
Une vidéo publicitaire d’un racisme crasse a déclenché une vague d’indignation sur les réseaux sociaux, vendredi 16 mai 2025. Parmi les premières réactions virulentes, celle du réalisateur tunisien Abdelhamid Bouchnak, dont le post Facebook a été largement partagé.
La publicité en question vante une mini-caméra de surveillance. Jusqu’ici, rien d’anormal, sauf que le message de vente flirte avec l’ignoble : on y incite à s’équiper du produit pour faire face à une prétendue « recrudescence de cambriolages opérés par des Africains ». La vidéo suggère clairement, en image et en texte, que les Subsahariens seraient les seuls auteurs de ces actes. Une affirmation à la fois mensongère et dangereusement stigmatisante.
Réagissant avec colère, Abdelhamid Bouchnak a partagé la vidéo sur sa page Facebook avec ce commentaire cinglant : « Regardez où la bassesse nous a menés ! ». Il dénonce une construction narrative absurde et xénophobe : « Comme si les Tunisiens n'étaient pas Africains et venaient de l'Inde. Les Tunisiens, n'ont jamais volé ! La caméra ne serait utile que face aux Africains ! Quelle ignorance ! Quelle situation ! ».
Le réalisateur rappelle également un point essentiel souvent ignoré ou délibérément écarté : le racisme est un délit en Tunisie. La loi organique n°2018-50 du 23 octobre 2018 relative à l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale le criminalise explicitement. Selon l’article 9 de cette loi, les auteurs de propos ou actes racistes risquent de un à trois ans d’emprisonnement, et une amende pouvant aller jusqu’à 3.000 dinars. Les personnes morales, comme les entreprises, peuvent quant à elles écoper d’une amende pouvant atteindre 15.000 dinars.
Cette publicité, au-delà de l’outrage moral qu’elle représente, pourrait donc tomber sous le coup de la loi. À condition, bien sûr, qu’elle soit appliquée.
I.N.
De quelle poursuite parlez-vous, c'est notre culture qui est profondément touchée '?'.
Nous sommes entourés par des hypocrites ignares.