
Par Meriem Zeghidi Adda*
La semaine a été lourde pour Mourad et pour toute la famille.
La commémoration du décès de son père a coïncidé cette année avec l’Aïd et l’anniversaire de sa fille Yasmine, ce qui a eu un grand impact sur son moral.
Mourad a tout supporté, il a failli accepter le premier verdict de huit mois — un verdict profondément injuste — et il a dit : « J’assume toutes les conséquences si une publication ou une analyse d’actualité peut mener en prison. »
Mais aujourd’hui, Mourad aurait dû être libre depuis le 7 janvier, et il n’y a plus aucune raison valable s’il est encore dans ce trou, si ce n’est la volonté de l’humilier et de l’écraser.
Mourad est psychologiquement à bout depuis deux semaines, et nous ne voulons plus cacher son état.
En dix mois et demi, hier fut la première fois que je l’ai vu enfouir sa tête en larmes dans le parloir, au point qu’il n’a même pas pu finir sa conversation avec moi, étranglé par l’émotion.
Les larmes de mon frère sont précieuses, plus précieuses que l’or, et nous ne pardonnerons à aucun de ceux qui ont, de près ou de loin, contribué à la souffrance de Mourad Zeghidi, de ses filles, de sa famille, de la femme qu’il aime et de tous ses proches.
Jusqu’à quand l’injustice ? Jusqu’à quand les représailles ? Jusqu’à quand la détention arbitraire ? Où va-t-on avec tout ça ?
Qu’avez-vous contre lui ? Que vous a-t-il fait ? Relâchez cet homme, puisque vous n’avez rien trouvé contre lui ! Quel danger représente Mourad Zeghidi pour que vous le gardiez emprisonné ? De quoi avez-vous peur ?
Les criminels et les contrebandiers, eux, se pavanent librement dans le pays.
Libérez Mourad Zeghidi ! Assez de souffrance et de persécution ! Ça suffit, basta !
Lâchez Mourad Zeghidi, car celui qui fera plier la famille Zeghidi n’est pas encore né.
- Meriem Zeghidi Adda est militante des Droits de l’Homme, fille du militant Salah Zeghidi et sœur du journaliste et prisonnier politique Mourad Zeghidi





