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Rétrospective politique 2019 : un premier semestre riche en revirements
30/12/2019 | 20:25
8 min
Rétrospective politique 2019 : un premier semestre riche en revirements

 

Depuis la révolution tunisienne, 2019 peut être considérée comme l'une des années les plus riches en  événements et en rebondissements, notamment, sur le plan politique. Une année électorale au cours de laquelle la Tunisie a pu vivre les situations les plus extrêmes. Focus sur les évènements ayant le plus marqué la scène nationale.

 

 

Janvier 2019 : de la décadence de Nidaa Tounes à la création de Tahya Tounes

 

Le début de l’année n’a pas été de bon augure pour Nidaa Tounes. Bien que les choses n’étaient pas été au beau fixe au sein du parti, le mois de janvier a marqué le début de la véritable décadence. C’est dire que le parti avait beaucoup de peine à tenir son congrès à cause de Hafedh Caïd Essebsi qui voulait avoir la mainmise et prendre le contrôle des préparatifs. Des députés ont commencé à quitter le bloc parlementaire. Il s’avère également,que la fusion entre Nidaa et l'UPL n’avait aucune trace légale, et cette fusion a été, entre autres, dernière la démission de certains députés

Parallèlement, le projet politique autour du chef du gouvernement commençaient à prendre forme. Les consultations régionales se sont multipliées et le nom officiel du parti Tahya Tounes a été annoncé le 27 janvier.

Et ce n’est que vers la fin du mois que le président de la République, Béji Caïd Essebsi rencontre le chef du gouvernement Youssef Chahed après plus de deux mois.

 

Cela dit, la grève générale décrétée par l’UGTT le 17 janvier a été l’évènement qui a marqué le plus le début de cette année. Un bras de fer entre la centrale syndicale et le gouvernement a été engagé à cause des revendications des augmentations salariales dans la fonction publique.

Du côté d’Ennahdha, le mouvement continue à subir les accusations du comité de Défense des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, à travers des accusations contre Mustapha Khedher.

 

Février 2019 : l’école coranique de Regueb défraye la chronique

 

Le mois de février a été principalement marqué par l’éclatement de l’affaire connue par l’école coranique de Regueb. Une enquête journalistique a dévoilé « une école coranique » dans la ville de Regueb à Sidi Bouzid. Plus d’une quarantaine d’enfants vivaient dans un internat dans des conditions lamentables. Certains sont victimes de travaux forcés, de traite des êtres humains et même de sévices sexuels. Ce scandale a ébranlé toute la scène nationale.

 

Du côté des les partis politiques, la dégringolade de Nidaa Tounes s’est poursuivie avec la démission de Slim Riahi, en fuite à l’étranger, et la guerre entre Ridha Belhaj et Hafedh Caïd Essebsi. En contrepartie, Tahya Tounes poursuivait son ascension et la préparation de son congrès en grande pompe.

 

Les revendications sociales se sont accumulées avec plusieurs grèves notamment dans le secteur de l’enseignement et du transport des hydrocarbures.

 

Mars 2019 : le drame du centre de maternité et de néonatologie de Tunis

 

L’actualité durant le mois de mars a été marquée par le décès des 11 nouveau-nés au centre de maternité et de néonatologie de Tunis. Un drame qui a secoué toute la scène nationale. Le ministre de la santé Abderraouf Cherif a présenté sa démission et c’est Sonia Ben Cheikh qui occupe le poste par intérim. Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances du drame.

 

Du côté de la scène politique, le calendrier électoral a été fixé vers le début du mois de mars. L’ambiance de l’année électorale se fait ressentir, et Nabil Karoui et Nizar Chaâri font leur entrée dans la liste des présidentiables, selon le baromètre politique Sigma.

 

Les partis politiques continuent leurs décadences, notamment du côté de Nidaa Tounes dont l’alliance avec l’UPL a été officiellement rompue. Les choses ne vont pas mieux du côté de la Gauche, où les tiraillements commencent entre les deux leaders Hamma Hammami et Mongi Rahoui concernant la candidature à la présidentielle.

Vers la fin du mois, la Tunisie accueille le 30e Sommet arabe, intitulé « Sommet de la volonté et de la solidarité », en présence des chefs d’Etat et des délégations de la Ligue arabe.

 

Toutefois, et au milieu de toute cette effervescence, les députés au Parlement échouent dans l’élection des membres de la Cour Constitutionnelle.

 

Avril 2019 : Congrès de Nidaa Tounes, la fin d’un règne

 

Avec un début assez calme, avril a été ponctué par les développements du congrès de Nidaa Tounes. Un congrès tant attendu qui a signé la fin de ce parti avec une division en deux clans. Le premier dirigé par Hafedh Caïd Essebsi et le second mené par Sofiene Toubel. La guerre est déclarée entre les deux camps et chacun se dit être légitime. Plusieurs démissions se sont suivies du bloc parlementaire de Nidaa Tounes.

Le parti Tahya Tounes, quant à lui, a poursuivi la consolidation de son positionnement sur la scène nationale, en multipliant les déclarations et les nouvelles adhésions.

 

La fermeture de la chaîne Nessma a été un des évènements remarquables de ce mois. L’interruption de la diffusion de la chaîne sur ordre de la Haica a suscité une vive polémique. Le patron de la chaîne, Nabil Karoui avait accusé le gouvernement d’être derrière cette décision.

 

Le mois s’achève par le drame des travailleuses agricoles où un camion transportant des ouvriers agricoles s’est renversé sur la route reliant Foussana et Bouderies (Kasserine). L’accident fait 12 morts et 20 blessés.

 

Mai 2019 : le calme avant la tempête

 

Le mois de mai, coïncidant avec le mois de ramadan, était assez calme durant les trois premières semaines. Le calme avant la tempête des élections. Les partis ont continué leurs tiraillements et leurs manœuvres pour se positionner sur l’échiquier politique.

Le parti Tahya Tounes a annoncé la fusion officielle avec le parti Al Moubadara de Kamel Morjane.

D’autre part, le patron de la chaîne Nessma, Nabil Karoui a annoncé officiellement sa candidature pour les élections présidentielle et législatives. Suite à quoi, se déclenche la polémique autour des amendements de la loi électorale visant à l’exclure de la course lui et l’association Aich Tounsi de Olfa Terras.

 

Juin 2019 : le malaise du président de la République, Béji Caïd Essebsi


Malgré la polémique et un premier échec au Parlement, les amendements de la loi électorale ont été adoptés. Nabil Karoui assure qu’il poursuivra sa course à la présidentielle et qu’il finira par devenir président.

Le chef du gouvernement, Youssef Chahed a été désigné président de Tahya Tounes. Bien que plusieurs voix ont appelé à sa démission, Youssef Chahed a poursuivi sa mission à la tête du gouvernement.

 

Kaïs Saïed a fait ses premières déclarations annonçant qu’il est pour la peine de mort et la suppression des élections législatives. Quelques jours plus tard, il annonce qu’il est contraint de se présenter à la présidentielle.

La Tunisie a été élue pour la 4ème fois membre non-permanent du conseil de sécurité de l’Onu.

Par ailleurs le président de la République, Béji Caïd Essebsi a été victime d'un premier malaise le 21 juin 2019. Il a été admis à l’hôpital militaire, mais il l’a quitté rapidement. Le 27 juin, il fait un deuxième malaise plus grave, des rumeurs circulent quant à son décès. Une véritable confusion s’installe sur la scène politique, notamment, quant à la vacance au poste du président de la République.

 

Sarra Hlaoui

30/12/2019 | 20:25
8 min
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Commentaires (2)

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Lol
| 31-12-2019 15:25
Rappellez vous de l'euphorie de 2014 quand les Tunisiens ont donné leur confiance au progressistes. Tout était possible.
Malheureusement, hafed et ses corrompus ont tout détruit et Nida fut la plus triste blague dans l'histoire de la Tunisie.
Ont ils appris la leçon ? Non une partie de la bande des corrompus est passée chez kaleb ennahda pour continuer à détruire notre réputation.
Préparez vous à la prochaine révolution à l'iranienne

Microbio
| 30-12-2019 21:52
Mon dieu comme c´est beau la photo de cette femme tunisienne en bas et à gauche!