alexametrics
samedi 11 mai 2024
Heure de Tunis : 20:51
A la Une
Les principaux problèmes de l'économie tunisienne, selon Christine Lagarde
09/09/2015 | 19:58
6 min
Les principaux problèmes de l'économie tunisienne, selon Christine Lagarde

 

La directrice générale du FMI, Christine Lagarde, a prononcé mercredi 9 septembre 2015 à la Banque centrale de Tunisie, un discours devant un panel d’investisseurs et d’hommes d’affaires.

On y trouve une analyse détaillée de la situation de l’économie tunisienne et des principaux facteurs qui la freinent. Entre les problèmes économiques de l’Europe, dont dépend la Tunisie pour ses exportations à hauteur de 70%, la masse salariale qui représente 13% du PIB ou la bureaucratie de l’administration tunisienne, Mme Lagarde a été bien franche dans son analyse. Les solutions existent, encore faut-il qu’elles soient mises en application.

Voici quelques extraits de son discours, sélectionnés par Business News.

 

Consensus

 

« (…) Et pourtant, la Tunisie a su surmonter ces épreuves. Comment? En ne perdant jamais de vue un objectif primordial : le consensus doit servir de socle à la nouvelle démocratie. Un consensus fondé sur le respect, les opportunités économiques et la solidarité nationale. »

 

Europe

 

« La conjoncture extérieure antérieure aux événements du Bardo et de Sousse a ajouté de nouvelles difficultés. La faible croissance de l’Europe — principal partenaire commercial de la Tunisie — a eu un impact important sur deux secteurs majeurs de l’économie tunisienne.

Tout d’abord le commerce. Plus de 70% des exportations Tunisiennes sont à destination de l’Europe et d’après nos analyses, un recul de 1 point de la croissance en Europe fait baisser de 0,6 point celle de la Tunisie. C’est loin d’être négligeable. »

 

Tourisme

 

« Le tourisme est l’un des moteurs de l’économie tunisienne : il représente près de 7 % du PIB et emploie plus de 400.000 personnes. Et près d’un touriste sur deux (45 % exactement) est Européen.

Ce secteur aussi a été rudement éprouvé par le ralentissement Européen. L’an dernier, les arrivées de touristes européens ont chuté de 26 % et les recettes ont été inférieures de 15 % à celles de 2010. Les récents attentats ont aussi porté un nouveau coup au tourisme, avec une baisse attendue des recettes de 50 % par rapport à l’an dernier et des répercussions tangibles sur l’économie, dont l’impact sera très significatif en matière d’emploi

Nous prévoyons en conséquence une croissance de l’activité économique de seulement 1 % pour l’année en cours, selon nos dernières prévisions. »

 

Pétrole

 

« Nous nous attendons à ce que les cours des matières premières restent bas pendant une période prolongée. Cela permettra de réduire les déséquilibres des comptes extérieurs et budgétaires. Une baisse des cours du pétrole de 10 dollars par baril permet, selon nos estimations, un recul des déficits budgétaire et extérieur de la Tunisie de 0,6 % du PIB. Ceci constitue des gains significatifs pour la Tunisie, comme pour nombre d’autres pays importateurs. »

 

La voie à suivre

 

« Laissez-moi commencer par ce magnifique proverbe tunisien qui dit : «Qui veut de belles choses doit veiller toute la nuit.»

 

Chômage et pauvreté

 

Ne nous berçons pas d’illusions. La route qui mène vers le succès économique de la Tunisie ne sera pas aisée car elle est semée d’obstacles.

En premier lieu, le nombre des sans-emploi reste très élevé, particulièrement chez les jeunes et les femmes. Le taux de chômage des jeunes — 34 % — est le double du taux de chômage global. Et les disparités régionales — un facteur déterminant dans le déclenchement du Printemps arabe — restent considérables. Le taux moyen de pauvreté est trois fois plus élevé dans l’intérieur du pays que dans les régions côtières plus aisées. »

 

Baisse des subventions versus augmentation des salaires

 

Il faut un budget pro- croissance. Pour exploiter le potentiel de croissance de la Tunisie, il faudra accroître les dépenses d’investissement.

L’an dernier, une marge budgétaire de 1,6 % du PIB a été dégagée grâce à la baisse des subventions énergétiques liée à la diminution des cours pétroliers internationaux. Ces économies ont toutefois été absorbées en grande partie par une hausse des salaires de la fonction publique. La masse salariale de la Tunisie avoisine 13 % du PIB, ce qui en fait une des plus élevées au monde.

 

Dépenses publiques et réforme fiscale

 

Améliorer la composition du budget afin de promouvoir la croissance nécessitera la réorientation des dépenses publiques au profit des investissements et des dépenses sociales. Cela nécessitera aussi une réforme du système fiscal, afin de le rendre à la fois plus équitable et plus efficace.(..) Dans le cas de la Tunisie, par exemple, il est possible d’améliorer l’équité et l’efficacité de l’appareil fiscal en le simplifiant, en le rendant plus progressif et en réduisant l’écart entre les taux d’imposition des secteurs nationaux et extraterritoriaux.

 

Réforme bancaire

 

Un système bancaire moderne, soumis à une stricte supervision et ouvert à la concurrence, est indispensable pour améliorer l’accès au crédit et fournir aux secteurs productifs les ressources nécessaires, à tous les secteurs productifs, les start-ups comme les PME, les grands groupes comme l’économie solidaire.

Les banques publiques constituent un bon point de départ : elles rassemblent à elles seules 40 % du total des actifs bancaires et plus d’un quart des créances en souffrance. La recapitalisation de ces établissements, et la restructuration d’autres, sont des premiers pas importants, qui doivent permettre d’améliorer les pratiques de gouvernance et faciliter l’intermédiation financière. Mais il faut poursuivre.

 

Climat des affaires

 

La Tunisie a besoin d’un climat des affaires de premier ordre pour que la croissance puisse décoller rapidement.

Actuellement, les entreprises subissent le carcan d’une réglementation complexe et pesante. Ainsi, d’après les indicateurs « Doing Business » de la Banque Mondiale, il faut 94 jours pour obtenir un permis de construire, et 50 % des secteurs économiques font face à des restrictions de tout ordre qui freinent les investissements. Cette réglementation asphyxie le secteur privé, brouille la transparence des règles et entrave les investissements et la création d’emplois.

Il faut maintenant que toutes les entreprises bénéficient de « l’égalité des chances ». Deux textes de loi peuvent changer la donne. Le premier est le nouveau code des investissements, qui sera crucial pour doper les investissements privés domestiques ou internationaux. Le second est la loi sur la concurrence et les prix, approuvée par le Parlement la semaine dernière, qui permettra d’ouvrir de nouveaux débouchés et d’éliminer les pratiques discrétionnaires.

 

Le monde vous regarde !

 

La Tunisie s’engage aujourd’hui dans une nouvelle phase historique de démocratie, vers une société nouvelle caractérisée par la solidarité et la cohésion. Une société unie dans la quête du progrès, des opportunités et de la prospérité économiques. Le monde vous regarde et se tient fermement à vos côtés. N’en doutez pas, le Destin va vous répondre.

09/09/2015 | 19:58
6 min
Suivez-nous

Commentaires (24)

Commenter

TMT
| 11-09-2015 12:25
Vous vous trompez de cible
S agissant de Mme Lagarde,je ne réclame qu'un minimum de décence et je te laisse le soin de définir ce minimum ,inta wa akhlekek
En ce ki me concerne,je te fais davoir que je ne suis pas physicien,mais j ai appris que (e:mc2);et comme vous sembler avoir trouvé les paramètres de la lourdeur administrative (masse et poids) sachez,à votre gouverne,l élément plus important à savoir la réaction soit par frottement(frein)ou par moteur à réaction (avion) etc...je ne sais pas encore dans quel type vous classer...je demanderai conseil à la Nasa
Ps :vous avez remarqué que je vous vouvoie

DHEJ
| 10-09-2015 20:45
Le grand sinistre Nooman FEHRI l'aurait appelé E-ADMINISTRATION... objet d'un accord avec la Corée du sud!


Désormais la salut de la Tunisie passe par un petit changement

Plus d'Ecole Nationale d'Administration


mais


Ecole Nationale d'Ingénierie Administrative

Où o enseigne la création et la gestion des flux grâce à des outils dont le fameux tube Pitot!

J'espère que tu sauras faire l'analogie!


Lourdeur (MASSE ou POIDS) administrative ou lenteur (VITESSE) des procédures administratives!

D'où quantité de mouvement ou puissance!


Que faut-il qu'elle regarde LAGARDE?!

TeTeM
| 10-09-2015 20:20
Bref, revenons en à notre pays. Je trouve l'analyse de la patronne du FMI pertinente et beaucoup de chose était déjà en l'état à la fin du règne de Ben Ali. En premier lieu la lourdeur de la bureaucratie. Trop de fonctionaire et pas assez de productivité. Ceci ne crée pas un climat propice au monde des affaires. Il faut à tout prix simplifier certaines démarche voir les dématérialiser! Quand je vois qu'en France je peux avoir mon B3 gratuitement par la poste en 3 clicks tandis que ma femme doit supplier le fonctionnaire de faire le nécessaire après être revenu 2 fois (2 jours différents sinon ça serait pas drôle!), on est en droit de se poser des questions non? Alors si Hatem C vous trouvez toujours que HatemB est déconnecté ;)?

TeTeM
| 10-09-2015 20:12
Que diable vient faire la Syrie dans ce sujet? Si Hatem, que cela vous plaise ou non, la Tunisie est un pays arabe. Vous pouvez les haïr mais cela fait parti de notre heritage culturel.

Les "zimmigrés" sont déconnectés et stigmatisé? Votre propos me stigmatise bien plus que n'importe quel européen. De grâce, ne parlez pas de ce que vous ne connaissez pas! La discrimination? Je ne connais pas! Et pour ce qui est de la connexion avec la Tunisie en un mois j'ai droit à un concentré de ce qui se fait de mieux ai bled : corruption et paresse (dès la descente du bateau, pauvretés dès qu''on sort du port, incivisme dès que l'on prend la route et j'oubliai la saleté présente partout en Tunisie...).

Dire que les Européens pillent la Syrie de sa main d'oeuvre c'est méconnaître le contexte européen. L'arrivage massif de migrants dans un pays où le chômage est aussi élevé que les scores du F-Haine ne peut être désiré. Maintenant, oui on peut discuter et douter de la pertinence de l'intervention du nain de l'Élysées.

Fadi
| 10-09-2015 20:00
13% du PIB pour les incultes, et nuisibles: comprendra qui voudra.

TMT
| 10-09-2015 19:52
On ne peut descendre plus bas!
Toi qui nous parle d'ingenieurie administrative,peux-tu nous faire partager tes lumières et bous au moins vous l'aviez appliquée
Peut-être chez Airbus ou Boeing
Please, cessons de parler pour ne rien dire

observator
| 10-09-2015 16:38
Il faut éradiquer tous ces affairistes suceurs de sang qui corrompent tous ceux qu'ils peuvent et et qui bloquent ceux qui veulent travailler risquer innover chercher...produire..

La corruption notre grande gang-renne.
Comment voulez-vous travailler correctement quand les autres utilisent la corruption pour vous faire de l'ombre.
Un simple exemple : l'éducation :

La corruption est telle qu'il suffit d'avoir le diplôme pour la forme pour obtenir la place du moment qu'on bénéficie d'un piston quelconque ou avoir les moyens d'engraisser ceux qui ont le pouvoir d'embaucher.

C'est pourquoi des parents d'élèves payent des enseignants sous des formes diverses pour que leurs enfants obtiennent de bonnes notes.
Parce qu'au fond les compétences ne veulent plus rien dire dans ce pays.
Alors que dira t on des affairistes et des affaires.

ETTOUNSI
| 10-09-2015 14:02
Les solutions sont pourtant claires pour tous:

- Re-orienter des employés de la fonction publique vers de nouveaux secteurs.
- Faciliter la création d'entreprise: c'est très lourd et lent. Ca bloque les initiatives qui créent de l'emploi et de l'innovation
- Appliquer la loi .. surtout sur les pots de vin et à tous les niveau. Trop de Rachoua en Tunisie
- les gens doivent payer leur impôts .. surtout les métiers libéraux: Médecin, cafés, ...
- Trouver de nouveaux créneaux autres que le tourisme
- motiver les cultivateurs.

R.T.
| 10-09-2015 12:59
Elle vise de nous faire remplacer notre peau par une carapace de tortue pour ralentir notre rythme de travail envers le développement économique rapide . les po(bou)liticiens calculent tout en leur faveur.Aucune moralité pour le bien économique des pays condamnés à rester tiers monde.

vitalis
| 10-09-2015 12:54
Elle fait son boulot, et bien.
Combien de femmes et d'hommes politiques tunisiens connaissent la Tunisie aussi bien que cette dame?! Pas d'aveuglement, que diable!
Une tête bien remplie sur des jambes sublimes, j'en connais très peu!