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Naoufel Amira : la pénurie concerne 250 à 300 médicaments
17/04/2023 | 09:58
6 min
Naoufel Amira : la pénurie concerne 250 à 300 médicaments


Le président du Syndicat des Pharmaciens d'Officine de TunisieNaoufel Amira, a indiqué que la pénurie en médicaments avait débuté en 2018 et s’était compliquée en 2020. Il a expliqué que le manque était notable au niveau des médicaments importés de l’étranger.


Invité le 17 avril 2023 à « La Matinale » de Malek Khaldi sur Shems FM, Naoufel Amira a considéré que le système des médicaments n’était plus efficace et que sa configuration a causé l’affaiblissement de la Pharmacie Centrale de Tunisie (PCT). Ceci a provoqué une pénurie au niveau de 250 à 300 médicaments.

« Le manque a conduit à la création d’un marché parallèle que nous ne pouvons pas contrôler… Il sera difficile d’y mettre fin… Nous ne pouvons pas reprocher cela aux malades… Ils doivent trouver leurs traitements… Le médicament acheté sur le marché noir coûte deux à trois fois plus cher... Les causes de cette pénurie sont la crise au niveau de la PCT, les prix des médicaments et le système des prix mis en place par le ministère du Commerce », a-t-il ajouté.


Revenant sur la visite du président de la République, Kaïs Saïed, à la Société des Industries Pharmaceutiques de Tunisie (Siphat)Naoufel Amira a précisé qu'il n'y avait pas de restitution de médicaments au fabricant. Il a expliqué que les pharmacies couvraient le prix des médicaments achetés et non-vendus dans les officines par la suite. Il a considéré que les photos et vidéos relayées par les internautes et la page Facebook de la présidence de la République comportent des échantillons médicaux gratuits. Il a indiqué que la Siphat avait l’habitude de fournir gratuitement une quantité de médicaments aux médecins afin de promouvoir ces produits. Il a indiqué que la quantité montrée dans les vidéos était négligeable par rapport à la production de cette entreprise. Il a, également, indiqué que la société chargée habituellement de détruire les médicaments périmés et fabriqués par la Siphat, n’avait pas obtenu d’autorisation pour procéder à cela durant les trois dernières années.




Naoufel Amira a expliqué que la fabrication de certains médicaments compensés n’était pas rentable. Il a, aussi, rappelé que la PCT traversait une crise économique ne lui permettant pas d’acquérir des médicaments fabriqués à l’étranger et de les distribuer. Il a expliqué que les fabricants de médicaments installés en Tunisie couvraient 70% de la demande nationale. Il a indiqué que la Tunisie ne devait pas abandonner le système de monopolisation du marché par la Pharmacie centrale. Néanmoins, la question des pensions de retraites et des frais de couverture sociale ne doit pas être à la charge de la PCT.

« Aujourd’hui, la créance de la Cnam auprès des deux autres caisses sociales (CNSS et CNRPS) s’élève à huit milliards de dinars… La Cnam a été mise en place afin de prendre en charge nos frais de santé… Les cotisations au titre de l’assurance-maladie sont collectées par la CNSS et la CNRPS mais ne sont pas versées à la Cnam Ceci signifie que nous avons sacrifié la santé des Tunisiens… Le citoyen n’est plus protégé », a-t-il dit.

Naoufel Amira a insisté sur la mise en place de réformes notamment au niveau de la révision des cotisations. Celle de base au titre de l’assurance-maladie est de 6,75%. Il s’agit, selon lui, du plus faible taux au monde. M. Amira a estimé que cette cotisation doit être révisée à la hausse pour atteindre, au moins, les 10%. Il a appelé à l’encouragement de l’utilisation des médicaments génériques. Le gouvernement doit soutenir les pharmaciens et les sensibiliser dans la promotion de ces médicaments. Ceci permettra d’atténuer l’impact de la pénurie. Mais les médicaments génériques ne peuvent pas répondre à l’intégralité des besoins du marché.

« L’état de santé de certains patients peut se dégrader en raison de la pénurie… Le déploiement des pharmacies sur le territoire tunisien fait en sorte que dans certaines zones il n’y a qu’une seule officine. Le personnel ne demande pas dans tous les cas une ordonnance en raison de la situation sociale des clients… Sans couverture sociale large et universelle, nous ne pouvons pas lutter contre ce phénomène… La mise en place de la Cnam a permis de diminuer la chose… Les citoyens ont la possibilité de voir un médecin et d’acquérir les médicaments à un prix raisonnable », a-t-il ajouté.


Naoufel Amira a indiqué que le continent africain ne représentait que 1,1% du marché mondial de consommation de médicaments. Il a expliqué que ceci résultait de la situation économique des pays. M. Amira est revenu sur la crise que traversait la PCT. Il a expliqué que l’instabilité financière de la société a porté atteinte à sa réputation. Les fournisseurs de médicaments pourraient choisir de ne pas collaborer avec la PCT même en cas d’amélioration de sa situation financière. Il a assuré que la valeur du marché tunisien était négligeable au niveau mondial et que les fournisseurs de médicaments acceptaient dans le passé de collaborer avec la PCT en raison de la rapidité des délais de mise sur le marché et du respect des engagements financiers du pays. Actuellement, la PCT n’arrive plus à honorer ses engagements et l’octroi des autorisations de mise sur le marché prend quatre à cinq ans.

Naoufel Amira a indiqué que, selon la convention liant les pharmacies à la Cnam, le remboursement doit s’opérer dans un délai n’excédant pas les deux semaines. Il a expliqué que la situation des caisses sociales ne permettait pas cela et que les pharmaciens étaient conscients de la chose. Le remboursement a lieu sur une période allant de trois à quatre mois.

 

S.G

17/04/2023 | 09:58
6 min
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Commentaires
BIEN
Il ne manque que 300 médicaments en Tunisie?
a posté le 17-04-2023 à 13:53
Et qu'en est-il en Allemagne, par exemple ?

425 médicaments manquent UNIQUEMENT dans toute l'Allemagne

Pourquoi n'y a-t-il pas de médicaments disponibles en ce moment ?
Approvisionnement en médicaments Pénurie de livraison de médicaments.
L'Institut fédéral pour les médicaments et les produits médicaux signale actuellement plus de 300 pénuries de livraison de médicaments. Les causes sont des problèmes de chaîne d'approvisionnement, l'inflation, le manque de matières premières - et le fait que de nombreuses entreprises pharmaceutiques ont délocalisé leur production de principes actifs en Asie.

Contrairement aux pénuries habituelles qui se produisent de temps en temps, cette fois-ci, ce sont des médicaments plus connus qui sont concernés, dont la pénurie affecte un plus grand nombre de personnes et attire donc davantage l'attention. Le nombre de déclarations concernant des médicaments réellement considérés comme importants pour l'approvisionnement ne comprend pas les 250 déclarations actuelles du BfArM, mais est souvent inférieur. Les médicaments des groupes de médicaments suivants sont actuellement les plus touchés par les ruptures d'approvisionnement :

Antidépresseurs
Médicaments pour la thyroïde
Antidouleurs (ibuprofène)
Antihypertenseurs
Solutions salines
Médicaments contre le cancer
Préparations hormonales
Vaccins
Antibiotiques
Anesthésiques

Quels médicaments ne sont pas disponibles actuellement ?
Lorsqu'un médicament n'est pas disponible et qu'il n'existe pas non plus de produit d'imitation (générique), le patient n'a pas d'autre choix que de discuter avec son médecin et son pharmacien d'une possibilité de traitement alternatif.