L’avocat et dirigeant d’Al Karama, Seif Eddine Makhlouf, a commenté l’arrestation de son collègue Mohamed Affes, mercredi 7 septembre 2022, lors d’une intervention sur radio Diwan FM au micro de Moez Ben Gharbia. 

Précisant que Mohamed Affes avait été transféré à Bouchoucha où il devrait être entendu par le pôle antiterroriste, il a avancé que les accusations portées à l’encontre du député extrémiste d’Al Karama, par la députée Fatma Mseddi, étaient banales. 

Mohamed Affes a, notons-le, été interpellé dans le cadre de l’affaire de recrutement de jeunes Tunisiens pour le djihad dans les rangs de Daech.  

Ce dossier remonte à l’après révolution. Le mouvement Ennahdha – en particulier l’ancien ministre des Affaires religieuses nahdhaoui Noureddine Khadmi, interdit de voyage récemment – avait été accusé d’avoir envoyé des jeunes Tunisiens dans les zones de conflits ; la Syrie, l'Irak et la Libye, notamment. Une commission parlementaire avait d’ailleurs été créée en 2017 pour enquêter sur cette affaire. 

Seif Eddine Makhlouf a souligné, dans ce sens, qu’aucune partie politique n’était derrière l’affaire de l’enrôlement djihadiste accusant des services de renseignements étrangers.  

Il a ajouté que le dossier n’avait rien de sérieux précisant qu’il ait été longtemps délaissé et n’a été retiré des tiroirs que récemment dans le cadre d’un règlement de comptes entre le pouvoir en place et ses ennemis politiques. 

L’avocat s’est détraqué, quelques minutes plus tard, signalant que la juge – actuellement en charge de ces dossiers – est « respectable » mais « n’a point l’étoffe pour des dossiers aussi importants ». 

Mohamed Affes est, rappelons-le, poursuivi en justice dans le cadre de l’affaire dite de l’aéroport. Il a été laissé en liberté en mai après sa comparution devant le Tribunal militaire. 

N.J.