Ines Ayadi, membre du cabinet du ministre de la Santé, a indiqué, lundi 2 décembre 2024, qu’une étude de l’Institut tunisien des études stratégiques (Ites) a révélé que 78% des médecins tunisiens qui ont émigré ont l’intention ou la volonté de revenir au pays, mais sous conditions.

Elle a expliqué que les conditions exprimées sont liées aux motifs mêmes qui les ont contraints à s’expatrier et concernent en premier lieu les conditions de travail, la disponibilité des équipements, l’infrastructure adéquate et leur sécurité.

« Il est aussi question de la motivation financière et de la garantie d’une qualité d’enseignement meilleure pour leurs enfants. Ce dernier indicateur est apparu comme étant l’une des raisons qui ont motivé leur départ à l’étranger. La migration est un phénomène mondial, les professionnels qui partent cherchent des conditions de vie meilleure. Nous avons croisé des données et avons constaté que le nombre de médecins qui ont retiré leur adhésion à l’ordre tunisien ne cesse d’augmenter, cette condition est un prérequis à leur recrutement à l’étranger. Nous sommes en train de travailler sur les réformes qui vont inciter les médecins à revenir. Parmi les mesures engagées figure notamment l’acquisition d’équipements modernes et pointus en collaboration avec la Banque mondiale. Certains équipements ont déjà été livrés et d’autres le seront dans les semaines à venir. Il s’agit d’appareils de navigation qui vont permettre aux médecins spécialistes et à leurs équipes d’être à la page et de fournir les meilleurs services aux citoyens », a souligné la responsable.

Le ministre de la Santé, Mustapha Ferjani, avait, rappelons-le, précisé que le ministère a commencé à travailler sur ces deux axes, dont « les résultats seront visibles à partir de l'année prochaine, conformément à la vision du chef de l'État d'inciter tous les professionnels de la santé et de leur fournir les moyens, les technologies modernes et de bonnes conditions de travail ».

Selon le secrétaire général de l’ordre des médecins, Nizar Ladhari, « plus de 1500 médecins ont quitté la Tunisie au cours de l'année 2023, devant les opportunités offertes par des pays européens tels que l'Allemagne, même pour les étudiants en médecine qui n'ont pas terminé leurs études ».

Selon les statistiques de l’ordre des médecins, 80% des jeunes médecins fraîchement diplômés quittent la Tunisie chaque année, malgré les appels urgents des organisations professionnelles du secteur de la santé en quête de solutions radicales pour mettre fin à l'hémorragie de l'émigration des médecins.

M.B.Z