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Où est passé le conseil provisoire "fantôme" de la magistrature ?
14/07/2022 | 11:16
3 min
Où est passé le conseil provisoire

 

L'annonce de la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature était un véritable choc politique. Cette mesure avait généré une grande vague de critiques tant pour son fond que pour sa forme. Le président de la République, Kaïs Saïed, avait décidé de la chose en temps de mesures exceptionnelles, alors qu'il avait suspendu l'activité parlementaire et monopolisé les pouvoirs exécutif et législatif. De plus, la mesure fut annoncée très tard le soir du 5 février 2022 depuis, non-pas le palais présidentiel, mais le ministère de l'Intérieur.

 

Par la suite, Kaïs Saïed avait décidé de créer un conseil provisoire de la magistrature détenant les mêmes prérogatives et reprenant presque la même composition. Ceci avait été directement constaté par la lecture de l'édition spéciale du Journal officiel de la République tunisienne, publiée le dimanche 13 février 2022 et comportant les noms des membres du conseil provisoire et sa mission. Par la suite, nous n'avions plus entendu parler de ce conseil. Les membres du conseil provisoire n'ont fait aucune apparition médiatique ou interview depuis leur nomination. Il n'y a pas eu de réactions lors des événements survenus par la suite au niveau de la magistrature et du pouvoir judiciaire.

Ainsi, il n'y a pas eu de réaction de la part du conseil provisoire lors de l'appropriation du chef de l'Etat d'une partie des prérogatives de ce dernier. Kaïs Saïed avait décidé de s'octroyer la possibilité de révoquer les magistrats par décret et sans consultation du conseil provisoire ou de toute autre autorité. Le conseil provisoire n'a pas semblé être gêné par la chose et semble avoir opté pour la politique de l'autruche. Cette décision était accompagnée par le limogeage de 57 magistrats par décret présidentiel. Le conseil provisoire a, encore une fois, fait part d'un mutisme sans précédent. Il n'a pas réagi et n'a pas émis de communiqué ou de déclaration soutenant ou pas cette mesure.

 

La révocation des magistrats a poussé les magistrats à former une coordination des structures judiciaires représentant les juges de différentes disciplines. Cette coordination a annoncé la tenue d'une grève ouverte au sein de toutes les institutions judiciaires à partir du 6 juin 2022. Le conseil provisoire a jugé bon de camper sur ses positions et n'a même pas essayé de jouer un rôle d'intermédiaire ou de médiateur entre le président et les magistrats. La grève s'était poursuivie pendant des semaines et le conseil provisoire ne s'est toujours pas manifesté. Les magistrats en grève ont même tourné l'absence de réaction de la part de cette institution en dérision. Ils l'ont qualifié de conseil fantôme et invisible. Ils ont mis ses membres au défi de publier ne serait-ce qu'une ligne ou une seule phrase évoquant le limogeage des 57 magistrats ou la grève.

Parallèlement, une partie des 57 magistrats révoqués avait décidé d'entamer une grève de la faim. L'état de santé de deux grévistes s'était fortement aggravé. Les médecins ont dû forcer le premier à être hospitalisé. Le deuxième n'a pas été admis au sein d'un établissement hospitalier, mais avait été obligé de mettre fin à la grève. Durant ces graves événements, le conseil provisoire de la magistrature a fait la sourde oreille et a agi comme étant une institution complètement détachée du pouvoir judiciaire et sans aucun rapport avec ce dernier.

 

Par la suite, le président de la République avait publié le projet de la nouvelle constitution soumis au référendum du 25 juillet 2022. Kaïs Saïed, rappelons-le, avait mis de côté le projet présenté par la commission nationale consultative pour une nouvelle République qu'il avait lui-même formé. Le document qu'il avait publié a fait l'objet de plusieurs critiques. Des commentaires ont porté sur l'organisation des pouvoirs et l'équilibre entre eux. Le chef de l'Etat propose, dans son projet, d'être le seul à avoir le droit de nommer des magistrats et, contrairement à la constitution de 2014, sans consultation du conseil supérieur de la magistrature. Le conseil provisoire "fantôme" a, là aussi, opté pour le silence radio. Il ne s'est pas prononcé sur la chose et ne le fera sûrement pas.

 

S.G

14/07/2022 | 11:16
3 min
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Commentaires
Abidi
Csm
a posté le 15-07-2022 à 10:39
On n'a nullement besoin de ce conseil qui revendique des primes hors de portée et qui se prend pour le bon Dieu et qui en plus ne fout absolument rien à part se vanter et mettre les bâtons dans les roues de tous et tout comme on n'a pas besoin de gens comme vous qui attisent le feu et prêchent la désolation et la division, ce conseil dont vous parlez sont tous des bacs lettres qui ne peuvent que lire des journaux, même pas le code pénal, et qui se placent au dessus des citoyens de l'état et de toutes les institutions
GZ
Precision
a posté le 15-07-2022 à 05:51
Les propos de MH que je salue sont loin d'être ridicules. En revanche, affirmer que "touts les présidents des pays arabes ont le pouvoir, touts les présidents européens et américains ont le pouvoir..." sic, l'est.
Passons le cas des '?tats-Unis, pays fédéral à régime bicaméral, où le président gouverne certes, faut-il encore qu'il dispose d'une majorité dans les deux chambres et où l'alternance républicains-démocates
est régulière.
Passons les pays arabes, seul cas où l'affirmation peut rencontrer l'assentiment, où les dirigeants accros, addicts au pouvoir sur des peuples biberonnés au culte de la personnalité, qui à de rares exceptions, présidents comme monarques ne quittent leur fonction que morts, de mort naturelle, au meilleur des cas, violente le plus souvent, quand ce n'est pas après coup d'Etat, militaire ou médical.
Quant aux pays d'Europe, ceux-ci, La France exceptée, vivent sous des régimes de démocratie parlementaire. Le président ou le monarque a un rôle purement honorifique et de représentation. Le pouvoir, la direction des affaires de la cité sont exercés par le chef du gouvernement issu d'une majorité parlementaire désignée par des élections législatives transparentes et incontestées. Tout le monde jouant le jeu de la démocratie, l'alternance y est régulière et la vie politique apaisée. Dans les pays où il n'y a pas de majorité claire, tranchée, le pouvoir est exercé par une coalition sur la base d'un programme commun.
C'est le cas, sans que cela soit exactement le bon exemple, de l'Italie actuelle, dont le gouvernement ratisse large, sous la houlette de Mario Draghi.
Dans tous ces pays d'Europe du Nord au Sud, personne ne songe sérieusement à changer de système.
Le seul cas où c'est le président qui règne et gouverne est la France. En vertu de prérogatives exorbitantes reconnues par la constitution.
Et encore, en cas de cohabitation, il ne lui reste plus que la diplomatie et la défense nationale. Le reste revient au gouvernement et à son chef.
Du temps où il était dans l'opposition, François Mitterrand, avait ce régime en horreur et criait au "coup d'Etat permanent".
Ce qui nous pend au nez.

Linoucha
On savait d'avance ....
a posté le 14-07-2022 à 18:23
Ces derniers temps on a commencé à savoir d'avance le contenu des articles de BN qui s'est éloigné d'une ligne éditoriale équilibrée dommage n'empêche que le référendum connaitra un résultat positif pour le Président uniquement parce que la majorité du peuple Tunisien veut en finir avec cette horde de mercenaires des soit disant hommes politique qui ont jeté les biens du pays comme pâturage aux corrompus de tous les couleurs "Rabbi yostor Touness"
MH
Le grand corps malade
a posté le 14-07-2022 à 12:40
Le système judiciaire en Tunisie est gravement malade. Tout le monde s'accorde là-dessus, non seulement à cause de la corruption qui ronge cette corporation, mais aussi et surtout à cause de sa sénilité envers le pouvoir en place. Sion comment expliquer leur silence face aux dépassements répétées de celui censé être le garant des droits et de la justice dans ce pays. Ils sont à la solde du premier hors-la-loi. Triste de mon pays qui s'enfonce jour après jour et ce n'est que le début de ce qui attend le peuple tunisien une fois qu'il se proclame dictateur officiel de la Tunisie le 26/07/2022. Ces magistrats par leur silence assourdissant me rappellent les mêmes du temps de Ben Ali. Voilà ce qui vous arrive quand vous laissez le pouvoir entre les mains d'une seule personne. L'unique défaut de la constitution de 2014, c'est de ne pas ôter tous les pouvoirs au président de la république. On ne n'en serait jamais là.
Hassine
Le néant
a posté le à 18:59
Qui commandera alors et pourquoi même un président dans ce cas. Touts les présidents des pays arabes ont le pouvoir .touts les président européens et américains ont le pouvoir et vous voulez avoir un président sans pouvoir. Vous êtes ridicule
Mansour Lahyani
Réponse à MH
a posté le à 17:39
Vous me rappelez que c'est ainsi que j'appelais celui qui est devenu Jupiter, par la grâce de je ne sais plus qui, peut-être Naoufel son frangin qui manie si bien l'islmo-gauchisme, et manipule de façon si perverse Grand Corps malade du cerveau... Depuis on ne peut pas dire qu'il se soit amélioré, voire... Mais Jupiter lui va aussi à ravir, sutout depuis qu'il s'est sincèrement pris pour Jupiter-le-vrai ! Mais on s'apercevra bien vite qu'il n'est qu'une planète géante, certes, mais seulement gazeuse !
Citoyen_H
NOUS AVONS VU.......................
a posté le à 14:43
"Voilà ce qui vous arrive quand vous laissez le pouvoir entre les mains d'une seule personne."

Nous avons vu le résultat représentant l'autre face de pièce, lorsqu'il était entre les mains d'une insatiable horde de traitres affamés !!!!!!

Ce ne sera certainement pas, pire !!!!!!!!!!!!!!




Houcine
Un faux et en voici un exemple.
a posté le 14-07-2022 à 12:24
Le chapitre 5, en son article 120 indique que les magistrats sont nommés par le Président de la république sur proposition du Conseil supérieur de la profession.
Or, vous écrivez le contraire.
Ce serait juste de procéder à la rectification.
Ou alors, en rapporter la preuve, arguments à l'appui.
Mansour Lahyani
Hahaha ! Les cons ! Et ils y ont cru...
a posté le 14-07-2022 à 11:35
Jupiter était - et est toujours - friand de blagues ! Tant pis si vous vous montrez assez imbécile pour y couper, vous n'avez qu'à vous retourner contre votre immense crédulité !!