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27 juin, la journée de toutes les peurs !
30/06/2019 | 15:59
6 min
27 juin, la journée de toutes les peurs !

 

27 juin 2019, les Tunisiens ont retenu leur souffle, redoutant qu’un malheur ne s’abatte sur le pays. Le double-attentat suicide commis à Tunis et l’attaque d’une station radiophonique à Gafsa n’avaient pas réellement effrayé les Tunisiens, qui avait rapidement retrouvé leur train-train quotidien. C’est plutôt l’hospitalisation en urgence du président de la République, Béji Caïd Essebsi, qui leur a causé le plus de frayeur. La Tunisie n’avait pas le droit de faillir, à quelques mois des élections et en l’absence d’une Cour constitutionnelle. Pourtant, certains ont profité de ce moment pour étaler toute leur mesquinerie.

 

C’est le cas d’Amira Yahyaoui, fondatrice et ancienne présidente de l’Ong Al Bawsala et actuellement membre du conseil d’administration de Silatech, une organisation sociale régionale, fondée par Cheika Mozah bint Nasser Al Missned en 2008. Sans scrupule, elle avait essayé d’alimenter les rumeurs sur le décès du chef de l’Etat via son compte Twitter.

Durant cette journée difficile, Amira Yahyaoui, qui a clairement raté une occasion de se taire, a publié un tweet estimant que le président Caïd Essebsi était assez complaisant avec les dictatures de Bourguiba et de Ben Ali en ajoutant : « Tout a une fin et il ne manquera pas ».

Bien entendu, ce tweet n’est pas passé inaperçu sur les réseaux sociaux et les critiques ont rapidement fusé. Certains ont même estimé, sur un ton moqueur, que la palme d’or de l’hypocrisie, du déshonneur et de l’indécence revenait à cette jeune militante des droits de l’Homme ainsi qu’à Intissar Kheriji, fille du leader islamiste d’Ennahdha, Rached Ghannouchi.

Cette dernière ne s’était pas en effet retenue d’alimenter les intox sur le chef de l’Etat à un moment où la Tunisie était assez fragilisée par la cupidité et l’égoïsme d’une partie de la classe politique.

« Le président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), Mohamed Ennaceur, succèdera ainsi au chef de l’Etat jusqu’à la tenue des prochaines élections. Reste à savoir s’il va signer la semaine prochaine les amendements de la loi électorale », a-t-elle écrit. Cette dernière a rapidement supprimé ce tweet peu de temps après. Mais une capture d’écran de cette publication avait été largement publiée sur les réseaux sociaux…

 

Les réactions des personnalités politiques n’ont, d’ailleurs, pas tardé. A titre exemple, le secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Taboubi, a estimé que le malaise de Béji Caïd Essebsi avait dévoilé « la mesquinerie » de certaines parties.

De son côté, le président de Machrouû Tounes et ancien ministre-conseiller politique du cabinet présidentiel, Mohsen Marzouk, avait indiqué dans un post Facebook que les personnes ayant cherché à faire le buzz ont « manifesté leur bassesse » et, par conséquent, « ne constituent qu’une minorité comme dans toute société ». « Jeudi dernier a été l’occasion de les démasquer. Le mieux pour eux serait de présenter leurs excuses au peuple tunisien connu pour son indulgence », a-t-il ajouté.

Et les critiques envers Intissar Kheriji ne se sont pas arrêtées là. Le secrétaire général de Machrouû et député du bloc Al Horra, Hassouna Nasfi, avait estimé que Rached Ghannouchi aurait mieux fait de critiquer et réprimander sa fille au lieu de faire un commentaire sur l’erreur de communication de la présidence de la République concernant l’état de santé de Béji Caïd Essebsi.

Le leader islamiste avait, en effet, estimé que la présidence de la République « a commis une faute de communication en publiant deux communiqués le jour des deux attentats, semant ainsi frayeur et inquiétude auprès des Tunisiens ».

Et d’ailleurs, Ghannouchi n’était pas le seul homme politique à avoir critiqué cette erreur de communication. Le président de l’Union patriotique libre (UPL), Slim Riahi, actuellement à l’étranger, avait en effet dénoncé sur sa page Facebook les erreurs de communication et de coordination de « certains arrivistes » occupant des postes délicats, ainsi que de leur mauvaise foi.

« Ils ont même collaboré avec certaines parties qui n’ont pas saisi les principes de l’Etat et de la patrie. Tôt ou tard, ils seront éjectés par la démocratie », avait-il prédit.

 

Réagissant à ces critiques et aux rumeurs sur le décès du président Caïd Essebsi, les conseillers à la présidence, Saïda Garrach, Firas Guefrech et Noureddine Ben Ticha sont sortis de l’ombre et essayé tant bien que mal de rassurer l’opinion publique sur l’état de santé du commande suprême des forces armées.

Le chef du gouvernement, Youssef Chahed, le secrétaire général de Nidaa Tounes, Hafedh Caïd Essebsi, et le médecin traitant du chef de l’Etat à l’hôpital militaire de Tunis, Dhaker Lahidheb ont eux aussi affirmé que l’état de santé de M. Caïd Essebsi était « stable ».

 

Malgré ces explications, l’opinion publique n’a pas été vraiment convaincue. Les Tunisiens n’attendaient qu’une seule chose : avoir une preuve que le président de la République était bel et bien en vie. Une photo ou même une vidéo serait la bienvenue disaient certains ! Mais hélas rien de tout cela ne s’était produit.

Les internautes se sont demandés, ces derniers jours, si la présidence de la République n’essayait pas de masquer la vérité et préparait en silence la cérémonie d’enterrement.

Or, ces frayeurs se sont vites dissipées dès la publication de la présidence de la République d’un troisième communiqué annonçant que M. Caïd Essebsi s’était entretenu par téléphone avec le ministre de la Défense nationale, Abdelkarim Zbidi.

Les hommes politiques et les syndicalistes ont eux aussi emboîté le pas à Carthage, en indiquant dans des communiqués publiés séparément qu’ils ont rendu visite à M. Caïd Essebsi pour s’assurer que son état de santé s’améliorait bel et bien.

 

Force est de constater que la présidence de la République n’a pas su gérer la crise. La communication balbutiante face à la multiplication des rumeurs a alimenté la paranoïa générale. Si les services de Carthage ont tenté de calmer les tensions, le jeudi 27 juin 2019 aura pourtant été une journée très éprouvante pour de nombreux Tunisiens. Avec un double attentat terroriste qui a fait 8 blessés et causé le décès de l’agent de la police municipale, Mehdi Zammali, tombé en martyr, les Tunisiens n’avaient pas besoin d’un drame supplémentaire. A l’heure actuelle, le chef de l’Etat se rétablit doucement mais sûrement annoncent les proches de la présidence qui affirment qu’il pourra bientôt reprendre ses activités là où il les avait quittées…

 

Emna Ben Abdallah

30/06/2019 | 15:59
6 min
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Commentaires (7)

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Faouzi38
| 01-07-2019 15:01
Puisque nous savons que BCE a été EMPOISONN'?
Maintenant le peuple Tunisien a le droit de savoir qui a EMPOISONN'? le Président de la république ?
Moi en tant que Tunisien je demande qu'une enquêter soit ouverte par le juge du tribunal MILITAIRE pour tentative d'assassinat sur président de la république par EMPOISONNEMENT ...
VIVE LA TUNISIE LIBRE ET IND'?PENDANTE ...

Sidi Bou
| 01-07-2019 10:12
Que le diable emporte Gannouchi ,sa fille et tous les faux islamistes qui ne cherchent que de prendre les reines des pouvoirs du pays.
Ils veulent que Gannouchi devient Président ( Signal significative: c'est dernier temps il porte plus souvent la cravate.

veritas
| 01-07-2019 02:09
Les khwanjias ont passé à la vitesse supérieure ils ont les moyens d'orchestrer un putsch pour garantir leur survie car ils se sont rendu compte qu'ils ne peuvent compter sur les élections prochaines car la grande majorité du peuple les a haïs ce qui provoquera leur chute du gouvernement et l'arrivée d'un autre gouvernement défavorable a leur intérêt qui risque d'ouvrir Tout les dossiers qui impliques les khwanjias chose qu'ils refusent d'entendre parler alors ils feront tout et n'importe pour rester en place pour garantir une impunité éternelle,le risque d'embrasement du pays va être très fort et le rythme des conflits va s'accélérer pour empêcher tout risque de les éloigner du pouvoir même par le biais des élections les mois prochains vont être rude et très graves pour le pays ce qui risque de provoquer un éclatement du pays et une guerre civile qui ne dit pas son nom à moins qu'on précipite les choses pour anéantir le mal qui guète le pays .

Ghazi
| 30-06-2019 19:35
Je vous dirai ce que les politiciens savent, mais n'ont pas le courage de le divulguer au peuple Tunisien à propos de ce qui s'était à BCS, aucun membre de ce gouvernement ou de l'ARP n'ouvrira son bec, pour dire haut et fort que les frères musulmans filiale Tunisie, s'apprêtait à faire un nettoyage d'obstacles, un 'Clearing house' une fois pour toute, pour avoir les législatives et la présidentielle, une sorte de 2 en 1, avec un emballage assuré par YC dans un 1er temps et Abelfatteh MOUROU dans un 2ème temps.

Le 17 Juin BCS était en France pour un contrôle de routine, sa santé était au top, rien à signaler, rentré le 20 Juin, le vendredi 21-06 il est victime d'une INFECTION inexpliquée, le 23- 06 cette infection présumée s'est avérée une INTOXICATION septicémique à la limite d'un EMPOISONNEMENT démontré par le Dr. Mounir Ghariani, c'est ce dernier qui s'était déplacé à Paris et qui a eu l'exactitude des analyses le Jeudi 27-06 très tôt le matin et qui les a transmis au général médecin Mustapha Ferjani. A vrai dire, nos médecins militaires ont fait un travail remarquable, ils ont été aidés par d'autres confrères TUNISIENS en France.

Ceci est en relation directe avec la visite de Madeleine Albright le 21 juin, elle est venue pour secourir ses mercenaires connus sous le nom des frères musulmans, il voulait coûte que coûte décaler les élections au mois de Mai 2020, face à un accord positif entre les 3 (BCS-Kheriji et Madeleine Albright), le 22 Juin BCS est revenu sur l'accord de reporter les élections, le 23-06 il a été empoisonné.
Tous ces politiques que vous voyez à la TV savent parfaitement ce qui s'était passé, mais personne n'ouvrira la gueule soit par peur, soit par intérêt.

Jusqu'ici tout allait bien, mais ce 2 en 1 a foiré, par l'apparition brusque de Mohamed Naceur à L'ARP, qui s'était levé de son lit de l'hôpital pour couper le fils que tenait YC + Les islamistes + Les arrivistes. Attention : Mohamed Naceur n'a pas agit par héroïsme, mais sous le conseil de Abdelkerim Zbidi.

Ce n'est pas difficile de reconstituer ce puzzle : Remonter les dates des faits, synchroniser les communiqués et mettre les déclarations de tout le monde par date et heure (Inclure la déclaration de Kheriji où il confirme la date des élections et met en garde YC, c'était quelle date en juin ?), ce n'est pas de la science-fiction ou de l'imaginaire, c'est des évidences, ceux ou celles qui parlent de complotites ou de théorie de complot (Pour ou contre), ça c'est dans les livres que vous lisez cela, la réalité et le terrain politique ce n'est pas de la théorie, c'est les coups tant qu'on a une classe politique pourrie à la moelle.

N'attendez pas que ça se résous, attendez-vous à d'autres coups plus graves, vu que la partie politique actuellement en Tunisie est une partie de cartes dévoilées, une sorte de belote russe mais aussi d'une roulette russe.

Les prochaines 3 semaines sont extrêmement cruciales.
(Réf. Communiqué de l'état : Cette année pas de vacance 2019)

HatemC
| 30-06-2019 19:23
Aucune info concernant la visite de Ghannouchi au chevet de BCE '?'.
BCE et son entourage a refusé ? HC

Forza
| 30-06-2019 18:12
Les gens paniquent trop et très vite. Un '?tat d'institutions est beaucoup plus stable que pensent certains Tunisiens qui pensent qu'un pays ne tourne pas sans un Zaim. BCE fait un bon travail mais je comprends pas les craintes des gens. Oui nous n'avons pas de cour constitutionnelle et il faut l'accélérer mais de la à parler de doutes, de peur est exagéré.

Zohra
| 30-06-2019 17:56
On va dire que Bajbouj compte pour beaucoup de tunisiens, la preuve

Pour l'anecdote
une des voisines de ma cousine
On était en train de boire un café, soudain on entendait, heurtait "Wouh Wouh..." intriguée ma cousine se précipite dehors pour voir ce que se passe. C'était sa voisine croyant au décès de Bajbouj :rabi ytawil fi omrou" elle hurlait en pleurant et en disant "Ebeji mat elbeji mat". On avait eu du mal à la raisonner que c'était des mensonges. ...

Un film quoi ha ha

Rabi yahdi