
La Suède a décidé d'allouer 9,2 millions d'euros à l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) pour rapatrier des migrants présents en Suède et au sein de l'UE, et freiner l'immigration irrégulière depuis l'Irak, la Somalie, l'Ouzbékistan et la Tunisie, a annoncé, mardi 13 mai 2025, le gouvernement.
Après l'afflux massif de demandeurs d'asile en Suède lors de la vague migratoire de 2015, les gouvernements successifs de gauche et de droite ont renforcé les règles en matière d'asile.
Soutenu au Parlement par les Démocrates de Suède, parti d'extrême droite anti-immigration, le gouvernement actuel a introduit des restrictions de plus en plus sévères depuis son arrivée au pouvoir en 2022.
L'aide accordée « sera utilisée, entre autres, pour augmenter les retours depuis la Suède et l'UE et pour lutter contre la migration irrégulière depuis l'Irak, la Somalie, l'Ouzbékistan et la Tunisie », écrit le gouvernement dans un communiqué.
Une partie de ces 100 millions de couronnes (9,23 millions d'euros) octroyés à l'agence onusienne sera également utilisée pour « renforcer les conditions de retour vers la Syrie et lutter contre la traite des êtres humains en Ukraine », ajoute-t-il.
L'OIM soutient des programmes d'aide au retour volontaire (AVR) dans plus de 100 pays.
L'organisation mondiale « ne facilite ni ne met en œuvre les expulsions (et) n'intervient qu'une fois qu'une personne a donné son consentement éclairé pour recevoir de l'aide », assure-t-elle dans un communiqué daté du 12 mai.
La directrice de l'Organisation internationale pour les migrations s'est récemment rendue en Tunisie, où elle a été reçue par le président de la République, Kaïs Saïed. Lors de cette rencontre, le chef de l'État avait réaffirmé sa position sur la question de la migration irrégulière. Selon lui, la solution à ce problème ne peut être que collective, impliquant le démantèlement des réseaux criminels responsables de ce phénomène devenu « anormal ».
Au mois d’avril, une vive polémique a éclaté après des alertes sur des expulsions massives de migrants tunisiens depuis plusieurs pays européens, notamment l’Italie, la France et l’Allemagne.
Le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES) avait dénoncé, dans un communiqué publié le 3 avril 2025, « une grave violation de la dignité humaine » et affirmé que les témoignages de migrants expulsés de force ont mis au jour des pratiques récurrentes et contraires aux droits fondamentaux. L’organisation avait exigé la divulgation de tous les accords secrets liés aux opérations de rapatriement forcé et l’arrêt immédiat de ces expulsions.
La Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH) avait, elle aussi, dénoncé dans un communiqué publié le même jour, les conditions de rétention inhumaines, les agressions subies par les migrants, et l’absence de droit de recours, en contradiction avec les conventions internationales. Elle avait interpellé les autorités tunisiennes pour qu’elles prennent des mesures urgentes et transparentes afin de protéger les droits des citoyens à l’étranger et revoir les accords migratoires conclus avec les pays européens.
BN avec AFP