alexametrics
vendredi 26 avril 2024
Heure de Tunis : 11:54
Dernières news
Kaïs Saïed reçoit Ferid Belhaj
15/02/2022 | 18:00 , mis à jour à 08:30
4 min
Kaïs Saïed reçoit Ferid Belhaj


Le président de la République, Kaïs Saïed a reçu, ce mardi 15 février 2022, le vice-président de la Banque mondiale pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, Ferid Belhaj.

 

La rencontre a permis d’aborder, principalement, les relations entre la Tunisie et la Banque mondiale. Elle a, également permis de discuter de sujets en rapport avec l’audit des dons et des crédits obtenus par la Tunisie, la lutte contre la corruption et l’assainissement de la justice et le renforcement de son indépendance.

 

Dans une vidéo publiée par la présidence de la République, le chef de l’Etat a indiqué à Ferid Belhaj : « Je vous souhaite la bienvenue en tant que Tunisien, mais aussi en tant que responsable de la Banque mondiale. Vous venez de Washington et vous supervisez tous les crédits que vous accordez. Nous allons créer une commission pour procéder à un audit des crédits et des dons obtenus par la Tunisie. Les sommes s’élèvent à des milliards de milliards, et vous connaissez les chiffres exacts plus que moi. L’argent a été dérobé, et toutes ces sommes, nous n’entendons parler que dans les journaux télévisés ou par des experts de la place. Où est parti tout cet argent ? Nous devons enquêter sur la question en collaboration avec les experts de la Banque mondiale et d’autres Tunisiens, et ce, après l’assainissement de la justice afin que cet argent revienne à la Tunisie et au peuple tunisien et non aux partis politiques qui les utilisent à des fins qui ne sont plus un secret pour le peuple tunisien ».

 

D’autre part, le président de la République a affirmé : « Je vous souhaite la bienvenue encore une fois, ainsi qu’à la Banque mondiale en ces circonstances économiques et financières difficiles, et qu’ils ont rendu difficiles. En effet, ils ont fait en sorte que leurs décisions, plutôt leur existence, soient tributaires de parties étrangères qui leurs accordent des sommes astronomiques. Cependant, cet argent entre en Tunisie de manière illégale et il est utilisé à des fins illégales, mais aussi illégitimes ».


Après avoir passé en revue un bref historique des multiples interventions des institutions financières en Tunisie, le président de la République a affirmé que certaines personnes assuraient qu’il était nécessaire d’être un expert en économie. « Toutefois, il est tout aussi nécessaire d’avoir une politique claire et de mettre un terme à la corruption qui sévit en Tunisie ».

 

Le responsable de la Banque mondiale, Ferid Belhaj est intervenu assurant qu’il existe une traçabilité des financements de la Banque mondiale. « Nous savons où ils ont été placés. Nous effectuons un audit permanent et les financements sont déboursés par tranches. Cela dit, il y a parfois de l’argent détourné dans certains pays. La Banque mondiale a lancé une initiative et possède un mécanisme lui permettant de suivre ses financements et, éventuellement, leur récupération. Nous avons des expériences positives à ce niveau»


Le président de la République a répliqué en assurant qu’avant 2011, 21% de l’économie nationale était entre les mains de la famille au pouvoir, « Et après, certains osent dire que la situation était meilleure avant en faisant la comparaison avec les chiffres actuels. Malheureusement, ils ne savent pas lire l’histoire, encore moins tirer les leçons ».

Kaïs Saïed a rappelé qu’une commission sera mise en place pour auditer les crédits et les dons obtenus par la Tunisie. « Certaines aides ne sont même pas parvenues en Tunisie et elles n’ont fait leur entrée que par le Palais du Bardo. Un responsable m’a parlé d’un don de 500 millions de dollars qui n’est même pas parvenu en Tunisie ». Et d’ajouter : « Nous voulons que cet argent revienne aux Tunisiens et aux pauvres, et non revenir à la situation d’avant-2011. La situation actuelle ne peut perdurer et les décisions prises récemment l’ont été pour sauver la Tunisie».


Le chef de l’Etat est, également, revenu sur sa décision de dissoudre le Conseil supérieur de la magistrature, assurant que son intervention était nécessaire pour mettre un terme aux multiples dépassements, que ce soit pour la situation des magistrats, ou encore la lenteur des procédures judiciaires. Dans ce contexte, il a tenu à rappeler les différents manquements dans le traitement des affaires des assassinats politiques.

 

A l’issue de cette rencontre, Ferid Belhaj a déclaré : « Cette rencontre a été constructive et nous avons abordé plusieurs sujets à commencer par la situation économique délicate en Tunisie et les projets de la banque mondiale dans ce sens. Nous avons plusieurs projets, notamment, au niveau du soutien su secteur privé à travers un projet d’appui aux PME. Nous avons un autre projet très important en rapport avec la couverture sociale. Un autre projet concerne les vaccins. Nous avons également, abordé la question relative à l’impulsion de l’investissement. Aujourd’hui, je suis en visite en Tunisie accompagné par une délégation de la Banque mondiale, nous allons avoir des rencontres avec la cheffe du gouvernement et la ministre des Finances. J’ai, également, eu une rencontre importante avec le ministre des Affaires sociales et elle a été fructueuse ».

S.H


15/02/2022 | 18:00 , mis à jour à 08:30
4 min
Suivez-nous
Commentaires
Samira
Comment on fait un audit digne de ce nom
a posté le 16-02-2022 à 14:00
Certes on n'a pas besoin d'experts économistes dans tous les domaines. Mais on a absolument besoin de leaders qui savent COMMENT MARCHE l'économie en réalité, comment marche l'administration, les affaires etc.
Ce n'est pas une COMMISSION qui fera un audit !!! En France, on avait l'habitude de dire : Si on ne sait pas quoi faire, on créé une commission .... C'est la solution de la facilité pour se dédouaner in fine de n'avoir rien fait ...
Il faudra confier l'audit à un Cabinet d'Audit qui a les collaborateurs qualifiés , experts comptables, juristes, fiscalistes et autres. Cela coutera cher, mais peut contribuer à clarifier la situation une fois pour toutes. Une commission peut faire les termes de référence , le cabinet présentera les résultats de l'audit à cette commission et poussera éventuellement plus loin les investigations sur recommendation de la commission.
Encore une fois: Si on n'a aucune idée comment la vie réelle marche en dehors de la proverbiale tour d'ivoire, on ne peut que prendre de mauvaises décisions .....
Jilani
Projets non productifs
a posté le 15-02-2022 à 22:56
J'ai participé à des projets financés par l'UE et GIZ, rares les projets qui aboutissent à des résultats concrets, on voit bien par exemple les résultats des projets de réforme de la justice depuis 2011, financés par l'UE, plus de 100 millions d'euros dépensés dans des séminaires et voyages et du bla bla bla. Cette politique de financement doit être révisée par les bailleurs de fond et les bénéficiaires.