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L'huile d'olive tunisienne et l'exigence du label
23/12/2010 |
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L'huile d'olive tunisienne et l'exigence du label
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Les olives ou « les perles noires », comme aimaient à les appeler autrefois les ouvrières des champs, ont toujours fait la richesse agricole de la Tunisie. En effet, notre pays est le troisième producteur et exportateur d’huile d’olive dans le monde. Et d’ailleurs, l’oléiculture constitue l’activité principale du secteur agricole tunisien avec pas moins de 310.000 exploitations.
Et pourtant ! L’engouement pour l’or vert n’a pas évité au secteur de rester une sorte de canard boiteux, et pour cause : le produit, aussi désiré soit-il, souffre d’un manque de mise en valeur et connaît les pires difficultés encore pour occuper les premiers rangs sur les marchés internationaux.


Dans les dix premiers mois de 2010, environ 100.000 tonnes d’huile d’olive ont été exportées dont 7.500 tonnes d’huile conditionnée. Ces chiffres ont été avancés par Abdessalem Mansour, ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, au cours de l’examen du budget de son département pour l’année 2011 par la Chambre des conseillers.
Voilà un chiffre qui en dit long. Pourquoi seulement 7.500 tonnes d’huile d’olive conditionnée ? Quand nous savons clairement que le conditionnement constitue tout l’enjeu de la commercialisation de l’huile d’olive tunisienne sur les marchés étrangers : A savoir qu’il faut limiter au maximum la vente de notre or vert en vrac afin de récolter les mérites d’un label tunisien et de créer de la valeur ajoutée.

Et quoi de mieux qu’un plan de communication bien fignolé et basé sur les atouts de la Tunisie en matière d’oléiculture pour vendre l’huile d’olive « made in Tunisia ». Et c’est aux structures spécialisées, à l’instar du Packtec et du Cepex, de ficeler une stratégie globale avec le concours des producteurs et exportateurs. En voici un exemple de démarche qui devrait être bien médité : Au début de ce mois, plus précisément du 3 au 6 décembre 2010, une pléiade de représentants de médias chinois était en visite de travail en Tunisie. Cette visite entrait dans le cadre de la campagne de promotion de l’huile d’olive tunisienne sur le marché chinois selon un communiqué publié par le ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche. Rappelons que cette campagne est organisée par l’Office National d’Huile d’Olive et ce, avec la collaboration du Conseil Oléicole International.
Aucunement hasardeuse, cette visite tombait à pic avec la campagne de collecte d’olives et avait donc pour objectif essentiel de faire connaître à la délégation chinoise l’ensemble des activités des différents acteurs du secteur oléicole tels que les professionnels et opérateurs dans les diverses étapes de la production à l’exportation en passant par les différentes structures administratives impliquées.

Bien sûr, et pour mener à bien une telle campagne, il était impératif de passer par une bonne dégustation de l’huile d’olive tunisienne tout en prenant connaissance de ses variétés, ses vertus sanitaires ainsi que ses caractéristiques alimentaires. Sans verser dans les conclusions hâtives, on peut cependant dire que cette visite a remplis son but : la délégation chinoise a exprimé, dans un communiqué rapporté par la TAP, sa satisfaction quant aux efforts déployés pour la promotion de l’huile d’olive tunisienne, la modernisation des systèmes de production ainsi que la valorisation des résultats de la recherche scientifique dans le développement et l’amélioration de la qualité de production.

Par ailleurs, on s’attend pour l’année 2011, et selon les dires d’Abdessalem Mansour, à un fléchissement de la production d’huile de l’olive. « La production de la Tunisie sera comprise entre 110 et 120 mille tonnes, soit une baisse par rapport aux 160 mille tonnes produites l’année dernière » a déclaré le ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche.
Certes on est bien loin des chiffres de la saison 2008-2009 qui ont atteint les 200.000 tonnes produites. Mais cette baisse, évaluée à hauteur de 31,3%, ne devrait pas être inquiétante outre mesure puisque la Tunisie prendra appui sur ses stocks de réserves afin de booster les exportations, comme l’a affirmé le ministre lors de son intervention à la Chambre des députés.

En effet, 25.000 tonnes de stocks seront utilisées pour renflouer les exportations afin qu’elles atteignent les 115.000 tonnes pour la saison en cours. Cette dernière qui, rappelons-le, a commencé depuis le mois de novembre pour la récolte des olives. Le Conseil International de l’Huile d’Olive a publié des statistiques concernant la consommation de ce produit dans le monde qui enregistrera une hausse de 3,5% au titre de l’année 2011. En revanche, il faudra s’attendre à une chute de la production de l’ordre de 2,5%.

Si la quantité baisse pour cette saison, il ne faut en aucun cas « réserver » le même sort pour la qualité. Parce que l’huile d’olive tunisienne doit sa renommée à sa qualité raffinée, d’où la nécessité absolue de conserver, à tout prix, le même standing de qualité, voire de veiller à l’améliorer afin de conquérir davantage de parts de marché.
La prochaine étape sera, donc, la conquête du marché chinois. Elle ne sera pas facile à franchir avec la présence des mastodontes espagnols et italiens. C’est dire qu’il faudra se munir des « armes » nécessaires, en l’occurrence celles communicationnelles et commerciales.

En fait, nous ne faisons ici qu’exprimer une lapalissade. C’est exactement comme si nous disions « 1+1 » font …2 !
23/12/2010 |
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