
L’année 2025 est décidément agitée pour le sport tunisien. Entre résultats contrastés, crise financière généralisée dans les clubs et frustrations grandissantes chez les supporters, un nouvel épisode vient raviver les tensions : un long message publié sur les réseaux sociaux par Fergie Chambers, sponsor américain du Club Africain, a enflammé la toile et déclenché une vive polémique.
Dans ce texte, Fergie Chambers sort de son silence et livre sa version des faits après des mois de tension croissante au sein du club. Il dénonce un manque total de transparence, une gestion chaotique, des promesses non tenues, et un système verrouillé par des intérêts anciens. Il affirme avoir été sollicité pour aider le club à un moment critique, avec la promesse qu’un investissement de 2,5 millions de dollars suffirait à assainir les finances. Or, selon lui, il a déjà injecté plus de 5,2 millions de dollars, sans que les résultats soient au rendez-vous. Il évoque des joueurs et des membres du personnel laissés sans salaire, des sections féminines négligées, une administration désorganisée, et surtout une direction qui l’aurait volontairement écarté des décisions clés, tout en instrumentalisant son image auprès du public et du staff.
Face à cette situation, Chambers appelle à une réforme en profondeur de la gouvernance du club, à un audit financier indépendant et à la mise en place d’une nouvelle structure plus transparente. Il affirme ne plus vouloir investir un centime tant que la situation n’est pas clarifiée. Il se dit prêt à se retirer si sa présence dérange, mais reste ouvert à poursuivre son engagement si les conditions sont réunies pour un véritable projet sportif crédible.
Mais qui est Fergie Chambers, cet homme d’affaires américain dont l’apparition soudaine dans le paysage sportif tunisien intrigue autant qu’elle divise ? Installé récemment en Tunisie, il affirme vouloir contribuer au développement du sport et soutenir des programmes sociaux à travers son engagement. Il a fondé la marque Jii dans le cadre de son partenariat avec le club et a été nommé symboliquement à la tête d’un comité de développement sportif — sans réel pouvoir décisionnel, selon ses dires.
Au-delà du récit livré par Chambers, sa prise de parole soulève une série d’interrogations fondamentales sur le fonctionnement du sport en Tunisie et sur les conditions de son propre engagement.
Ses revendications en matière de transparence, de gouvernance et de respect des engagements contractuels traduisent-elles une volonté sincère de réforme, ou masquent-elles d’autres intérêts moins avoués ? Que cherche réellement cet homme d’affaires américain dans un club tunisien en crise ? Quel est le sens de cet investissement, mené dans un contexte aussi instable, et apparemment sans perspective de retour financier immédiat ?
S.H
Et si la lucidité est un cran de sûreté,l'espérance (sic) aveugle
Il aurait mieux fait lui l'enfant rebelle héritier d'avoir dépensé cet argent pour les déshérités de la terre au lieu de se faire plumer par une bande d'escrocs