
L’avocat Samir Dilou a publié, vendredi 18 avril 2025, plusieurs remarques « en direct de la salle d'audience de l'affaire du complot contre l’État », sans toutefois les commenter.
Dans un post publié sur Facebook, il indique que le palais de justice était placé sous un important dispositif sécuritaire et que les citoyens ont été empêchés d’accéder à la salle d’audience. « Un seul membre de chaque famille pour chaque accusé a été autorisé à entrer pour assister à l’audience », précise-t-il.
Selon le même statut, les avocats ont été confrontés à des entraves sécuritaires. Des tensions ont éclaté lorsque certains d’entre eux ont été invités à présenter leurs cartes d’identités, ce qui a conduit à des échauffourées. Plusieurs avocats ont été empêchés d'accéder à la salle d’audience.
Toujours selon Samir Dilou, « les médias, les journalistes et les représentants de la société civile ont été empêchés d’assister à l’audience », à l’exception d’une seule journaliste représentant un quotidien national.
Il ajoute que le comité de défense a présenté des documents prouvant que trois accusés avaient introduit un pourvoi en cassation contre la décision de la chambre des mises en accusation. Une attestation a été jointe pour confirmer que l’affaire est « toujours en cours » devant la Cour de cassation.
L’avocat a conclu son message en partageant le hashtag : #La_conspiration_est_publique_et_le_procès_est_secret.
Lundi 14 avril 2025, la chambre pénale spécialisée dans les affaires de terrorisme près le Tribunal de première instance de Tunis a décidé, de rejeter la demande des avocats visant à faire comparaître leurs clients physiquement devant le tribunal, dans l'affaire relative au complot contre la sûreté de l’État.
Rappelons que les accusés dans cette affaire avaient refusé la tenue d’un procès à distance et avaient demandé à comparaître en personne devant la chambre pénale pour être interrogés sur les charges retenues contre eux. Cette demande, soutenue par leur équipe de défense, a été officiellement présentée lors de l’audience de vendredi dernier. Le ministère public avait alors laissé la chambre pénale statuer sur la requête.
Suite à cela, et selon les informations disponibles, la chambre pénale a rejeté la demande et a officiellement décidé de « poursuivre le procès à distance lors de l’audience de vendredi prochain ».
Rappelons aussi que le Tribunal de première instance de Tunis avait invoqué l’argument d’un « danger véritable » pour justifier sa décision de tenir des procès à distance, sans la présence physique des prévenus, dans notamment l'affaire dite de complot contre la sûreté de l’État. Toutefois, aucune précision n’a été apportée sur la nature exacte de ce danger.
« Vu l’existence d’un danger véritable, il a été décidé de tenir les audiences des affaires criminelles prévues en avril de la cinquième chambre (chargée des affaires terroristes) du Tribunal de première instance de Tunis en recourant aux procédures de procès à distance. Ces mesures resteront en vigueur jusqu’à l’annonce des verdicts », peut-on lire dans un document daté du vendredi 27 mars 2025 et signé par la présidente du Tribunal de première instance de Tunis et le procureur de la République du même tribunal.
L’affaire de complot contre la sûreté de l’État implique une quarantaine de prévenus, dont des personnalités politiques et des hommes d'affaires de premier plan. Elle a débuté en février 2023, lorsqu'un certain nombre d'hommes politiques, d'activistes et d'avocats ont été arrêtés.
I.N.

