Le professeur et chef du département du droit public à la Faculté de Droit et des Sciences politiques de Tunis, Sghaier Zakraoui, a critiqué la perte de temps dans la mise en place de réformes relatives au système électoral. « Les organisations nationales doivent avoir une position claire par rapport à ce qui se passe dans le pays. Ils doivent dire stop ! », a-t-il ajouté.
Invité le 14 avril 2022 par Myriam Belkadhi sur les ondes de la radio Shems FM, Sghaier Zakraoui a estimé que le dialogue national aurait dû être entamé depuis l’annonce des mesures exceptionnelles du 25 juillet 2021. « Nous sommes face à une situation de blocage et une déviation de la trajectoire… Le président de la République ne respecte aucune personne ou institution ! Ceci est inacceptable. Personne ne peut nier qu’il ne cherche qu'à appliquer le projet de la gouvernance par les bases. Or, le 25 juillet visait à mettre fin à la décennie de la destruction et à traiter des questions relatives à notre quotidien », a-t-il critiqué.
Sghaier Zakraoui a considéré que toute éthique s’oppose à l’exploitation de l’état d’exception afin de mettre en place la gouvernance par les bases. « Le président de la République a pris des mesures servant son projet personnel. C’est ce que l’on appelle un détournement de pouvoir ! », a-t-il déploré, considérant que ce projet n’est que foutaises.
La monopolisation des pouvoirs, selon lui, a plongé le président à un état de transe. Il a affirmé que les Tunisiens n’étaient pas un troupeau et que le chef de l’Etat cherchait à imposer son avis. Il a ajouté que la promulgation des décrets portant sur la réconciliation pénale et les sociétés citoyennes et le refus du dialogue démontraient son envie d’appliquer son projet personnel. Il a affirmé que la consultation électronique était un camouflet pour le président.
Sghaier Zakraoui a estimé que la nouvelle constitution a déjà été élaborée. Il a affirmé que le président rédigeait lui-même les textes de loi. Il a critiqué la gestion de telles affaires dans l’ombre et a, également, souligné les erreurs et les incohérences dans plusieurs décrets promulgués depuis le 25 juillet. « C’est un boulet ! Le nombre de participants est faible ! 7% ne peut pas représenter les Tunisiens ! Il cherche un dialogue légitimant son projet personnel ! Nous avons perdu une chance… Je suis quasi-certain que la nouvelle constitution et la loi électorale ont déjà été formulées et rédigées », a-t-il déclaré.
Le professeur de droit a appelé le président de la République à rattraper son retard en entamant un dialogue national non-basé sur la consultation électronique. Il a estimé qu’il pouvait exclure certains acteurs de la scène politique, mais qu’il devait prioriser la raison et agir en bon père de famille. Il doit, selon lui, dialoguer avec tout le monde et être un président fédérateur. « Annoncer une nouvelle loi électorale ou une modification du système de scrutin devrait avoir lieu après le dialogue…C’est une maladresse du président. Il nous met devant le fait accompli. Il s’agit d’un passage en force. Il est en train de nous user moralement ! Nous devons dire non ! », s’est-il exclamé.
Sghaier Zakraoui a considéré que le chef de l’Etat devait appeler le peuple à travailler davantage et à fournir plus d’efforts avant de parler de souveraineté. Il a estimé que la situation était paradoxale : « on n’arrive pas, d’une part, à gérer le pays et on exporte, d' autre part, des compétences », a-t-il dit.
Le professeur de droit a, également, estimé que le scrutin uninominal aura un impact négatif sur le pays. Il a affirmé qu’un tel système portera atteinte au principe de parité et à la représentation des femmes.
Par ailleurs, Sghaier Zakraoui a affirmé que l’Institut Tunisien des Études Stratégiques avait presque fermé ses portes. Il a indiqué qu’il n’y avait presque plus d’employés. Il a déploré la dégradation de la situation de cette institution et a rappelé qu’un tel établissement devait représenter une force de proposition.
S.G
Tout le monde ne vous pardonnera pas vos tendances putschistes!
"Nous devons dire non !"
Je ne comprends pas cette léthargie générale des tunisiens guidés par le bout du nez par un Fou....
Heureusement que vous n'avez pas eu un 2ème Ben Ali...mais à priori avec ectte "expérience" ça devrait arriver...Il n'y a pas de raison !
C'est impressionnant !
Le cap est tracé c pas des guignols et des chauffeurs de plateaux comme toi qui vont changer quelque chose