
À chaque attentat perpétré à l’étranger, les Tunisiens se mettent à espérer « pourvu que l’assaillant ne soit pas l’un des nôtres ». Dur à admettre, la Tunisie est devenue, après 2011, un véritable exportateur de terroristes vers les zones de conflit.
Notre Islam maghrébin - pourtant modéré - serait en cause selon les politologues occidentaux. On aura beau s’en défendre, la Tunisie étant pour ses habitants un pays de paix et de paisible cohabitation, les faits sont souvent contre nous.
Le 16 octobre, à Bruxelles, un assaillant a ouvert le feu sur des passants au niveau du boulevard d’Ypres faisant deux morts et un blessé. Deux sont Suédois et le troisième est d’origine suédoise. Derrière cet acte de haine, les récents autodafés du Coran enregistrés en Suède ces derniers mois. Le tueur voulait venger sa religion. Il était de nationalité tunisienne, échappé de prison en 2011. Deux autres Tunisiens ont été placés en détention aujourd’hui, car proches du tueur. Ils sont accusés de complicité d’assassinat.
Après les événements de ce que les Occidentaux aiment appeler « Printemps Arabe », la Tunisie s’est hissée en tête du peloton des pays pourvoyeurs de terroristes partis faire leur jihad en Syrie et en Irak. Près de trois mille Tunisiens selon les derniers chiffres. Ceux qui sont revenus dans leur pays animent les réseaux d’embrigadement qui s’activent de temps à autre, ou attendent des jours meilleurs pour reprendre leurs activités.
Plusieurs facteurs ont contribué à l’épanouissement de ces réseaux, l’effervescence de la révolution de 2011, le vide sécuritaire et politique qui a suivi, le laxisme (et complicité) d’Ennahdha au pouvoir et la situation fragile des pays voisins (la Libye en premier).
C’est à cause de ce passif qu’il est important aujourd’hui de ne pas retomber dans les mêmes pièges et de maîtriser le discours politique, surtout en ces temps très tendus. Le risque étant que le climat de haine ambiant ne soit propice à une résurrection de ces cellules terroristes qui ne demandent qu’à reprendre leurs activités macabres.
La guerre en Palestine est un événement amèrement vécu par les Tunisiens. La cause palestinienne étant chère à notre pays, l’injustice et la cruauté des dernières attaques ont attisé ce sentiment d’appartenance. « Nous serons prêts à mourir pour défendre la Palestine », scandaient quelques manifestants lors des marches qui ont parcouru le pays depuis le début des attaques d’Israël.
Il s’agit évidemment plus de mots attisés par la colère et le ressentiment que d’un véritable projet de jihadisme. Ces mots traduisent cependant un état d’esprit, celui de mourir pour une cause juste. Ils montrent aussi cette idée – désormais accessible – de devenir martyr dans un sens « jihadiste » du terme.
Hier soir, s’offrant un bain de foule dans ses quartiers de prédilection, Kaïs Saïed a levé son poing en l’air et s’est écrié : « Nous sommes un seul peuple […] Nous ne les oublierons pas face à ce massacre […] C’est la victoire ou le martyre ! ». Un discours plein de symbolique sur le moment, mais aussi dangereux venant d’un chef d’État censé peser ses mots et en connaître la portée.
D’ailleurs, dans l’effervescence actuelle, les internautes avaient prêté à Kaïs Saïed des menaces de « lancer des missiles contre Israël » en reprenant une ancienne déclaration. Ceci s’est révélé être une intox.
En 2013, lors de la manifestation pro-Morsi organisée par Ennahdha, le chef du bloc parlementaire du mouvement islamiste Sahbi Atig a prononcé un discours galvanisant les foules en menaçant de mort « ceux qui soutiennent la rébellion contre la volonté du peuple et la légitimité ». Il a appelé à « faire couler le sang » de « tous ceux qui piétinent la légitimité ou qui osent porter atteinte à la volonté du peuple en Tunisie ou en Égypte ».
Un discours très dangereux qui avait, à l’époque, suscité une vraie polémique. De tels propos avaient servi à presque banaliser une radicalisation massive dont nous avons payé le prix pendant des années et dont nous payons encore le prix aujourd’hui.
En prononçant ces mots, Kaïs Saïed n’avait évidemment pas l’intention d’envoyer ses concitoyens se faire tuer, il devrait cependant réfléchir à deux fois avant de se laisser emporter par la foule et parler de « martyre » sans en mesurer les conséquences…



Réveille-toi notre Martyr Mohamed Zouari!!!
Ils veulent faire des hommes tunisiens, des danseurs portant des écharpes de hanche, qui savent faire vibrer leurs postérieurs, en bonne concurrence aux femmes.
«Woooh, yè nari, èkhit aâlik, yèaâtik douda!!!».
Allah yostir Tounes.
Les propos de Saïed seront interprétés par plusieurs comme étant un appel au jihad (lire au terrorisme). Traiter certains pays arabes de traîtres n'était pas très intelligent non plus. Arrogant comme à son habitude, Saïed se place maintenant comme la deule autorité qui tranchera sur la sincérité de ceux qui soutiennent la Palestine à travers le monde.
Je ne sais pas si c'est la pénurie du sucre, mais je soupçonne que quelqu'un a remplacé les carrés de sucre dans les capuccins servis à Saïed par des pilules euphorisantes comme de l'extasie et de la mdma. Les propos tenus par Saïed hier ne peuvent pas émaner d'une personne qui avait toute sa tête, c'est certain. Démence, stupidité, populisme de bas étage...? L'avenir nous le dira.
Après le tasfir vers la Syrie bientôt vers la Palestine.