Après trois semaines de turbulences et d'instabilité, le prix du baril de pétrole reprend son cours normal et dépasse la barre des 100 dollars. Le prix de l'unité a clôturé la séance du 23 août 2022 à 100,22 dollars réalisant un bond de 3,53 dollars par rapport au prix de la séance du 22 août. Celui-ci était de l'ordre de 96,69 dollars. Le prix du baril de pétrole est passé en l'espace de 7 jours de 93 dollars à 101,3 dollars entre mercredi 17 août et mercredi 24 août 2022 et se stabilise encore une fois aux alentours des 100 dollars.

Cet événement confirme les estimations proposées par plusieurs institutions telles que Goldman Sachs. La banque d'investissement américaine avait annoncé en milieu du mois d'août que le prix du baril de pétrole dépasserait la barre des 130 dollars d'ici la fin de l'année. La déclaration du ministre saoudien de l'Energie, Abdulaziz Ben Salmane, peut être assimilée à un véritable catalyseur de la hausse des prix du pétrole. Ce dernier avait affirmé que « l'Opep+ avait les moyens notamment de réduire à tout moment sa production pour faire face aux défis d'un marché pétrolier tombé dans un cercle vicieux de faible liquidité et de volatilité extrême ». Réagissant à la baisse des prix, le ministre saoudien de l'Energie avait estimé que les cours étaient déconnectés de l'économie réelle.

Cette nouvelle pourrait considérablement perturber les équilibres financiers tunisiens puisque les besoins énergétiques du pays seraient de l'ordre de plus de 85.000 barils de pétrole par jour. A ce prix-là, les besoins nationaux de la Tunisie représenteraient au moins 8.500.000 dollars. Or, la Tunisie n'est capable de couvrir que 40% de ses besoins par la production locale. Le reste n'est pas importé sous forme de matière brute, mais de carburants. L'enveloppe dédiée aux hydrocarbures subira sûrement une forte hausse en raison de l'inflation touchant le secteur des combustibles.

S.G