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Le Front de salut national boycotte les élections locales
20/11/2023 | 12:47
4 min
Le Front de salut national boycotte les élections locales

Photo d'archive


Le président du Front de salut national, Ahmed Nejib Chebbi a indiqué que les élections locales, prévues pour le 24 décembre 2023, n’intéressaient pas les Tunisiens. Il a évoqué comme preuve le prolongement des délais de dépôt des candidatures qui est passé du 31 octobre au 6 novembre 2023. Il a affirmé que le front boycottait ces élections.

S’exprimant le 20 novembre 2023 durant une conférence de presse tenue par le Front de salut national, Ahmed Nejib Chebbi a indiqué que le nombre de dossiers de candidature était aux alentours des 3.000 demandes à la date du 30 octobre 2023. Suite à la prolongation des délais, le nombre est passé à plus de 7.000 candidats à la date du 6 novembre 2023. Il a conclu qu’il s’agissait d’un manque de transparence.

« Il existe une autre preuve du manque de transparence. L’instance (Instance supérieure indépendante pour les élections – Isie) avait l’habitude de publier de façon quotidienne le nombre de candidats puis a arrêté de le faire… La situation à Gaza occupe les esprits et les cœurs des Tunisiens… On ne s’intéresse pas aux élections… Il ne s’agit pas de l’unique raison… Les Tunisiens ne se sentent pas concernés par le projet politique de Kaïs Saïed », a-t-il ajouté.

Ahmed Nejib Chebbi a évoqué les faibles nombres de participants à la consultation nationale, au référendum et aux élections législatives. Il a conclu que le taux de participation aux élections locales sera lui aussi faible. Il s’est interrogé sur les critères utilisés dans la mise en place des districts. Le président du Front de salut national a critiqué le recours à cette approche sans consulter les Tunisiens. Il a, aussi, déploré la procédure de mise en place d’assemblées régionales et des districts et d’un conseil national tout en pointant du doigt une exclusion du citoyen en raison du vote indirect et du recours au tirage au sort.

« Il y a aussi la question des prérogatives floues de ces conseils… La loi indique que ces conseils sont concernés par les plans de développement régionaux et nationaux… Comment ? Par quels mécanismes ? Selon quelles prérogatives ? La loi n’apporte pas de précisions à ce sujet. Quelles relations entre ces conseils et les municipalités ? Ceci n’a pas été tiré au clair. Quelles relations avec les gouvernorats ? Rien n’a été précisé… Nous allons nous retrouver face à un conflit de compétences », a-t-il poursuivi.

Ahmed Nejib Chebbi a qualifié la chose de régression par rapport à ce qui avait été mis en place par la constitution de 2014. Celle-ci concrétisait la gouvernance locale en mettant en place des institutions dotées de prérogatives claires et leur octroyait une liberté dans la gestion des affaires locales et budgétaires. Il s’agit d’un système inspiré d’expériences modernes. La constitution avait, aussi, tranché dans la question des conflits de compétences et de juridictions contrairement à la situation actuelle. Tout ceci a été évincé par la nouvelle constitution de 2022 et par la nouvelle législation en vigueur.

Le président du Front de salut national a, par la suite, évoqué des atteintes à la liberté d’expression et une oppression de l’opposition politique. Il est revenu sur les arrestations de politiciens, d’activistes et d’hommes d’affaires. Il a considéré que l’Isie n’était plus indépendante. L’intégralité de ces éléments a conduit le Front de salut national à boycotter les élections locales prévues pour le 24 décembre 2023.

Ahmed Nejib Chebbi a appelé les forces vives à ne pas participer aux élections. Il a, également, mis l'accent sur l’importance d’entamer un dialogue national inclusif et non basé sur l’exclusion portant sur la situation politique et économique et sur les réformes nécessaires. Celles-ci doivent être mises en œuvre par un gouvernement de sauvetage national. Le chef de ce gouvernement doit être choisi dans le cadre de ce dialogue. Par la suite, des élections législatives et présidentielle anticipées doivent être organisées.


S.G

20/11/2023 | 12:47
4 min
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Commentaires
Chelbi
Inutile
a posté le 20-11-2023 à 16:02
Inutile de gaspiller du temps sur ce qui est évident. La vie politique est rendue plus vide qu'une école en vacances. Il faut s'adresser à la masse: pourquoi ils sont manipulables si facilement? Pourquoi ils ont une tête de chiffon qui croit à tout ce qui se dit? Pourquoi ils pensent qu'ils n'ont rien à reprocher dans tout ce drame que vit le pays?
Agatacriztiz
On ne peut pas être et surtout ne pas avoir été...
a posté le 20-11-2023 à 14:14
Je commence à croire qu'ils boycotteront toute consultation électorale, parce que d'une part, ils ne peuvent pas s'appuyer sur une expérience concluante et bénéfique pour la Tunisie et les tunisiens par le passé et n'ont aucun programme pour l'avenir du pays.
C'est beaucoup plus facile de râler et de pester tout le temps sans rien proposer de constructif pour leurs concitoyens.
C'est la meilleure façon également de disparaître complètement des radars de ces mêmes concitoyens...
Famous Corona
Un ramassis de minables !
a posté le 20-11-2023 à 13:42
Une perte énorme pour la Tunisie ?! Hahahahahaha, mais on s'en bat les balloches !!!