Après Kasserine, c’est au tour de Kairouan de découvrir qu’un habitant s’est fait passer pour le directeur de cabinet de la présidence du gouvernement. On ne sait pas ce que ce poste a de si attractif pour les usurpateurs, mais à ce rythme, il faudra peut-être penser à créer un concours national de faux conseillers.
Le ministère public près le Tribunal de première instance de Kairouan a en effet décidé, hier, lundi 12 mai 2025, de placer en garde à vue un individu quadragénaire, résidant dans le quartier Mohamed Ali, en plein centre-ville de Kairouan.
L’homme est accusé d’avoir usurpé l’identité de directeur de cabinet à la présidence du gouvernement. Profitant de ce faux statut, le suspect aurait réussi à duper plusieurs institutions publiques ainsi que des citoyens, afin d’obtenir divers services, dont des avantages matériels.
Les premiers éléments de l’enquête révèlent que ce n’est pas sa première tentative. En 2019 déjà, il avait été arrêté pour des faits similaires : il s’était alors fait passer pour un haut cadre du ministère de l’Intérieur, escroquant plusieurs établissements publics. Il avait été condamné, à l’époque, à une peine d’un an de prison.
Il est à noter que le suspect avait auparavant travaillé comme gardien de nuit au centre de soins pour personnes âgées de Kairouan, avant d’être renvoyé, après la découverte de ses activités frauduleuses.
L’enquête se poursuit afin d’identifier d’éventuelles complicités et de mesurer l’ampleur des préjudices causés.
Et ce n’est pas un cas isolé. Il convient de rappeler qu’un autre homme avait été arrêté dans le gouvernorat de Kasserine pour des faits quasi identiques. Lui aussi s’était fait passer pour le directeur de cabinet à la présidence du gouvernement. Pendant une semaine, il avait visité des établissements publics, donné des instructions à des fonctionnaires, et mené sa « mission d’inspection » comme s’il en avait reçu l’ordre officiel.
Deux imposteurs, deux gouvernorats, un même rôle. Faut-il y voir une nouvelle vocation nationale ? En tout cas, une chose est sûre : le poste de directeur de cabinet n’a jamais été aussi populaire… auprès des faussaires.
S.H
