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Que comprendre du discours de Kaïs Saïed ?
21/09/2021 | 13:51
5 min
Que comprendre du discours de Kaïs Saïed ?


Que peut-on comprendre du discours de Kaïs Saïed prononcé hier soir, lundi 20 septembre 2021 depuis la ville de Sidi Bouzid ? Difficile à dire, tant le chef de l’Etat semblait plus se soucier de nourrir l’euphorie collective que d’être réellement compris.

 

Tous les ingrédients étaient réunis hier soir pour que le discours présidentiel soit inintelligible. Une visite-surprise non annoncée - même pour l’équipe de télévision qui avait l’exclusivité de couvrir le discours et de le diffuser en direct - une mauvaise préparation, un public entassé, dissipé et bruyant et un président noyant ses paroles dans un flot de colère.

Il fallait tendre l’oreille et essayer d’écouter au milieu du brouhaha collectif. Le chef de l’Etat avait réuni une foule chauffée à blanc pour l’acclamer et applaudir chacune de ses tirades. « Nous sommes avec vous, monsieur le président ! », « fidèles, fidèles au sang des martyrs ! », « le peuple veut la dissolution du Parlement » hurlait la foule en sifflant, applaudissant et brandissant le drapeau national.

 

Ce n’est certainement pas par hasard que le chef de l’Etat a choisi la ville de Sidi Bouzid, « berceau de la révolution » et initiatrice du mouvement du 17-Décembre. Première ville que Kaïs Saïed a décidé de visiter une fois élu président en 2019, il était certain de l'accueil qui allait lui être réservé hier. En 2019, il avait décrété le 17-Décembre fête nationale en hommage aux martyrs de Sidi Bouzid.

Dans son discours prononcé il y a deux ans dans cette même ville, Kaïs Saïed avait assuré qu'il honorera ses engagements en réalisant la volonté du peuple en dépit des complots, ajoutant que les mécanismes légaux doivent être mis en place pour que le peuple concrétise ses souhaits. Même discours tenu hier, à deux ans d’intervalle.

A Sidi Bouzid, hier soir, le locataire de Carthage a affirmé que le 17-Décembre est la date de déclenchement de la révolution et que le 14-Janvier était celle de son avortement, réitérant son attachement à « honorer la volonté du peuple ». Mais comment compte-t-il y parvenir ?

 

En plus de 40 minutes de discours présidentiel, Kaïs Saïed n’a été concret que durant les 10 dernières minutes, annonçant que les mesures exceptionnelles allaient se poursuivre et que des dispositions transitoires ont été mises en place. Il a aussi annoncé qu’un nouveau chef de gouvernement allait être bientôt désigné et un nouveau Code électoral mis en place. Faut-il comprendre que le chef de l’Etat compte enfin suspendre la Constitution actuelle ? Lui qui n’avait cessé de laisser entendre ces dernières semaines que la situation dans le pays nécessitait une nouvelle vision qui ne pouvait se matérialiser qu'à travers des réformes politiques fondamentales dont le Code électoral et la Constitution ? 

Les avis divergent en réponse à cette question floue qui a suscité une véritable polémique. Au lieu de se prononcer clairement, Kaïs Saïed a préféré, encore une fois, nourrir le flou dans une période des plus compliquées. Pour son frère, Naoufel Saïed, il ne s’agit pas de suspendre la constitution. Il explique, sur sa page personnelle que « ces mesures transitoires garantissent temporairement la coexistence entre les dispositions en vigueur, qui sont sur le point de disparaître, et les nouvelles mesures qui seront adoptées », en citant l’article 10 de la Constitution.

Pour d’autres acteurs de la scène politique, dont le membre du bureau exécutif d'Ennahdha, Abdellatif Mekki, c'est plutôt le contraire. Le dirigeant islamiste affirme qu’il n’y a pas de doute possible au fait que le président de la République a annoncé officiellement, lors de son discours d'hier à Sidi Bouzid, sa décision de geler la Constitution.

La constitutionnaliste Salsabil Klibi, est, elle aussi, restée perplexe face au discours d’hier. A l’adresse du chef de l’Etat, elle a écrit : « Vous avez laissé le sort de la constitution de 2014 dans le flou et avez affirmé votre engagement à garantir les droits et libertés dans une salle où personne n’y prêtait la moindre attention ». Elle ajoute que « l’article 80 de la constitution vous oblige à retourner à l’avant 25 juillet ».

 

En attendant, s'il promet la nomination prochaine d'un nouveau gouvernement, le chef de l'Etat n'en donne toujours pas les contours. On attendra, en effet, qu'il définisse la vision qu'il désire donner à la nouvelle équipe gouvernementale, et le statut qu'elle aura, avant d'en connaitre les noms.

 

Pour quelqu’un qui se défend d’être embourbé et confus, Kaïs Saïed fait pourtant tout pour prouver qu’il l’est vraiment. Au lieu de se présenter directement aux Tunisiens dans un discours préparé, maitrisé, rassurant et, surtout, clair et simplifié, le chef de l’Etat a préféré leur servir une diatribe enflammée. On le voyait, maitrisant mal ses propos - et la foule - vociférer et cracher son venin sur les « autres », ses adversaires, les criminels, les corrompus et les voleurs…qu’il refusera toujours de nommer.

Kaïs Saïed qui avait commencé son discours en affirmant qu’il n’était pas venu « pour jouer une pièce de théâtre » aux piètres instigateurs et acteurs, a pourtant fait tout le contraire….

 

Synda Tajine

 

 

 

21/09/2021 | 13:51
5 min
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Commentaires
Maryem
Apres la faillite de la justice,c est la souverainete du peuple qui fera la difference
a posté le 22-09-2021 à 14:40
le president Saied sait parfaitement ou il va pour realiser ce dont le peuple veut atteindre:UN Etat fort dans une democratie autoritaire ou le travail et le respect des lois seront sacres...et ce n est pas le regime politique actuel corrompu et chaotique qui peut garantir l avenir de nos enfants...23 ans de la mafia ben Ali et 10 ans de la mafia des freres musulmans etr leurs sponsors nous ont enfonces dans la faillite et la pauvrete et ont detruit notre souverainete ....Le president Saied reste le seul espoir pour combattre toutes les derives d une minorite sure d elle,corrompue et dominatrice...
takilas
Les arnaqueurs sont atteint de la maladie de la rage et l'institut de Pasteur n'a pas les moyens de les accepter.
a posté le 22-09-2021 à 13:36
Le dernier recours de nahdha pour leurs campagnes de dénigrement c'est les radios '
En effet certains chroniqueurs c' de quelques radios locales radios sont ciblés pour être soudoyés et corrompus.
Des enquêtes sont à envisager dans ce volet d'autant plus que nahdha, sentant sa fin prochaine, n'a plus aucun recours maintenant sauf de dépenser pêle-mêle de l'argent pour tenter de secourir une situation compromise et qui ne peut engendrer que leur déperdition, et préserver par voie de conséquences soit pecuniers, d'autorisations ou de biens immobiliers ou agricoles.
Du jamais vu pendant l'existence de la Tunisie depuis quinze siècles.
takilas
Nahdha continue de mener des campagnes de dénigrement
a posté le 22-09-2021 à 13:14
Ils n'ont plus le choix surtout qu'ils sont agonisants et se trouvent entre le marteau et l'enclume.
Ils risquent de perdre tout ce qu'ils oneu pendant diw'c'x ans et ce en dix jours avec les conséquences de jurisprudence qui en résultet.
Cette fois-ci ils sentent que c'est du sérieux et non pas comme les menaces et les duperies entreprises auprès des démunis et vulnérables nida tounis.
Warrior
Qays ..... got Pink Floyded ...........................
a posté le 22-09-2021 à 11:38
We don't need no Qays Sayed
We don't need no thought control
No dabbaba at the Majliss

Qays , leave Carthage alone
Hey! Qays , leave Carthage alone

All in all it's just another breach of the law
All in all you're just another breach of the law
BOUSS KHOUK
PRESIDENT KAISSOUN
a posté le 22-09-2021 à 11:02
EVITEZ Mohamed ABOU ! ------------- FARD KARTALLA MAA EL KHOUMMEJ , il disait PLUS DE SYESSA , c'était fini pour lui MAINTENANT KHARRIJ GROUNOU . ya wildi kleb souk .
Hamza Nouira
Inapte!
a posté le 22-09-2021 à 09:46
Il n'y a rien à comprendre.

L'armée doit agir pour destitué ce président et organisé au plus vite dès élections législatives et présidentiel.

Pour ma part il est inapte à gouverner. Il faut juste entendre son dernier discours mais aussi tout ce qu'il a fait jusque aujourd'hui... c'est à dire RIEN.

On va droit au mur.

L'armée qui l'a soutenu doit s'approprié le destin de la Tunisie sinon on cours a la catastrophe et le peuple va être diviser avec toutes les conséquences qui peuvent en découler.

L'ARM'?E TUNISIENNE DOIT AGIR POUR R'?TABLIR L'ORDRE ET UNE D'?MOCRATIE EN TUNISIE !

Ils sont notre seul espoir.
Soussi
CDG
a posté le 22-09-2021 à 08:56
Mr Le President
Il y a un seul chaab yourid en Tunisie
Ce chaab yourid veut que
Mr Le President lui donne un Gouvernement pour gerer le pays et non parler politique
Mr Le President vous avez promis aux Tunisiens il faut tenir votre promesse c est tres simple
Apres c est votre probleme la vie politique


takilas
Il ne faut pas se compliquer l'existence en Tunisie.
a posté le 21-09-2021 à 21:14
Ce qu'il faut c'est une chaîne formée de maillons dépendant les uns des autres en commençant par des consultants qui transmettent des rapports à un collecteur (administrateur) qui, à son tour présente les propositions où les initiatives à formuler et les doléances à un ministère qui se charge à son tour d'étudier les cas et de les solutionner (avaliser) sans avoir besoin de l'assemblée qui aura le dernier mot et les risques de corruption oeuventb devenir fréquents.
Par contre le rôle de l'assemblée est de présenter les projets économiques ou sociaux concernant la région en tous les points de vue.
Donc pour être député il faut être disponible (volontaire dans le sens du dévouement) et avoir des compétences reconnues.
Ainsi les risques de corruptions seront réduits, et puis c'est le nationalisme qui prévaut et le circuit ne serait pas découvert par soi-disant dépendre d'un parti et grâce au parti.
mansour
Le Président Kais Said et Madame Abir Moussi ne sont pas un-Enigme-pour le peuple tunisien
a posté le 21-09-2021 à 19:03
mais Madame Abir Moussi et le Président Kais Said reste un énigme pour beaucoup de bobos citadin-urbains-écolo-bio comme ça a été avec le Leader Donald Trump au USA et aujourd'hui avec Eric Zemmour et les attentes des Français pour sauver la France sa culture, son histoire et son identité
Mike Kim Tounsi Fakhour
Article trop long, confus, creux, langue de bois, biaisé, bref à côté de la plaque :
a posté le 21-09-2021 à 17:57
KS n'a pas annoncé grand-chose. Arrêtons de tergiverser, de tourner en rond, d'adopter un discours sophiste.
Pour le moment, il gagne du temps et prépare le terrain. La tâche n'est pas facile.
On s'en fiche d'un régime présidentiel. Ou avez-vous vu un vrai pays démocratique avec un régime présidentiel ? A part peut-être le cas particulier de la France.
On ne veut pas, plus, de za'im. On veut un peuple souverain, bien représenté.
Pour cela, il faut absolument changer le code électoral :
Le régime en Tunisie est essentiellement parlementaire, avec des prérogatives limitées à la présidence de la république (défense nationale, diplomatie'?'), prérogatives que KS respecte. C'est un régime moderne et il n'est pas mauvais. Mais il est un peu fragile et pas très stable (voir la 4ème république en France). Il a besoin d'ajustements.
Actuellement, il y a un problème au parlement : des partis plus ou moins représentatifs, pas très honnêtes, dont aucun ne fonctionne (en interne) de façon démocratique, font ce qu'ils veulent'?' Et il devient nécessaire et urgent de limiter le rôle des partis dans le fonctionnement de cette assemblée.
Donc, le constat est clair : le scrutin législatif actuel (proportionnelle au plus fort reste) est inadapté.
Pour balayer cette racaille et la faire dégager par la petite porte, il suffit d'adopter un scrutin législatif plurinominal, majoritaire, à trois tours.
Espérons qu'un référendum, assez proche de la part de KS, pour un amendement de la constitution (pas pour changer le régime) le permettra.
De plus, ce mode de scrutin garantit, in fine, au bout du 3ème tour, que les candidats élus soient tous élus par une majorité d'électeurs. Ce qui est un des buts ultimes de toute élection. Et cela permettra de vraiment renouveler l'ARP.
Abir
Un président qui nous ressemble pas
a posté le 21-09-2021 à 17:42
Une personne qui veut tout pour lui,personne ne doit exister dans le paysage que lui, le monologue, la personne unique, le décideur unique, et tout les autres des pourris et tout dans le même sac! En tout cas, c'est ça qu'il veut nous faire avaler! Non monsieur Said, les Tunisiens et les Tunisienne, tiennent à l'Etat de Bourguiba et un pays républicain et jamais une sorte de jamahiria taifia et chaque clan décide tout seul !
zenobie
Intelligible, vous en êtes certaine ?
a posté le 21-09-2021 à 15:29
"Tous les ingrédients étaient réunis hier soir pour que le discours présidentiel soit intelligible. " ou bien soit inintelligible Car c'est bien ce que vous démontrez par la suite, n'est-ce pas ?
Nephentes
Ce type peut il etre President ?
a posté le 21-09-2021 à 15:23
Qui plus est dans un contexte aussi critique?

Perplexite
Tunisino
@Nephentes
a posté le à 22:07
Non, Saied ne peut pas être président, il est trop limité et trop statique, ainsi il a été retenu par Ghannouchi, comme oiseau rare, pour endormir la présidence. Sauf que le méchant Ghannouchi n'a cessé de déranger Saied, Saied s'est révolté et s'est vengé de Ghannouchi en l'écartant. Cependant, Saied n'a rien fait de bon pour les tunisiens et pour la Tunisie, il s'est bloqué au 25/07!
AB1
@Nephentes : Bonsoir !
a posté le à 19:04
Je me pose la même question depuis deux ans !

Das frage mich auch noch und seit 2 Jahren!
TABARKA
L INCOMPRIS FINIRA PAR SE FAIRE COMPRENDRE
a posté le 21-09-2021 à 15:22
L'incompris finira par se faire comprendre un jour. Cette incertitude politique dérange, elle dérange au plus haut point les responsables politiques qui ont exercé le pouvoir une décennie durant. Ennahdha par son incompétence, son amateurisme et son inexpérience a mis le pays sur le genou. Au lieu de l'admettre et plaider coupable ils se tranchent dans leur obscurantisme mortifère désastreux. Ils ont, dans leurs pratiques, institué un système politique mafieux qui les protégeraient et qui les maintiendraient au pouvoir indéfiniment. KAIS SAIED connait parfaitement les rouages et les dessous de ces agissements, comme il connait subtilement les intentions de la secte et ses méfaits. Je dis IL A RAISON de maintenir le suspens. Si Les frères musulmans crient à tue tète du matin au soir DEMOCRATIE! DEMOCRATIE! Sil la réclame c'est qu'ils ont en besoin pour s'en servir, rien d'autre.
takilas
Ils savent qu'ils ne sont concernés pourquoi veulent-ils alors que le Président agit dans la précipitation.
a posté le 21-09-2021 à 15:15
Cela aurait pu arriver en n'importe quel moment lors des dix dernières et cela n'aurait pu changer grand-chose ou apporter des remèdes aux massacres repitutifs perpétrés par nahdha au cours de la période en question.
Qu'est-ce qui les chagrine ? sinon qu'ils espèrent retourner aux médiocrités et aux pertes de temps habituelles.
Maintenant pour être certain d'avoir des honnêtes et des compétents à ses côtés, c'est toute la question qui se pose et dont se pose le peuple tunisien.
Toutefois, il est nécessaire d'apporter un "lifting" ou plutôt ou un assainissement aux détériorations engendrées dans tous les points de vue.
Donc que les profiteurs de la dernière décennie se contentent de ce qu'ils ont pu soit dérober ou bénéficié et attendent qu'ils ne soient pas du moins concernés par une quelconque affaire ou d'une connivence irrégulière avec nahdha ou ghanouchi.