Le revirement de Zouhair Maghzaoui, secrétaire général du mouvement Echaâb, a suscité de nombreuses réactions aujourd'hui. Lors d’une conférence de presse tenue ce mercredi 28 août 2024, l'ancien soutien du processus du 25-Juillet a décidé de trancher avec ses positions du passé, et de critiquer frontalement le président Kaïs Saïed.

Un revirement plutôt audacieux que des Tunisiens ne lui pardonnent pas. Selon eux, il y aurait  « un Zouhair et un autre Zouhair »

Candidat à la présidentielle et faisant partie des rares adversaires de Kaïs Saïed, Zouhair Maghzaoui a sans doute estimé qu’il ne servait à rien de continuer à soutenir les décisions de l’actuel président. La toile n’a pas du tout été de cet avis.

Certains internautes et commentateurs politiques ont reproché à Zouhair Maghzaoui son « éveil tardif » venu « très très en retard et n’ayant aucune logique politique ».

D’autres ont critiqué le fait que le secrétaire général d’Echaâb vienne aujourd’hui parler d’un amendement de la Constitution hégémonique de Kaïs Saïed, alors que lui et son mouvement avaient soutenu le référendum ayant servi à l’amendement de cette constitution. Le mouvement Echaâb était même sorti manifester en faveur du « Oui » au référendum.

Zouhair Maghzaoui a, en effet, déclaré, lors de la conférence de presse de ce matin qu'il n'acceptera pas, en tant que président, une constitution accordant les pleins pouvoirs au chef de l'État. Il a indiqué avoir l'intention de réviser le texte après son élection et ceci dans le cadre d'un processus inclusif et participatif.

Un comportement hypocrite, selon l'avocate Dalila Msaddek, qui le compare à celui qui cumule les pêchés dans sa vie et pense les absoudre et effacer son passé en allant au Hajj. 

R.B.H