
On peut féliciter Giorgia Meloni. A force de persévérance et d’allées et venues à Carthage, la dirigeante d’extrême droite a fini par décrocher la création d’une zone SAR tunisienne. Après la victoire de son camp aux européennes, l’annonce de la baisse importante des flux migratoires depuis la Tunisie, 60% par rapport aux années précédentes, la dame obtient cette nouvelle mesure qui fait officiellement de notre pays un poste frontalier avancé pour l’Italie et toute l’Europe. Elle s’impose ainsi comme une force majeure dans la région et n’hésite pas à faire étalage de ses succès.
Ses réussites ne pouvaient se réaliser qu’avec la coopération des autorités tunisiennes. Alors même que la société civile œuvrant dans l’aide et le sauvetage des migrants en Tunisie fait face à une purge, qu’elle est taxée de traîtrise au bénéfice de forces étrangères et de planification d’instauration des Subsahariens sur le sol tunisien, nos autorités cèdent le terrain et adoptent des mesures qui avantagent avant tout les Européens.
La Tunisie gardienne attitrée des portes de l’Europe ? Beaucoup de ce côté sud de la méditerranée le pensaient et le disaient en critiquant la politique entreprise par le régime de Kaïs Saïed. En face, il y avait les soutiens de ce régime qui criaient au complot et aux calomnies en assurant que rien, non rien, ne porterait atteinte à la souveraineté nationale et que celle-ci est préservée dans le cadre d’un rapport d’égal à égal. Nous voyons bien le résultat aujourd’hui.
Il faut dire que ces gens-là ne faisaient que reprendre les affirmations du président de la République qui n’avait de cesse d’assurer que la Tunisie ne serait pas une terre de passage ou d’établissement et qu’il n’était pas question pour nous d’exercer un contrôle externalisé des frontières européennes. Mais entre les effets d’annonce et la réalité, il y avait un fossé qui continuait à se creuser, en dépit des discours grandiloquents et des sorties lyriques. Dire une chose et faire son contraire ne pouvait tenir sur la durée et la vérité se devait d’éclater au grand jour.
Déjà que l’ex-ministre de l’Intérieur, Kamel Feki avait vendu la mèche en confirmant, fin mai à un groupe d’élus lors d’une réunion restreinte, que le Conseil des armées tunisiennes avait adopté un plan de surveillance strict des frontières tunisiennes. Il avait annoncé que ceci s’inscrivait dans une optique de satisfaire les attentes de certaines factions politiques européennes avant la tenue des élections parlementaires européennes. Des députés présents lors de cette réunion ont affirmé ces propos exprimant leur étonnement et estimant que la Tunisie n’avait pas à jouer le rôle de garde-côtes. Il n’aurait peut-être pas dû faire ces révélations. Quelques jours plus tard, il se retrouvait éjecté de son poste.
Depuis des années, la Tunisie rejetait l’adhésion à une zone SAR notamment pour des questions de coût et de souveraineté. Cependant, début juin 2024, Giorgia Meloni annonçait le lancement d’un groupe de travail italo-tunisien pour l’établissement d’une zone tunisienne. La présidente du conseil italien avait pesé de tout son poids et le 19 juin l’Organisation internationale maritime a accepté le dossier déposé par la partie tunisienne, officialisant ainsi la chose.
Tout d’abord, cette officialisation rendra très difficile pour la Tunisie de revenir sur ses accords avec l’UE. Par ailleurs et concrètement, l’établissement d’une zone SAR implique que la Tunisie interviendra au-delà de ses eaux territoriales afin d’intercepter les migrants en pleine mer et de les refouler sur son sol. Bien évidemment, en dehors de cette nouvelle mesure, nos autorités refoulaient bel et bien les migrants vers la Tunisie. Toutefois, l’adhésion à la zone SAR codifie définitivement la chose et étend surtout le champ d’action des interceptions au profit de la rive nord de la méditerranée.
Les aficionados du régime présentent cette adhésion comme étant une réalisation historique qui permettra au pays de renforcer sa souveraineté. Certains hurluberlus font même diffuser l’information selon laquelle la Tunisie a gagné de nouvelles frontières maritimes ! Ils tomberaient des nues s’ils savaient consulter la convention SAR qui précise par exemple qu’« une partie devrait permettre aux unités de sauvetage des autres parties… de pénétrer immédiatement dans sa mer territoriale ou sur son territoire ou de les survoler dans le seul but de mener des activités de recherche et de sauvetage ».
Dans les faits, la Tunisie n’y gagnerait rien ou quelques miettes sous forme d’équipements et de formations. Les problèmes liés à la migration auxquels fait face notre pays ne seront pas résolus pour autant. La zone SAR tunisienne fera office d’une ligne de front impénétrable, une sorte de no man’s land pour l’Europe qui en sortira largement gagnante en externalisant le contrôle de ses frontières.
Certains s’étonnent encore que l’Europe, pourtant prompte à faire valoir le respect des valeurs démocratiques, ne pipe mot sur ce qui se passe en Tunisie en matière de libertés et de droits humains. Ils ont la réponse ici. Il y a juste les intérêts qui priment.

Trop brillant a mon modeste avis pour gaspiller votre talent dans des commentaires
erreur. tout est à perdre.
dans cette SAR, les repèchés sont ramenés en TN, pas en Italia !!
il n'y a pas assez d'oliviers pour ombrer les sub sahs dèjà dans le pays.
trop, c'est trop.
NO WAY.
Et ceci à tous les niveaux: citoyens, journalistes, politiques.
c'est fou !!!
Le pouvoir tunisien n'est pas à sa première tromperie, toujours dans l'opacité la plus totale. Avec l'extrême droite qui progresse, bientôt c'est KS qui fournira les charters ou une navette entre Lampedusa et la Tunisie.
Notre KS est tellement souverain, qu'il en a à revendre pour sous-traiter la souveraineté des autres. Une souveraineté qui déborde, T9atter.
Elle pourra bien servir la base d'un bon livre: « La farce du XXI eme siècle ».
Car tout au long de l'histoire des interactions entre Europe et Monde Arabe les premiers ont pu constater avec étonnement, mépris voire pire, les aptitudes naturelles du bédouin à la mesquinerie, la basse police et la délation, la jalousie et au sadisme vis a vis du plus faible.
Une vocation était née , qu'il fallait consolider et structurer lorsque les circonstances s'y prêteraient.
hé bien c'est fait.
Comme au bon vieux des troupes supplétives coloniales ( Gaida Aattaya et autres harkis) le régime actuel va pouvoir s'épanouir dans la fange servile du garde chiourme. Tout en se ménageant d'ailleurs la continuité de certains trafics immondes dont certains fonctionnaires publics tunisiens continuent d'être des complices actifs et zélés.
les TN qui PEUVEZNT venir ....
on parle de ceux qui ne peuvent pas avoir un visa.
GROW UP !!