccino sur Jawhara FM, il a décrit une situation critique pour les producteurs d’agrumes de sa région.


Selon M. Ounallah, le marché de gros de Bir El Kassaâ, principal débouché pour les agrumes, est largement insuffisant pour absorber les volumes produits. Sa capacité limitée, oscillant entre 800 et 1.200 tonnes par jour, contraste avec un surplus estimé à 140.000 tonnes qui, sans solutions immédiates, risque de pourrir. Cette situation met en évidence des carences criantes en matière de planification et de soutien logistique.


« Les agriculteurs se retrouvent seuls, à supporter des coûts exorbitants pour l’eau et les traitements phytosanitaires, sans aucun soutien ni intervention des autorités », dénonce Béchir Ounallah. Il pointe également l’absence de subventions et d’accompagnement technique dans un secteur pourtant vital pour l’économie locale.

Les problèmes s’aggravent cette année avec des contrôles routiers stricts et des sanctions qui dissuadent les petits commerçants de venir directement s’approvisionner chez les producteurs. Ces obstacles, qualifiés de « blocages structurels », entraînent des pertes massives de récoltes et mettent en péril la viabilité des exploitations.


Malgré une récolte jugée « satisfaisante » cette saison, atteignant 384.000 tonnes au niveau national – dont 270.000 à Nabeul, leader incontesté avec 75 % de la production nationale –, ces chiffres sont loin des 650.000 tonnes enregistrées il y a quelques années. Cette baisse reflète une perte de dynamisme dans un secteur autrefois florissant.


Face à cette crise, M. Ounallah a avancé plusieurs pistes : établir un système de cartes professionnelles pour identifier et structurer les agriculteurs, transformer les zones de production en marchés locaux gérés par les municipalités, facilitant ainsi l’accès direct des consommateurs aux produits ou permettre aux agriculteurs de disposer de patentes sous un régime forfaitaire à coût réduit, pour encourager la formalisation des ventes.


Cette situation reflète une gestion insuffisante des filières agricoles en Tunisie, où les producteurs sont trop souvent laissés à eux-mêmes. Alors que les défis climatiques et économiques s’intensifient, une politique proactive et inclusive est nécessaire pour éviter que des surplus, symboles d’un potentiel inexploité, ne se transforment en pertes irrécupérables.

 

 

I.N.

27/11/2024 | 12:12
2 min
Suivez-nous
Commentaires
Hichem
je vends à perte
a posté le 27-11-2024 à 17:53
après la mouche des fruits (qui a détruit 30 % de la production) et avant le pourrissement et la fringale des marcassins, j'ai été obligé de céder mes belles clémentines à 1dt le kilo.
vague à l'âme.

Dr. Jamel Tazarki
"Les conséquences des contrôles routiers stricts et des sanctions qui dissuadent les petits commerçants de venir directement s'approvisionner", Fin de la citation d'article ci-dessus!
a posté le 27-11-2024 à 14:59
Introduction: Je cite l'article ci-dessus «"Les problèmes s'aggravent cette année avec des contrôles routiers stricts et des sanctions qui dissuadent les petits commerçants de venir directement s'approvisionner chez les producteurs. Ces obstacles, qualifiés de « blocages structurels », entraînent des pertes massives de récoltes et mettent en péril la viabilité des exploitations." Fin de la citation


13% des familles tunisiennes vivaient du marché pour distribution en achetant chez les producteurs (entre autres chez les agriculteurs) et en revendant aux commerçants ou directement aux consommateurs. Il s'agit d'une logistique qui se servait des petits camions bâchés (des camionnettes). Ce réseau de distributeurs était même la fierté de la Tunisie et sans son bon fonctionnement toute notre économie risque le collapse.
-->
Mon père vendait notre récolte des oranges à Tazarka sur les arbres mêmes. En effet un commerçant ayant une ou deux camionnettes nous payait notre production agricole d'oranges sur les plantes mêmes (Khathar): Le commerçant faisait un tour dans notre plantation, faisait ses estimations de la récolte encore sur les arbres et faisait des propositions d'un prix globale de notre récolte d'oranges qu'il discutait avec mon père. C'étaient des contrats verbaux '?'
-->
Une fois le prix a été fixé, le commerçant donnait l'argent à mon père en avance et il prenait 3 à 4 mois afin de récolter par lui-même les oranges en petites quantités et les commercialiser dans tous les coins de la République et même en Libye.
-->
Le problème est que ces derniers temps, on ne les trouve plus ces petits commerçants ayant des camionnettes et qui faisaient notre bonheur et nous délivraient des tous les problèmes de logistiques. Pourquoi? Réponse, je cite l'article ci-dessus: "Les problèmes s'aggravent cette année avec des contrôles routiers stricts et des sanctions qui dissuadent les petits commerçants de venir directement s'approvisionner chez les producteurs. Ces obstacles, qualifiés de « blocages structurels », entraînent des pertes massives de récoltes et mettent en péril la viabilité des exploitations." Fin de la citation
-->
Oui la bonne intention de certains de nos politiciens est devenue un problème de survie pour beaucoup de nos agriculteurs.

Bonne journée

Dr. Jamel Tazarki, Mathématicien Résident à l'étranger

PS:
- Les coûts logistiques désignent l'ensemble des frais qu'une entreprise assume pour la gestion de sa marchandise, qu'elle soit entrante, dormante, ou sortante. Ils sont évalués entre 10 et 15% du chiffre d'affaires d'une entreprise, avec des variations fortes selon les secteurs: coûts de transport, coûts de stockage, coûts des outils logistiques (entre autre logiciels), coûts d'inventaire, Coûts de main-d'oeuvre et gestion associée, etc., etc., etc.

- En Allemagne, la logistique représente 14% du PIB national : il s'agit donc d'une activité hautement stratégique pour l'économie. Elle l'est tout autant pour les entreprises, par le simple fait qu'elle génère inévitablement des dépenses. Tout dirigeant a besoin de réduire les coûts logistiques de son entreprise, qui restent indispensables à la bonne marche de son activité.

- Les coûts logistiques et de distribution sont indispensables pour la survie de nos distributeurs et de notre économie. Je rappelle qu'autour de 15% des emplois en Tunisie étaient dans le domaine de la distribution.

- Ben Ali, l'ex dictateur, a fait trois choses extraordinaires: 1)la construction des autoroutes, 2)l'augmentation à l'extrême du nombre des camionnettes bâchées (je dis bien camionnettes et non pas des Pick UP) et 3)minimiser le prix du carburant. Tout d'un coup, les Tunisiens commencèrent à produire dans tous les coins de la République et les distributeurs ne manquaient pas afin de distribuer la production aux Tunisiens et même aux Libyens.
le financier
ce probleme est rucurrent a chaque bonne recolte
a posté le 27-11-2024 à 13:20
il fut une epoque ou j avais proposé a certains dirigeant dont voici les initiales Y. C d investir dans une usine de concentré de Jus d orange afin de vendre les surplus sur le marché mondial , mais faute de volonté politique cela n a jamais ete mis en place .
Oui cela coute et cette usine devra tourner toute l année meme avec des produits algeriens et autre du pourtour méditerranéens mais elle se rembourse en 7ans d apres les premieres études . Il suffit d utiliser un certains nombre de fonctionnaire en trop sur les 750 000 qui sont deja payé a rien faire .
Les plus gros producteurs sont americans et bresiliens mais il est possible de les concurrencer mais pour cela il fallait de la volontée
Judili58
BIR EL KASSAA !!!!
a posté le 27-11-2024 à 13:10
Le marché de gros de Bir El Kassaa a une capacité insuffisante . La réalité est toute autre . Les intermédiaires ( habana ) limitent l'offre pour augmenter leurs prix et donc leurs marges. Pour cela ils bénéficient de la complicité des D Max qui ramassent la collecte de chez l'agriculteur une partie est écoulée directement chez le détaillant au prix du marché fixé à Bir El Kassaa que les habitas ont asséché, une autre partie de la production va aux exportateurs, la dernière partie de production collectée par les D Max est vendue sur la voie publique au prix du marché. Il a suffit d'un petit plus de sérieux au niveau des contrôles routiers pour que le business se grippe et cri au secours. Non le problème n'est pas la capacité insuffisante du marché de gros il est ailleurs
Gg
Où sont les oranges?
a posté le 27-11-2024 à 12:56
Où sont les oranges tunisiennes?
On n'en voit pas sur les étals de France cette année.
Pourquoi?
le financier
parceque les europeens les bloquent
a posté le à 13:34
pour info , il y a des quota par pays pour l importation d orange et les quotas sont delivrés le 1er janvier et sont atteint en 3 minutes .
Il n y a pas plus hypocrite que l europe mais en meme tps ils defendent leurs agriculteurs .
Je me rappel avoir assisté a strasbourg a ses enfoirés qui avait interdit l importation de mangue senegalaise car les producteurs de pommes francaise avaient dit que si les francais + de mangue , il mangerait - de pommes .
C est a la tunisie d investir dans une Usine a concentré de jus quoté a chicago et delivré a travers le monde
Gg
Merci pour votre réponse
a posté le à 18:17
C'est dommage, les petites maltaises dont tellement bonnes!