Le député Abdelkader Ben Zineb a fortement critiqué le rendement des ministres et le fonctionnement du gouvernement, lors de son passage, jeudi 7 décembre 2023, à la Matinale de Shems Fm.
Mécontent, Abdelkader Ben Zineb a commencé par dire que les députés, élus par le peuple, avaient plus de légitimités que les ministres qui, eux, étaient nommés. Ce mécontentement découle du comportement des ministres envers les députés. D’après ses dires, les ministres ne coopèrent pas avec les élus, ne répondent pas correctement à leurs correspondances et ne sont pas dans une approche participative.
Abdelkader Ben Zineb a estimé que toutes les problématiques connues par la Tunisie ces derniers temps ont été résolues par une intervention du président de la République (le sucre, la collecte des ordures, le transport, etc.). « J’aimerais vraiment comprendre. Ces ministres s’enferment dans leur tour d’ivoire et ne veulent pas interagir avec les députés qui leur exposent les problématiques. Ces ministres n’arrivent même pas à résoudre les crises, alors que c’est au cœur de leur rôle. Les crises se succèdent et les ministres s’enferment dans leur tour sans vouloir communiquer avec les députés et interagir avec leurs propositions. Nous avons été élus sur la base de programmes qui ne peuvent être appliqués qu’en collaborant avec le gouvernement ».
Le député a insisté se le fait que le pouvoir exécutif, représenté par le gouvernement, n’écoute pas et ne coopère pas. « Le président de la République doit assumer la responsabilité dans cette affaire puisque c’est lui qui nomme ces ministres. Quand il nomme quelqu’un, qui s’avère après incompétent, c’est à lui de prendre des décisions ».
Abdelkader Ben Zineb a également relevé le manque de cohésion dans le travail gouvernemental, alors que, selon lui, chaque ministère mène sa barque en solo. « On constate un rendement très faible qui a nécessité l’intervention à plusieurs reprises du président de la République. En tant que ministre quel est la valeur ajoutée ? Quand on critique des ministres, on est accusés de mener une lutte pour un portefeuille. Il ne s’agit pas de cela ! En tant que députés, c’est notre rôle de critiquer ! », a-t-il affirmé. Et de préciser qu’il existe une rupture entre l’exécutif et le législatif : « Les élus sont exclus des consultations et des prises de décision, leurs prérogatives sont ignorées ! On s’adresse au président de la République vu qu’il a été élu par le peuple et que c’est lui qui nomme les ministres. Le chef du gouvernement est en réalité un Premier ministre. Donc, c’est au Président de trancher dans cette affaire ».
I.L