alexametrics
mardi 23 avril 2024
Heure de Tunis : 20:19
A la Une
Selim Azzabi n’est plus le gardien du temple qui s’écroule
09/10/2018 | 19:59
4 min
Selim Azzabi n’est plus le gardien du temple qui s’écroule

 

 

La nouvelle est tombée dans la matinée du 9 octobre 2018, Selim Azzabi, chef de cabinet du président de la République a présenté sa démission. Un rebondissement de taille dans la guerre qui oppose Carthage à la Kasbah mais surtout, une preuve supplémentaire de l’isolement continu du président de la République.

 

S’il y avait une courroie qui continuait malgré tout à lier le président de la République à la réalité du pays et de la scène politique, c’était bien son chef de cabinet Selim Azzabi. Ce dernier a décidé de jeter l’éponge et de présenter sa démission en plein bras de fer entre la primature et la présidence. Il est tout à fait permis de penser que le communiqué publié hier par Nidaa Tounes à propos de la rencontre entre Béji Caïd Essebsi et Rached Ghannouchi ait été le déclic qui a scellé la décision de Selim Azzabi. Toutefois, il ne s’agit que de la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.

 

Réputé pour sa discrétion, Selim Azzabi n’en était pas moins efficace dans ses tentatives pour circonscrire l’influence de la famille Caïd Essebsi au sein du palais de Carthage. Une influence exercée et représentée par le fils du président, Hafedh Caïd Essebsi. Selon plusieurs sources, les conseillers du président étaient divisés entre une partie pro Hafedh Caïd Essebsi et une autre qui essaye d’annuler, ou du moins de réduire l’influence de la famille sur le président de la République. C’est en ce sens que le chef de cabinet du président jouait le rôle de bouclier du président.

Il faut rappeler d’abord que Selim Azzabi est l’un des principaux lieutenants de Béji Caïd Essebsi. Il a été l’un des artisans de la victoire électorale de Nidaa Tounes en 2014 en occupant le poste de directeur exécutif de la campagne. C’est le 1er février 2016 qu’il avait été nommé chef de cabinet du président de la République en remplacement de Ridha Belhaj. Auparavant, il était premier conseiller en charge du secrétariat général de la présidence. C’est dire si Selim Azzabi faisait partie du premier cercle du président de la République.

Toutefois, Selim Azzabi paye également le prix de son amitié proche avec le chef du gouvernement, Youssef Chahed. Ils ont fait leurs classes ensemble en politique au sein du parti Al Jomhouri dans lequel ils se sont côtoyés. Maintenant que Youssef Chahed est devenu chef du gouvernement, Selim Azzabi s’est retrouvé entre le marteau de sa loyauté au président de la République et l’enclume de son amitié avec le chef du gouvernement. Plus la guerre entre les deux têtes de l’exécutif s’intensifiait, plus Selim Azzabi devait se contorsionner. Mais cette position ne pouvait en aucun cas tenir longtemps et c’est le clan Caïd Essebsi qui eut gain de cause en éliminant d’un poste aussi sensible l’un des soutiens influents de Youssef Chahed.

Désormais, l’étreinte de la famille Caïd Essebsi sur le président de la République est non seulement de plus en plus véhémente et affichée, mais elle est également étouffante et participe à l’isolement du président de la République. Béji Caïd Essebsi a commencé par se déclarer en guerre ouverte avec Youssef Chahed à travers plusieurs de ses déclarations. Ensuite, il a « choisi » de rompre le fameux consensus avec Ennahdha en essayant de porter atteinte à Youssef Chahed en le montrant dans la veste de celui qui est maintenu au pouvoir par Ennahdha. Par la suite, il éloigne de son premier cercle Selim Azzabi, un homme intègre privilégiant le dialogue et l’entente d’après les témoignages des principaux acteurs de la scène politique. Béji Caïd Essebsi aura le temps de gamberger sur les prochaines manœuvres durant son voyage en Arménie où il doit assister aux travaux du sommet de la francophonie dont il reviendra vendredi 12 octobre. Il est d’ailleurs fort probable que ce soit Habib Essid, nouveau conseiller aux affaires politiques du palais, qui occupe le poste de directeur de cabinet.

 

Aujourd’hui, Selim Azzabi quitte le palais de Carthage non sans amertume on peut le supposer. Il s’agit, pour lui, d’un engagement total auprès du président de la République qui a duré depuis la fondation du parti Nidaa Tounes. Toutefois, Béji Caïd Essebsi et la trajectoire prise par l’institution de la présidence de la République ont fini par décevoir les plus proches lieutenants, en plus d’une opinion publique dont l’avis est scellé depuis un moment. Cette démission vient confirmer, si besoin était, l’alignement du président de la République sur les positions et les volontés de son fils Hafedh.

L’entêtement du président de la République à mettre cette institution au service de la famille et des luttes d’influence, nous rappelle de mauvais souvenirs sur une période que l’on croyait révolue de l’Historie de la Tunisie. C’est justement de la récurrence de ce genre de comportements que Youssef Chahed tire sa popularité dans l’opinion publique et qu’il tire la confiance qu’il a en n’hésitant pas  à défier le président de la République et surtout son fils.

 

Marouen Achouri

09/10/2018 | 19:59
4 min
Suivez-nous

Commentaires (8)

Commenter

Stoufa
| 11-10-2018 19:33
Monsieur le DRH de la présidence,

Ayant lu votre offre d'emploi en tant que chef de cabinet, je vous présente mon intérêt et pense en effet avoir toutes les compétences requises pour occuper ce poste.

Ayant eu ma 6ème année primaire à la prestigieuse école primaire de l'ariana el hai avec la moyenne exceptionnel de 9.4 sur 20, j'ai une très forte expérience du travail en équipe puisque j'ai eu l'occasion de participer à la mise en place de projet d'équipe à la table du fond à droite au café du terminus de l'ariana, projet qui se sont très souvent soldés par des "frichs".

Travailleur et dévoué, je me ferais un plaisir de me présenter tôt tous les matins vers midi et demi pour je l'espère remplir mes taches quotidienne, puisque sachez monsieur que j'ai une rapidité à lire les journaux révolutionnaire puisque grâce à mes nombreux stages devant la télé en regardant rai-uno j'ai appris à comprendre à peu près de quoi il s'agit juste en regardant les images.
J'ai également occupé les fonctions de chef de cabinet chez mes parents, tous les matin jusqu'a ce qu'on frappe à la porte pour que je laisse un de mes frères rentrer faire ses besoins.

Je suis a votre disposition pour de plus ample information et si nécessaire un cv sur un bout de papier avec une suite (cv, oui cv et toi cv? bref!)

L'intéréssé

Rationnel
| 10-10-2018 14:50
Selim Azzabi un chef de cabinet très décevant. Quelles sont les réalisations de la Présidence de la République durant son mandat. A part la mauvaise loi de réconciliation le bilan est nul. Le départ de ce chef de cabinet n'est pas une perte vu que son rendement est negatif. Vu les limites du pouvoir du président de la république on se demande si la présidence a besoin d'un staff si important et d'un budget de plus de 110 millions de dinars, quels services est ce qu'on reçoit pour cette somme relativement importante.

momo
| 10-10-2018 11:22
l opportunisme n a pas de limite le clan s azzabi en faisait partie et c grace au clan qu il a occupé ce poste et le voila qui crache dans la soupe apres avoir navigué de parti en parti a la recherche d une opportunité sans conviction le voila qui se place une fois de plus en reserve de la république il a surement rendu service a y c et attend un retour d ascenseur pauvre tunisie votre commentaire est tres élogieux pour celui qui ne doit son ascension qu a BCS
de l ombre le voila a la lumiere mais qu a t il realise pour mériter tant d égards

Nephentes
| 10-10-2018 11:18
Les dérives constatées au niveau de la Présidence sont tout de même hallucinantes

Elles démontrent clairement l'incapacité du président actuel de la République

Celui-ci n'aura réussi à imiter le zaim que dans sa déchéance

avec les résultats que l'on sait

Son rejeton maniaco-dépressif et la clique de pieds nickelés qui l'entourent constituent une parenthèse obscène qu'il faut vite refermer

Il faut espérer que Youssef Chahed qui répétons-le n'est pas l'ange Gabriel réincarné gardera la latitude de continuer à gouverner ce pays et ne se laissera pas influencer par son compère Fourati ( qui est un proche) concernant la nécessité d'une gouvernance autoritaire

Ennahdha , certains lobbys et nostalgiques de l'ère benali sont à l'affût

AMAZIGH
| 10-10-2018 10:53
Un peu plus d'analyse sur la strategie politique et sociale des acteurs de l'echiquier tunisien et un peu moins de mievrerie religieuse.....

J.trad
| 10-10-2018 09:42
Le peuple ne peut que donner des conseils ,faire des propositions ,donner des conseils : l'humanité entière est dans un seul sac ,ce responsable jette l'éponge ,mais doit se concentrer sur certains versets du Coran ,pour rejoindre la masse des chercheurs européens ,qui alertent l'humanité entière ,la raréfaction des énergies est le problème du jours,la préoccupation de premier degrés ,les américains ont profané le dollars ,c'est une devise factice ,sans valeur ,les vrais templiés ,vont bientôt être démasqué ,le président sera déjà dans l'autre monde ,son fils ne peut hériter que l'héritage de son père ,Carthage (qualifié de temple) dieu seul sait que peuvent renfermer des entrailles ,aussi bien que la maison Blanche, la banque mondiale ,et toutes les grottes ( les fours des pizza -hot) ,l'alerte est donné ,ça va être le retours aux bicyclettes ,et (,rhatt-lahjarr,) les minoteries retourneront à la force du vent ,(meunier tu dors ,ton moulin va trop fort).réveillons,-nous ,indignons-nous ,contre les mauvaises habitudes du confort, du gaspillage .....Allah nous avait mis en garde depuis plus de quatorze siècles ,les savants nous le prouvent maintenant ,par (a+b =c).9atratou mâin ,khayroun ,min kenz.

Sadok Kenani
| 10-10-2018 09:31
De Gaulle martelait un jour"Les cimetières sont remplis de gens indispensables"..tout en souhaitant bien sûr longue vie à tout un chacun,on ne s'étonne guère de voir Slim Azzabi quitter le Palais de Carthage,c'est vrai qu'il a brillamment secondé Mohsen Marzouk le principal artisan de la campagne présidentielle de BCE mais
il aurait dû rendre le tablier un peu plutôt á mon sens..on savait qu'il était du côté du clan de Youssef Chahed et c'est plus clair maintenant,l'avenir est pour une certaine jeunesse,le Duo BCE-Habib Essid aura été celui du "has been"..on ne répétera jamais assez que les principaux fossoyeurs du Nida se sont les Caid Essebssi père et fils..mais de là à nous raconter que Youssef Chahed est populaire auprès des Tunisiens c'est aller un peu fort en besogne..si les Tunisiens ont "vomi" un Président qui n'a pas tenu ses promesses électorales en s'alliant aux Islamistes,ils ne seront certainement plus disposés à avaler de nouvelles couleuvres en faisant á nouveau confiance à quelqu'un déjà soumis au diktat.de Ghannouchi et sa Secte..Joseph populaire...laissez-moi rire...

J.trad
| 10-10-2018 09:08
Passer inaperçu ,si le palais de Carthage est un temple ,slim azzabi ,qui se désengage ,ne peut que faire figure de Jésus ,qui s'était indigné ,contre ceux qui ont profané le temple ,c'est la première fois que j'entends le nom de ce monsieur ,il faut le laisser tranquille ,il ne faut pas l'obliger à parler ,Jésus était un prophéte ,il devait lever la voi ,l'histoire raconte le sort qu'avait connu Jésus ,les templiers crurent qu'il a été crucifié, Allah nous dit dans le saint Coran qu'il a été levé au ciel par la transcendance divine ,les hommes intégres ,ressemblent aux prophètes ,leur silence peut tout dire .