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La Tunisie a-t-elle raté le XXIe siècle ?
26/04/2025 | 10:30
6 min
La Tunisie a-t-elle raté le XXIe siècle ?


Par Amin Ben Khaled*


Le XXIe siècle ne se distingue pas seulement par son numéro d'ordre. Il marque une rupture épistémologique profonde. Ce n'est plus un siècle de continuité, mais de complexité. Il n'obéit plus à la linéarité des modèles classiques : il exige des savoirs hybrides, des politiques ouvertes, des systèmes résilients. C'est une époque où tout est interconnecté : la nature et le politique, le local et le global, la mémoire et l'innovation. Ce n'est pas un siècle de certitudes, mais un temps qui impose la cohabitation des incertitudes.

Pourtant, un quart de ce siècle est déjà derrière nous, et la Tunisie semble le regarder de loin. Elle l'observe sans l'habiter. Elle le subit sans s'y inscrire. Comme si le train de l'Histoire était passé sans s'arrêter. Ou plus précisément : comme si la gare était restée vide, fermée par un système politique qui continue à penser en termes d'ennemis, de boucs émissaires et de verticalité.

Il ne s'agit pas ici d'une condamnation, encore moins d'un constat définitif. Il s'agit plutôt d'une interrogation à rebours des lectures officielles : la Tunisie s'est-elle mentalement préparée à ce siècle ? A-t-elle pris la mesure de ses bouleversements ? Et si elle a manqué ce rendez-vous, peut-elle encore le retrouver ?

 

Le malentendu populiste

Le populisme n'est pas une invention tunisienne. Mais il a trouvé en Tunisie un terrain fertile, façonné par la déception post-révolutionnaire, la fatigue institutionnelle et l'érosion de la confiance dans le politique. Son moteur principal : la simplification. Un monde divisé entre bons citoyens et mauvais comploteurs, entre peuple pur et élites corrompues.

Le discours déployé par le pouvoir actuel s'inscrit pleinement dans cette logique. Il désigne des ennemis intérieurs, criminalise l'opposition, réduit la vie politique à une scène judiciaire. Cette mécanique du soupçon perpétuel, qui fonctionne sans preuves mais avec efficacité, affaiblit le peu qu'il restait d'espace public. Car ce que le populisme tue, ce n'est pas tant l'adversaire : c'est le débat lui-même.

La mécanique institutionnelle, de son côté, s'est figée. L'absence persistante de Cour constitutionnelle empêche toute forme d'arbitrage véritable. Le pouvoir exécutif concentre les prérogatives sans contre-pouvoir effectif. Le système judiciaire, déjà fragilisé, devient un instrument plus qu'une instance. La justice n'arbitre plus : elle exécute.

Cette dynamique perpétue une forme de pensée politique que l'on pourrait qualifier d'anachronique. Alors que le XXIe siècle appelle à des formes de gouvernance plus horizontales, plus collaboratives, plus transparentes, le modèle tunisien s'enferme dans un « verticalisme » qui rappelle davantage les certitudes du siècle précédent que les questionnements féconds du présent.

 

Une économie désorientée

Dans ce contexte politique tendu, l'économie tunisienne fonctionne sans cap. L'état de droit étant instable, les investisseurs se retirent, les projets s'enlisent, et les mécanismes de croissance deviennent inopérants. L'administration fiscale poursuit davantage qu'elle n'encourage. L'innovation reste confinée à des niches précaires. L'informel prospère là où l'État n'agit plus.

Plutôt que de penser une transition écologique, une digitalisation stratégique ou une réforme de la formation professionnelle, le pays s'enfonce dans une rhétorique d'assainissement, de responsabilité morale, où l'entrepreneur devient suspect. Il ne s'agit plus de produire de la richesse, mais de la contrôler. Et cette obsession de la pureté étatique, en réalité, paralyse toute politique économique cohérente.

Les défis du XXIe siècle exigent pourtant des réponses économiques innovantes. Comment gérer la raréfaction des ressources hydriques ? Comment anticiper les mutations du marché du travail face à l'intelligence artificielle ? Comment s'insérer dans les chaînes de valeur mondiales recomposées par les tensions géopolitiques ? Ces questions fondamentales semblent absentes du débat tunisien, comme si l'économie pouvait encore fonctionner selon les paramètres du siècle passé.

 

Une société sous anesthésie

La société tunisienne ne réagit plus. Non par absence de conscience, mais par saturation. L'épuisement du cycle 2011-2019, les attentes non comblées, l'absence d'horizons partagés ont conduit à une forme d'indifférence organique. Le silence remplace la parole publique. L'exil devient horizon. Le cynisme se substitue à l'espérance.

Mais ce silence est trompeur. Car il s'accumule. Et il forge une autre génération. Une génération qui n'a ni mythe de la République, ni nostalgie de la dictature, ni déception de la transition. Une génération qui ne demande pas un retour, mais une percée. En 2030, les enfants nés en 2011 auront vingt ans. Leur question ne sera pas : "que s'est-il passé ?" mais : "pourquoi avons-nous été tenus à l'écart ?".

Cette date n'est pas anodine. Elle marque l'entrée dans une maturité historique. Elle sera probablement un seuil. Peut-être une rupture. Car on ne peut pas maintenir une société en déficit d'avenir sans en payer le prix symbolique et politique.

Cette génération montante porte en elle une sensibilité différente. Elle est née avec les réseaux sociaux, elle pense en termes de connexions plus que de frontières, elle perçoit intuitivement les enjeux climatiques comme existentiels. Sa manière d'habiter le monde n'est pas celle de ses aînés. Elle pourrait bien être le vecteur d'une exigence nouvelle : celle d'une Tunisie pleinement inscrite dans les questionnements et les possibilités de son temps.

 

L'épreuve du monde

Pendant ce temps, le monde avance. Non pas sans chaos, mais avec conscience. L'intelligence artificielle redéfinit les rapports à la production, à la connaissance, à la vérité. Le climat reconfigure les priorités, les géographies, les solidarités. Les paradigmes changent : les anciennes puissances se cherchent, les nouvelles s'imposent. La compétition se fait par la science, par la culture, par la connectivité.

Et la Tunisie, dans ce grand déplacement, semble absente. Elle n'est ni dans l'écologie, ni dans l'intelligence artificielle, ni dans les nouvelles économies. Elle s'accroche à des modèles anciens, déjà périssables. Elle attend un monde qui n'existe plus. Elle s'adresse à des alliés stratégiques qui n'écoutent plus. Elle formule des discours dans une langue que le XXIe siècle ne parle pas.

Cette absence sur la scène des grandes mutations contemporaines n'est pas sans conséquences. Elle condamne le pays à subir des transformations qu'il ne maîtrise pas, à importer des solutions plutôt qu'à les concevoir, à réagir plutôt qu'à anticiper. Dans un monde où l'initiative est devenue la première des ressources stratégiques, cette posture passive constitue un handicap majeur.

 

Une gare, un train, un doute

Le train du XXIe siècle n'est pas une métaphore poétique. C'est une métaphore politique. Il passe une fois, rarement deux. Il appelle à une lucidité radicale, à une métamorphose institutionnelle, à une refondation de la pensée publique. Il exige de penser en termes d'ouverture, de complexité, de long terme.

Rien n'est définitif. L'Histoire n'a pas encore tranché. Mais elle pose la question. Et cette question ne s'adresse pas au pouvoir seul. Elle vise l'ensemble des forces sociales, intellectuelles et culturelles du pays. La Tunisie peut encore répondre. Mais il faudra qu'elle cesse de regarder le siècle comme une spectatrice et qu'elle accepte enfin d'y entrer. Avec ses contradictions, ses douleurs, mais aussi avec ses possibilités complexes.

Pour cela, il faudrait commencer par reconnaître le décalage. Admettre que la pensée politique dominante est en inadéquation avec les défis du temps. Accepter que les solutions d'hier ne peuvent répondre aux problèmes d'aujourd'hui. S'ouvrir à l'idée que la complexité n'est pas un obstacle à contourner, mais une réalité à embrasser.

Il faudrait aussi redonner à la jeunesse non seulement une place, mais une voix. Celle qui naît aujourd'hui porte en elle une sensibilité nouvelle, plus adaptée peut-être aux exigences du siècle. L'écouter ne signifie pas abdiquer, mais s'enrichir d'une perspective différente, complémentaire, nécessaire.

Car dans une gare déserte, un train qui passe sans s'arrêter ne fait pas seulement du bruit. Il laisse derrière lui une solitude qu'aucun discours ne peut combler.

 

*Avocat et ancien diplomate

 

26/04/2025 | 10:30
6 min
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Commentaires
momo
Excellente analyse.
a posté le 26-04-2025 à 18:39
Sarkozy disait lors d'une visite au Sénégal, que l'Afrique est sortie de l'histoire, La Tunisie en fait partie dans son esprit, il avait ajouté, quelques temps plus tard que le problème de la Tunisie se situe à ses frontières, l'Algérie et la Lybie. Je commence à lui donner raison.
La Tunisie n'a pas raté le XXI e siècle
Elle l'a lancée par bien des aspects à sa face étonnée d'elle même et celle du monde entier, puis en a été descendue graduellement puis de force à quai...pour mieux le reprendre inéluctablement en son quart temps !
a posté le 26-04-2025 à 17:09
Un train en Kachant un autre, quelques stations de décalage forcée de malheur peuvent finir heureusement par un meilleur raccrochage en wagon de tête inspirante et autre remise raccords sur les rails (et les bons cette fois ci !).

A prompte heure du trAIn de l'Histoire.

2025-2030 : fin et tournant de cycle. Anthropologiques, civilisationnelle et autres eschatologiques.

De Hannibal hésitant contrecarré en passant par héritages protodémocratique de Kairouano-Aghlabidique jusqu'à acmé printanier troiko-truandé...

La Tunisie digne héritière plurimillénaire et pionnière déterminée contributrice civilisationnelle sera encore au rendez vous retrouvée comme réconciliée !


(Sinon, un ton de fond comme style toujours si fluide, agréable et intéressant nonobstant, moins froids protestanto-weberiens que d'accoutumée et plus chaleureuse Hegelo-goethienne... Manquent plus que les traits généreux en huiles Zeitouniennes et Khaldouniennes. Du progrès ;)


Lecteur
Pourquoi?
a posté le 26-04-2025 à 16:35
Merci pour cette réflexion.
C'est une réflexion et un appel qui risquent malheureusement de ne trouver aucun écho dans une société repliée sur elle-même puisant ses idées, ses valeurs et sa conception du monde dans un passé très lointain.
La question cruciale: pourquoi les tunisiens et la Tunisie sont champions des occasions ratées?
La Tunisie a ratée le train de Hamouda Pacha? Ahmed Bey I? Le réveil de l'élite des années 1930? Le démarrage de l' indépendance avec Bourguiba? Les premiers sept ans de Ben Ali? Et surtout le 14 janvier 2011?
Est-ce un hasard? Les surprises de la vie? Juste de la malchance?
Les réponses ne sont pas simples. Il y a définitivement un élément de réponse dans les réflexions de Bourguiba. Malheureusement ses réflexions ne peuvent pas donner réellement le "grand bond en avant" pour créer la vraie rupture avec un mode de pensée hérité de la culture du passé (englobant le religieux, l'économie et surtout le pouvoir).
L'Internet, l'IA, et les transformations digitales ne peuvent pas nous propulser vers le 21eme siècle tant que notre conception du monde reste ancrée dans des mémoires congelés.
Au mieux ces technologies peuvent révolutionner superficiellement nos pratiques quotidiennes sans réellement transformer les processus d'innovation (dans tous les domaines).
C'est pourquoi je ne suis pas optimiste que la génération 2011-2030/2035 va pouvoir opérer la rupture souhaitée.
Il faut que l'élite à tous les niveaux ( au niveau de l'école, l'entreprise, la bureaucratie administrative, etc..) attaque de plein fouet les forces de regression héritées du passé.
Rationnel
Un grand potentiel et un futur prometteur
a posté le 26-04-2025 à 15:31
Contrairement au pessimisme de l'auteur, la réalité confirme que la Tunisie est gâtée par la nature, son peuple n'est pas apathique, sa jeunesse est engagée et dépasse leurs parents en termes de compétence, d'ouverture et d'engagement avec le monde.
La Tunisie traverse une pause et une stagnation justifiées, caractéristique de tous les systèmes complexes, c'est la boucle de rétroaction. Une boucle de rétroaction est comme un cycle où l'effet d'une action revient influencer l'action suivante. Cela aide les choses à s'ajuster et à rester sur la bonne voie. Après les changements de la période modernisante et progressiste de l'ère Bourguibienne, nous avons connu la période kleptocrate arabisante de Ben Ali, suivie de la révolution et la période des Khwanjia où une tentative de créer un état islamiste a échoué, puis la période Kaïsienne avec sa volonté de créer un état populiste, semi-communiste qui échoue également. La France qui a vecu une periode similaire avec des etapes similaires de 1600 a 1945 a passe des siecles pour progresser a travers ces etapes, l'evolution de la Tunisie est plus rapide et moins sanglante.
Quand on examine l'histoire du pays, on constate que la culture populaire, l'organisation sociale et même les coutumes funéraires n'ont pas changé en plus de 3000 ans, malgré les changements de langues, de religions et de systèmes politiques (on retrouve les mêmes schémas, organisations sociales et commerciales confirmés par les fouilles archéologiques puniques, l'?uvre de Saint Augustin, Magon ou les écrits d'Ibn Khaldoun).
Le pays fait des progrès significatifs dans les énergies renouvelables avec de grands projets en cours (Scatec: 120 MW, Qair International SAS: 300 MW, AMEA Power Ltd.: 100 MW). La Tunisie pourrait atteindre 100% d'énergie renouvelable en moins de 5 ans. Les voitures electriques et surtour BYD deviennent une realite en Tunisie.
Le conflit commercial sino-américain va favoriser la Tunisie sur plusieurs points: réduction du coût de la transition énergétique puisque la Chine sera contrainte de baisser ses prix pour écouler sa surproduction d'équipements (panneaux solaires, voitures électriques...). La Tunisie devient plus compétitive dans des domaines comme la production de chaussures ... où la Chine détient 80% de la production mondiale et sera progressivement exclue du marché américain. L'acces a l'investissment est deja plus facile pour le pays. Preuve: les grands projets d'energie renouvelables et les grands investissements dans les industries auto et aeronautique.
La majorité des articles peuvent être classés dans la catégorie de "paralysie de l'analyse", une analyse erronée dans la plupart des cas. Ce dont le pays a le plus besoin, c'est d'une vision claire et optimiste pour le futur. La periode populiste sera courte et sans effets durables.
Vladimir Guez
Hélas,
a posté le 26-04-2025 à 14:48
Ce n'est pas que la Tunisie qui est restée à quai du 21eme siècle. C'est globalement l'arabo musulman qui est resté au bord de la route et en dehors de le l'Histoire.
Avant le train du 21 ème siècle il a raté celui du 18 siècle et de son fondateur bouleversement des idées. Celui du 19 ème et du 20 ème dans la technique et les sciences...

Si on ne se pose pas la question de savoir pourquoi l'arabo musulman est à ce point contraint et empêché , on ne pourra que faire ce constat siècle après siècle. En dehors de son conservatisme et de sa lenteur a évoluer, il y a tout un tas de chose qui l'empêchent d'être acteur.

Je ne suis pas aussi optimiste que vous concernant la nouvelle génération. Elle échouera comme les autres à devenir maître de son destin de par son incapacité à "tuer le père" défaillant. Elle laissera comme celles qui l'ont précède des gerontocraties dépassées , abjectes et defaillantes décider pour elle et l'emmener vers l'abîme.
Rationnel
La majorité des pays musulmans progressent
a posté le à 16:30
L'Indonésie, le pays musulman le plus peuplé au monde, réalise de grands progrès. Ce pays de plus de 280 millions de personnes (soit environ 1/5 des musulmans du monde) maintient une croissance économique de plus de 5%, l'une des meilleures au monde.
L'Indonésie détient les plus grandes réserves de nickel au monde. Elle a réussi la transition d'un simple exportateur de nickel à un pays qui maîtrise toute la chaîne de valeur, produisant non seulement des batteries électriques mais aussi des véhicules électriques. L'objectif de l'Indonésie est de produire 600 000 véhicules électriques d'ici 2030.
La Malaisie, voisine de l'Indonésie, réalise des progrès similaires sur tous les fronts. Singapour, qui partage une région géographique avec l'Indonésie et dont la précédente présidente était musulmane (Halimah Yacob, comme 20% de la population), figure parmi les pays les plus développés au monde.
Le Pakistan et le Bangladesh progressent également. Le Pakistan est le pays qui installe le plus d'énergie solaire au monde après la Chine, avec 22 GW en 2024. La Turquie réalise de grands progrès, tout comme le Maroc, Oman, les '?mirats arabes unis, et le Qatar... Seule une minorité d'?tats musulmans connaissent des difficultés provoquées dans plusieurs cas par l'agression étrangères et souffrent de mauvaise gouvernance, la Tunisie passe par une période transitoire qui touche a sa fin. Le terme arabo est synthétique et n'a aucune relation avec la réalité. La langue n'est pas constante dans la majorité des sociétés (la Tunisie est passe par La Chelha, Caneen, le Punique, le Latin, le Turque, le Français, L'Arabe, et de plus en plus l'Anglais), l'Indonésie utilise une langue 'inventée' (Bahasa Indonesia) en 1945.
Nephentes
Excellent article
a posté le 26-04-2025 à 13:28
Le sujet est particulièrement pertinent; il est même central.

Parce que la Tunisie restera probablement un cas d'école en matière de mauvaise gouvernance et de nivellement sociétal et économique.

Il se trouve qu'à l'opposé, d'autres pays ont réussi de manière remarquable et pérenne leur entrée dans ce 21eme siècle ; leur réussite est exemplaire et elle repose sur une gouvernance saine et responsable; en l'espace de 30 années à peine le PIB ces pays a été multiplié par 2 leur mécanismes de régulation sociétale sont cités comme exemple de gouvernance participative et éthique leur indice de développement humain a progressé de manière spectaculaire en deux décennies à peine. Il s'agit par exemple du Costa Rica, de la Slovénie l'Estonie la Nouvelle Zelande ou encore de l'Ile Maurice.

La Tunisie, depuis l'horreur benaliste, a effectué le parcours exactement inverse de ce qui a été entrepris dans ces pays ; on ne soulignera jamais assez les conséquences atroces de la voyoucratie et de la kleptocratie sous l'ere benali ( l'écosystème de copinage mafieux a en fait débuté des la fin des années 70)

A cela s'est ajoutée l'horreur silencieuse de la dictature policière véritable cancer du sang tunisien, qui a putréfié en quelques années tous les fondements du projet bourguibiste initial : une société humaniste saine responsable tournée vers l'avenir valorisant le travail l'initiative et la création confiante en elle même et en sa jeunesse

Pour moi, l'existence d'une caste semi-mafieuse où certains responsables "sécuritaires" ont joué et jouent encore un rôle structurant stratégique dans le crime organisé et les trafics les un plus immondes que les autres a été la PRINCIPALE CATASTROPHE qui a laminé les forces vives de ce pays.

C'est indiscutablement et définitivement ce qui a aliéné et nivelé de manière radicale la société tunisienne et l'a marginalisée du processus de prospérité et justice socio-économique que peuvent connaitre les pays que j'ai cité : TOUS CES PAYS ont investi de manière remarquable, stratégique, sur le capital humain la culture du savoir l'Etat de Droit la numérisation des activités administratives et économiques ainsi que sur le développement durable.. Et ce à un tel point d'efficience et de retour sur investissement que peu de Tunisiens imaginent

Prenons un exemple relativement proche : L'ile Maurice

Ce tout petit archipel perdu dans l'océan indien n'a pas de réserves de combustibles fossiles exploitables. Pourtant, le produit intérieur brut (PIB) était estimé à 14 milliards de dollars américains en 2019 et le PIB (PPA) par habitant était supérieur à 10 600 dollars américains, le deuxième plus élevé d'Afrique. Toutes les procédures administratives du pays sont numérisées.: Vous pouvez y créer votre entreprise en 2 jours; en 2024, le pays est classé en 45e position pour l'indice mondial de l'innovation. L'indice de facilité de faire des affaires 2020 de la Banque mondiale classe Maurice au 13e rang mondial sur 190 économies pour la facilité de faire des affaires.

Voilà un pays qui a misé sur l'éducation la formation l'Etat de Droit le développement durable et qui, lui, n'a pas raté son entrée dans le 21eme siècle
Ftouh
3 fois hélas et meme +
a posté le 26-04-2025 à 12:33
Merci Maître, pour cet article qui montre nos défiances et surtout celles de ceux qui sont censés décider pour ce pays.

Je me demande quelle est l'utilité du Centre National des Etudes Stratégiques et de Prospectives.
Qui lit ses rapports ?
Qui s'en inspire ?
Y a t il des débats dessus ?
Y a t il des mises a jour des ces études ?
C'est quoi la composition des membres de ce Centre ?
Est ce un frigo. Pour caser les amis ?
Rien que pour ma part je note qu'on raté les trains de:
- AI
- '?nergies renouvelables...Alors que nos factures sur les énergies fossiles sont astronomiques. Et notre deficit extérieur est causé par cela même.
Les élites tunisiennes sont concentrés sur le foot, la Palestine et les débats idéologiques steriles.

On a raté tous les trains et toutes les opportunités hélas.

On a hélas l'habitude...tous nos trains et bus arrivent en retard ou sont en panne.
DIEHK
Yessssss......
a posté le 26-04-2025 à 11:43
La Tunisie a-t-elle raté le XXIe siècle ?
Et je rajoute le XXIIe siècle ?
C TOUT.....