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Naoufel Saïed donne une leçon constitutionnelle à Habib Khedher qui ne tarde pas à répondre
06/05/2021 | 09:37
7 min
Naoufel Saïed donne une leçon constitutionnelle à Habib Khedher qui ne tarde pas à répondre

 

Le neveu de Rached Ghannouchi, Habib Khedher a publié un statut dans la soirée d’hier pour répondre au frère du président de la République, Naoufel Saïed qui avait indiqué que l’adoption d’une loi inconstitutionnelle ne la rend pas constitutionnelle, soulignant que le Parlement n’avait pas saisi la chance accordée par le président de la République pour y remédier lorsqu’il avait renvoyé les amendements de la loi sur la Cour Constitutionnelle pour une deuxième lecture.

 

 

 

 

Ce matin du jeudi 6 mai 2021, c’est Naoufel Saïed qui a répondu à Habib Khedher dans un post publié sur les réseaux sociaux, lui assénant une leçon de droit constitutionnel en huit points que voici :

 

Le recours à l’instance temporaire de contrôle de la constitutionnalité des projets de loi devait prendre fin avec la création de la Cour constitutionnelle, c'est-à-dire dans un délai maximum d'un an à compter des élections législatives (cinquième point de l'article 148 de la Constitution).

 

Le septième point de l'article 148 de la constitution précise bien que la mission de l’instance temporaire de contrôle de la constitutionnalité des projets de loi s’achève avec la création de la Cour constitutionnelle. C'est un organe temporaire en vertu de la constitution comme indiqué par son nom.

 

Au vu de ce qui précède et conformément au texte de la constitution, il est incontestable que l’instance opère en dehors des délais constitutionnels qui leur sont fixés. C'est un parmi les déboires des conditions constitutionnelles lamentables que le pays a traversés ces dernières années.  

 

À la lumière de ce qui précède, je comprends la prudence du président à l’égard de cet organe dont les délais d’activité sont achevés et donc qu’il n’y a pas eu recours pour avis ou pour déposer un recours sur un texte.

 

L'âge constitutionnel de l’instance temporaire de contrôle de la constitutionnalité des projets de loi a pris fin, et le calendrier constitutionnel pour la mise en place de la Cour constitutionnelle a également pris fin. Telle est la constitution si nous voulons y recourir avec impartialité.

 

Le droit de renvoyer les projets de loi après leur approbation est un mécanisme inspiré par système présidentiel, et les raisons de recourir à ce mécanisme sont nombreuses, car dans le système présidentiel, par exemple, il compense le fait que le président de la République soit privé de l’initiative législative. Il peut être amené à y recourir aussi  dans le but de conférer à l’autorité législative une seconde occasion de repenser le projet de loi et même d'y apporter quelques modifications pour l'adapter à la constitution ou même , pourquoi pas, de ne pas avoir le voter si le législateur est convaincu de son inconstitutionnalité compte tenu des arguments que le président de la République a pu fournir à l'occasion de sa réponse au projet de loi. On doit savoir que l'un des éléments de la réponse est qu'elle doit être justifiée (se référer au cinquième point de l'article 81 de la Constitution). Le renvoi du projet de loi a différentes raisons et pas seulement de demander le renforcement du vote.

 

La distinction entre légalisation et établissement est une distinction artificielle et du bricolage juridique futile. Il sert à concevoir de nouveaux éléments juridiques, dont le but est de ne pas avoir à reconnaitre qu’on a manqué l'occasion de créer la Cour constitutionnelle dans le délai imposé par la Constitution.

 

Conformément aux exigences de l’intégrité scientifique, vous pouvez vous référer à l'avis du Tribunal administratif rendu en avril 2015 à l'occasion d'une consultation que j’ai été appelé à présenter sur les délais de mise en place du Conseil supérieur de la magistrature, qui est un avis important étant donné qu'il reflète le point de vue de cette cour par rapport à la nécessité de respecter les délais constitutionnels qui dictent la création des structures constitutionnelles.

 

La réponse de Habib Khedher ne s’est pas fait attendre, il vient de poster aussi un long post sur les réseaux sociaux en réponse à ce qui précède :

 

Le post manque de précision ce peut être à l'origine de la confusion. De là est venue donc la confusion entre «création» et «ancrage» lorsque la création est un processus juridique qui se déroule à travers les textes, l'ancrage est un processus réaliste qui se déroule à travers un certain nombre d'actions. M. Naoufel et le président ne l'ignorent certainement pas. C'est aussi comme de décrire ce qui est émis par l’Instance temporaire de contrôle de la constitutionnalité des projets de loi comme un "avis" alors que ce qu’elle émet est une décision. L'avis et la décision ne peuvent être égaux et M. Naoufel et avant lui le président, ne l'ignorent certainement pas.

 

Ce n'est pas le rôle du président de la République de donner des opportunités et d'ouvrir la voie au rattrapage en cas de violation de la constitution, mais plutôt de suivre les voies prescrites par la Constitution (recours auprès de l’instance) et c'est là le vrai sens d'assurer le respect de la constitution et de ne pas chercher à adapter d'autres mécanismes qui n'ont pas été faits pour cela.

 

Il est indiqué dans le dernier paragraphe du point 7 de l'article 148 de la Constitution que « La mission de la commission prend fin avec la création de la Cour constitutionnelle », le texte aurait pur inclure : « et dans tous les cas, avec la expiration du délai fixé pour cela », mais il ne l’incluait pas. Cela signifie que la fin de la mission était liée à la création non au délai et il ne fait aucun doute que M. Naoufel et avant lui le président de la République le savent pertinemment.

 

Dans notre système, le président de la République jouit de l'initiative législative, il n'y a donc pas de place pour l’argument de la réponse comme un substitut pour lui accorder un droit dont il n'est pas privé, et donc une bonne compréhension de ce mécanisme doit être reconnue dans le sens ou le renvoi n'est pas du tout lié à la question du constitutionnalité, mais plutôt à la commodité du point de vue du président de la République.

 

L’expliction présentée pour la réponse est dangereuse car elle s'applique à la proposition de référendum, car ce sont deux mécanismes alternatifs, et il suffit d'imaginer que le président de la République, à réception d'un projet de loi approuvé par l'Assemblée des Représentants du Peuple, le juge inconstitutionnel selon ce point de vue. Le peuple vote en faveur du projet. Le Président de la République refuse de le signer, prétendant qu'il est inconstitutionnel ! Ce n'est rien d'autre qu'une porte ouverte à l'obstruction qu'aucune personne sensée ne consent.

 

Si le recours sur l’inconstitutionnalité n'avait pas été à la disposition du président de la République, son argument sur la suspicion d'inconstitutionnalité aurait été acceptable. La constitution ayant approuvé divers mécanismes à cet effet, il n'est pas correct de dépasser la date limite pour pratiquer un mécanisme et ensuite le contourner pour recourir à un autre mécanisme. Avec l'expiration du délai pour contester la constitutionnalité, le droit du président de débattre de la constitutionnalité a cessé. Il s'agit d'un délai de procédure dont l'expiration entraîne la chute du droit.

 

Décrire une idée comme «artificielle» ou de « bricolage » ne suffit pas pour y répondre. Il y a une nette différence entre la législation et la mise en place. Supposons, si la Cour constitutionnelle était en place en ce moment, n'est-il pas permis d’amender sa loi ou sera-t-elle gelée jusqu’à la fin des temps.

 

Le désaccord ne porte pas sur la nécessité de respecter les délais (la position du Tribunal administratif, etc.), mais sur ce qui résulte de leur dépassement. Je répète la question : le Tribunal administratif a-t-il dit, concernant le dépassement des délais pour la création du Conseil supérieur de la magistrature, qu’il n'était plus possible - à l'époque - pour l'Assemblée des représentants du peuple de légiférer sur le sujet.

Habib Khedher a enfin souligné que la seule alternative pour le président est de signer et de publier la loi tel que stipulé explicitement dans la Constitution précisant que toute autre option que celle-ci est une violation de la constitution qui ne peut être justifiée par aucun raisonnement.

 

M.B.Z



06/05/2021 | 09:37
7 min
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Commentaires
Hatem Jemaa
MALHONNETETE
a posté le 06-05-2021 à 22:00
Le rapporteur de la constitution et sa secte ont « taillé » une cour constitutionnelle à leurs mesures. Une cour constitutionnelle partisane. C'est anti-démocratique. Pire c'est une menace réelle pour la démocratie. Le Président de la République veut protéger le pays contre ce totalitarisme partisan que veut instaurer la secte. Il a raison. Néanmoins il devrait être plus clair et proposer avec l'appui des forces démocratiques une nouvelle loi portant organisation et fonctionnement de la cour constitutionnelle débarrassée de toutes les dérives partisanes de l'actuelle loi. Oui il doit réunir autour de ce projet une majorité parlementaire . Entre temps il est de son devoir moral de bloquer par tous les moyens constitutionnels la mise en place de cette cour voulue partisane et donc sectaire.
ahmed
La compétence tunisienne
a posté le 06-05-2021 à 19:05
La tunisie, dans une detresse multidimentionnelle, se voit gouvernée par une horde d'avocats qui ne font que vomir des volumes de lois qu'ils ont sacrifé leur jeunesse à les avaler .
Brabbi, ai-je besoin de leurs compe'tences? de quelle compétences parle t-on.?
ANA
à la manière des Beni Hilèl , ce basané ..
a posté le 06-05-2021 à 16:36
Il ne peut que parler la langue de Beni Hilèl et dire des bêtises comme son frère!

Comme on dit en Allemagne : On peut soulever une grosse pierre, mais elle peut facilement tomber sur ses pieds.

yit3èlmou fill 7èjèmè fi rous litèmè !
hourcq
Rien n'est clair dans cette affaire.
a posté le 06-05-2021 à 16:29
On ne peut que se poser des questions sur la hâte de l'ARP à vouloir mettre en place cette cour constitutionnelle alors qu'elle en a eu l'opportunité il y a six ans. Et ce ne sont pas les arguties de ce M.Kheder qui vont nous convaincre.
Ainsi nous dit-il que la mission de l'Instance de contrôle prend fin avec la création de la cour constitutionnelle sans préciser de délai. Mais il oublie de dire que ce délai est fixé dans un autre article et est.dépassé aujourd'hui.
Il confond ensuite l'ARP avec le peuple alors que cette assemblée ne représente plus qu'elle-même. Kaïs Saïd peut se prévaloir, lui, de cette légitimité populaire car il a été élu par une large majorité des tunisiens et caracole en tête dans les sondages.
Enfin, il somme le Président de signer le projet de loi car sinon.il violerait la Constitution. C'est comme le pyromane qui crie au feu alors qu'il vient d'allumer un incendie.C'est la Constitution qui doit être modifiée car l'actuelle est pleine d'ambiguïtés.

Tunisie libre et souveraine
Une seule et unique réponse
a posté le 06-05-2021 à 15:33
Dissolution immédiate de cette assemblée assemblée de traîtres et comploteurs,
mise aux arrêts de cette secte de traîtres et vendus pour intelligence avec puissance étrangère,
changement de cette constitution scélérate et
nomination d'un nouveau chef de gouvernement indépendant avant de nouvelles élections libres et sous supervision internationale !
Abel Chater
@Tunisie libre des Azlèms
a posté le à 19:43
Eh oui, tu as raison de nous revenir par tes désirs despotiques et dictatoriaux, de "dissolution immédiate" et de "Assemblée de traîtres". Je m'y connais très bien avec les crapules de ton espèce. Tu devrais lire ce que j'ai écrit au début de la Révolution tunisienne du 14 janvier 2011. Ce furent ces traîtres du parti d'Ennahdha et leur chef Rached Ghannouchi, qui nous avaient trahis en ayant refusé de vous faire passer par les poteaux et par la corde, afin de vous faire payer tout le mal que vous avez fait au peuple tunisien, le long de vos 55 années dictatorialement régionalistes.
Maintenant, tout est bon dans les cochons que Rached Ghannouchi a sauvés de la fureur du peuple tunisien. A peine que la Troïka ait restitué la légalité de l'Etat déchu en Tunisie, après deux à trois bonnes années, que les Azlèms qui se sauvèrent chez leurs proches, là où personne ne les connaissait, de crainte d'être lynchés par la population, que tes semblables nous revinrent par ton langage haineux contre Ghannouchi et Ennahdha, qui vous avaient sauvé la vie.
C'est bien fait pour Ennahdha et pour son chef Ghannouchi, qui font honneur à l'adage "trop bon, trop con". Ils ont oublié que seuls les Valeureux sont reconnaissants. Les crapules de ton espèce, se révoltent contre leurs bienfaiteurs. Tu n'as qu'à le constater avec les juifs, que les Arabes et les Musulmans les avaient sauvés des holocaustes des Chrétiens. Par la suite, ces mêmes rescapés des holocaustes chrétiens, ils se sont ralliés à leurs genocidaires chrétiens, pour nous tuer, pour nous voler nos terres palestiniennes et pour nous enfermer plus de deux millions de nos frères palestiniens, dans le ghetto de Gaza, depuis des années et des années.
Celui qui n'apprend pas de l'histoire, perd sa mémoire.
VERITE
Tot à fait!
a posté le à 21:35
Le grand lavage (Purge au Javel) du pays va arriver et nous savons qui a exploité le pays depuis 1956 jusqu'à aujourd'hui : Sangua Sangua, Dar Dar. Aucun des Azlèms ne pourra échapper et c´est pour bientot..

Nous n´avons rien oublié : Ikhalsou le9dim ouè Jèdid !
mansour
Le NON du Président Kais Said au Non-Droit du passage en force de l'amendement des islamistes freres musulmans Rached Ghannouchi-Ennahdha-Al Karama et Qalb Tounes
a posté le 06-05-2021 à 15:02
Monsieur le Président Kais Said sauvera L'état de Droit, la Constitution et la République en refusant le diktat inconstitutionnelle du dictateur islamiste frere musulman Rached Ghannouchi
Seb
Pas photo
a posté le 06-05-2021 à 15:00
Le droit et la constitution sont très clairs dans le cas d'espèce. Les arguments de H Khedher, qu'on apprécie ou pas le personnage, sont limpides, implacables.

A l'inverse, la réponse de N. Saied est remplie de non-sens, par exemple:
- il prétend que le mandat de l'instance provisoire a expiré. Or l'article 148-7 qu'il invoque dit précisément que "sa mission se termine avec l'installation de la cour constitutionnelle", sans fixer de délai. Elle existe donc bel et bien puisque la CC n'a toujours pas été installée, et le raisonnement de Mr Saied est pour le moins étrange !
- il dit que le Président est privé des initiatives législatives, ce qui est évidemment faux (d'ailleurs, il vient de déclarer qu'il va en présenter bientôt).
Etc...

Dans l'ensemble, N. Saied ne présente aucun argument juridique, aucun article constitutionnel qui puisse justifier que le Président ne signe pas cette loi. Il a choisi de la renvoyer en 2eme lecture et le parlement l'a approuvée sans modification avec une majorité renforcée. La constitution est claire, le processus législatif est bouclé, et les délais de contestation (pour non constitutionnalité ou autre) ont expiré, le Président doit signer / promulguer sous 4 jours, faute de quoi il serait en violation de la constitution.

L'auteur de l'article titre que N. Saied a donné une "leçon". A t-il seulement lu le contenu de l'échange, ou il a fait Google Translate. BN nous a habitué a plus d'objectivité, mais depuis quelque mois, dès qu'il s'agit de commenter un différend entre "les islamistes" et "les autres", c'est systématiquement biaisé, et dans le cas d'espèce de la mauvaise foi pure et dure. Il est peut-être temps pour moi de trouver un autre média plus neutre, car je viens ici pour m'informer et je suis capable de me faire une opinion par moi-même, je n'ai pas besoin qu'on me dise ce que je dois penser.
Effectivement !
@la koura
a posté le à 09:23
La koura islamiste peut toujours aller voir ailleurs. Bon débarras.
BN n'est pas un site d'endoctrinement pour islamistes terroristes.
BN partage avec les citoyens honnêtes et éclairés un idéal de justice pour lequel nous nous battons contre tous les koura islamistes vendus et affairistes corrompus...
Dégage avec tes autres pseudos ailleurs, tu rendras service à BN...
A4
En conclusion:
a posté le 06-05-2021 à 14:47
Cette constitution de 2014 est la plus débile et la plus idiote de la planète avec des incohérences à chaque coin et des blocages à chaque tournant.
Un seul remède: l'abolition !!!
L'astronaute
Migraine
a posté le 06-05-2021 à 14:14
Monsieur Khedher se fait mal au crâne à détricoter un simple passage d'une constitution que lui-même et ses amis ont rédigée.
L'aveu implicite de travail bâclé est savoureux.
Abel Chater
Nous nous sommes à peine libérés de la famille Caïd Essebsi, que nous viennent ces arrivistes du néant de la famille Saïed.
a posté le 06-05-2021 à 14:12
Dans une vraie démocratie, ce frangin du président Kaïs Saïed, aurait été appelé à comparaître devant une commission parlementaire, pour répondre de son crime d'usurpation de fonction, dans le but de semer une pagaille hostile à la paix sociale de la deuxième République tunisienne.
Mêmepaspeur
Abd essattar. . .pas Abel Chater
a posté le à 23:31
Pour faire oublier le népotisme du führer des fascislamistes, un de leurs larbins stipendiés (Abd Essattar, de son vrai prénom qu'il a honteusement germanisé) prétend dénoncer "la famille Saïed."
Il a oublié que les membres de "la famille mafieuse" (du moins ceux que l'on connaît) de leur gourou, ne cessent de vibrionner à chaque occasion qui se présente. . .
D'abord Bou Chlaka, son gendre. . .
Ensuite sa fille, qui a tapé dans l'oeil à ce pauvre "Abd Essattar". . .
Et puis ce bou-layoun de Khedher qui est son neveu (fils de sa soeur) et qui prétend être "constitutionnaliste". . .de aaqab ezmène !
Les fascislamistes voient la paille dans l'oeil du voisin mais sont eux-mêmes aveugles et bossus parce qu'ils ne voient pas la poutre dans leurs yeux et la bosse qu'ils se trimballent. . .
oster ya sattar ya bouhéli !
MPP.
Yes!
@MPP
a posté le à 09:35
Vous avez remarqué, vous aussi?
Le clan islamiste du looser masqué koura est très actif dès qu'il s'agit de recommercialiser sa CC.
Mêmepaspeur
Yes !
a posté le à 16:57
El koura wel kwerr. . . on ne va pas seulement les dégonfler. . .on va les crever !
Yes !
MPP.