
Dimanche soir, le chef du gouvernement, Elyes Fakhfakh donnait une interview télévisée très attendue. Ferme et motivé, il a édifié un constat inquiétant de la situation économique du pays. Elyes Fakhfakh a rappelé, entre autres, la nécessité de réformer le secteur public et les caisses sociales, évoquant la possibilité, « si les choses ne sont pas rapidement reprises en main » de voir l’Etat contraint de réduire les pensions de retraite et les salaires de la fonction publique. Dans un contexte où les négociations sociales ne vont pas tarder à reprendre, où l’UGTT parle déjà d’une prochaine augmentation des salaires, la période à venir risque d’être très tendue…
Dès la prise de pouvoir du nouveau gouvernement d’Elyes Fakhfakh, le secrétaire général adjoint de l’UGTT Samir Cheffi a donné le tempo, affirmant que le gouvernement devra respecter les accords déjà conclus entre l’UGTT et l’ancien gouvernement de Youssef Chahed.
Il a souligné que le nouveau gouvernement devait placer l’amélioration du pouvoir d’achat du citoyen au centre de ses priorités ainsi que la réforme des établissements publics et la révision du système fiscal.
La pandémie du nouveau Coronavirus, qui a mis le monde entier en arrêt depuis le mois de mars, a conduit à la suspension de toutes les négociations donnant au passage le coup de grâce à l’économie de la Tunisie. Parlant du danger qui guette le pays, du surendettement et d’un contexte qui fait craindre le pire, le chef du gouvernement a martelé dans son intervention, que l’UGTT devait faire preuve de responsabilité et prendre en compte la situation réelle pour adapter son discours.
Le pire dont a parlé Elyes Fakhfakh englobe notamment la réduction des salaires. « Nous avons créé une commission avec l’UGTT et avons tout mis sur la table. Nous avons voulu adresser un message à l’UGTT, expliquer que la situation du pays est critique et que nous ne pouvons continuer ainsi. Il faut retrouver la raison et relancer l’économie. Nous avons vu le résultat du travail commun lors de la crise sanitaire quand tout le monde s’est rassemblé, une victoire a été réalisée et il faut continuer ainsi. La gouvernance et la bonne gestion sont de rigueur, si les caisses sociales restent dans la situation actuelle, les retraites ne pourront plus être payées dans leur totalité et les salaires du public seront réduits. Notre partenaire social est au courant de tout, nous avons tout exposé et débattons de ces sujets. Je suis moi-même d’accord avec certaines positions de l’UGTT mais il s’agit en ce moment de prioriser. Certaines choses peuvent être faites tout de suite mais d’autres pas », a-t-il confié.
La centrale syndicale a très vite réagi aux propos du chef du gouvernement et malgré le débat censé être « en cours » et une commission créée dans le but de trouver des solutions consensuelles, elle a exprimé son refus catégorique de réduire les salaires des employés et fonctionnaires du secteur public dans le cadre de la politique d'austérité préconisée par le gouvernement.
Le secrétaire général adjoint de l’UGTT, Hfaiedh Hfaiedh, a affirmé, dans une déclaration accordée à la TAP, que l’UGTT refuse qu’on porte atteinte aux droits légitimes des travailleurs « car ce n’est pas à eux de payer la facture de la crise financière », estimant que la situation économique appelle à des discussions entre le gouvernement et ses partenaires sociaux et notant que des réunions entre les parties susmentionnées ont déjà commencé à se tenir depuis trois semaines.
Le dirigeant syndical a souligné que les détails des propositions visant à remédier à la situation économique et sociale n'avaient pas encore été abordés, rappelant l'importance de mettre ces questions sur la table des négociations dans le cadre de la commission 6 + 6. Une table sur laquelle Elyes Fakhfakh a certifié avoir exposé toutes les données de la situation économique du pays.
M. Hfaiedh a ensuite précisé que l’UGTT compte sur le dialogue et que sa vision est basée sur la lutte contre l'évasion fiscale et sur la prise de mesures visant à relancer l'économie, réitérant que la centrale syndicale allait rejeter toute politique gouvernementale unilatérale dont les conséquences seraient de toucher les droits des salariés.
Il a rappelé que l’UGTT revendique le versement de la troisième tranche des augmentations salariales au profit des fonctionnaires à partir du 1er août, aussi la reprise des négociations sociales prévues pour avril et suspendues à cause de la crise sanitaire, ajoutant que d’autres revendications concernent aussi la mise en œuvre des accords sectoriels conclus et le bannissement de toute forme d'emploi précaire, en intégrant 19.000 ouvriers de chantiers dans le secteur public.
En parlant du secteur public, Elyes Fakhfakh a, bien entendu, abordé les problèmes structurels que traversent certains établissements publics dont notamment la RNTA.
Le ministère des Finances a publié au mois de mai dernier un rapport sur les établissements publics dans lequel il a exposé plusieurs chiffres et indicateurs importants sur les entreprises et caisses publiques.
La RNTA qui cumulait déjà des pertes de l’ordre de 136 millions de dinars dans la période 2010-2014, termine l’année 2018 avec un nouveau résultat déficitaire de 45 millions de dinars. Un rapport publié le 6 juin par le ministère des Domaines de l’Etat et réalisé par l’Instance de contrôle général pointe des dépassements à la pelle ainsi que des défaillances et suspicions de corruption qui touchent l’entreprise.
La trésorerie nationale a dû combler, entre 2010 et 2014 le déficit de financement de la RNTA à travers les avances accordées à l’entreprise pour garantir son équilibre financier. Cela a fait perdre aux caisses de l’Etat 131 millions de dinars fin 2014. Les dépassements et la mauvaise gestion à tous les niveaux sont depuis des années rapportés et exposés sans que l’UGTT ne les dénonce.
Faisant partie des « lignes rouges » de la centrale syndicale, elle a même lancé en 2018 une campagne anti-vente de la RNTA : « Touche pas à ma RNTA ».
Cette campagne était également accompagnée d'une vidéo de 40 minutes ayant pour but de sensibiliser les Tunisiens à cette « cause juste », appelant alors le gouvernement Chahed à lancer des réformes profondes sans pour autant privatiser l'entreprise et enlever à l’Etat ce monopole qui, selon l’avis de tous les observateurs économiques, est un non-sens affligeant. Cela dit, suite à la publication du nouveau rapport, l’UGTT n’a encore émis aucun commentaire et a zappé le sujet.
La prochaine période s’annonce particulièrement mouvementée entre le gouvernement et la centrale syndicale. Si des débats sont menés en cercle fermé et si entente il y’a, l’UGTT devra néanmoins adapter ses positons aux attentes de ses bases et pas forcément aux intérêts du pays. Le bureau exécutif de l’Union devrait annoncer demain sa réponse à Elyes Fakhfakh à l’issue de la réunion de son bureau exécutif. Il est fort à parier qu’elle sera teintée de rouge…
Myriam Ben Zineb

Il doit leurs dire la vérité toute la vérité sur la situation du pays.
Qu on ne peut plus continuer comme avant sous peine d'une faillite générale du pays .
1/ stop à l'endettement
2/ on doit se serrer la ceinture au besoin manger une fois par jour car nous consommons plus que nous produisons
3/ Au besoin réduire les salaires les plus importants.
4/ Contre chaque salaire , le bénéficiaire doit prouver qu il a apporté la contrepartie attendue.
Les parasites qui touchent des rémunérations sans rien produire doivent être pourchassés et jugés. Il y en a beaucoup.
5/ résoudre efficacement le problème du commerce parallèle.
Toutes les liquidités dans le pays doivent transiter par le circuit normal.
Les réformes doivent être annoncées : entre autres
démocratisation de la santé
Réforme de l education nationale dans un sens qualitatif, tous les enseignants non compétents doivent ou se former ou quitter l enseignement.
Un contrôle de niveau doit être instauré.
Il faut faire venir des cadres de l l'etranger ( priorité aux expatriés tunisiens ) pour rehausser le niveau en général et créer une mentalité de la gagne et du travail bien fait.
Développer l esprit créatif , inventif, .
L égalité des chances pour tous les tunisiens est un impératif .
Il faut expliquer et sensibiliser les tunisiens sur leur avenir.
6/ Un préalable : Commencer dès maintenant à éradiquer la corruption et éliminer tous les clans mafieux qui se sont emparés du pays et qui l'empêchent de se réformer et d'avancer.
Sans cela, les tunisiens ne vous écouteront pas et toute politique de sortir le pays de ce gouffre sera un échec qui ne fera que l enfoncer d'avantage. Ce sera trop tard et nous rentrerons dans une situation que je ne préfère pas décrire.
7/ biensure une corporation comme l UGTT va vous mettre les bâtons dans les roues avec le reste du système corrompu.
Mais au moins vous aurez le peuple avec vous.
Donc le peuple voit bien que le problème n est pas le gouvernement contre l UGTT mais que cette dernière, avec la direction actuelle, est devenue un handicap majeur contre toute réforme dans ce pays.
Seul le gouvernement doit gouverner dans le respect des lois et règles en vigueur.
Or ce syndicat se comporte comme un Etat dans l '?tat et même au dessus du peuple .
Il utilise la situation sociale difficile des tunisiens pour en tirer profit ce faisant il ne fait qu 'aggraver encore la situation économique et sociale des tunisiens.
Et si on continue ainsi un jour tout cela va nous exploser en pleine gueule. La situation à ce moment deviendrait incontrôlable.
Tout le monde sera perdant surtout les salariés syndiqués UGTT sauf les corrompus dont la plupart ont assuré leurs arrières ailleurs et dans des paradis fiscaux.
'?a ne sert plus à essayer de ménager la chèvre et le chou aujourdhui.
La situation ne le permet plus.
Il faut l expliquer clairement et d une manière répétitive au peuple pour que ça soit encré dans don mental et l impliquer dans le sauvetage de son pays.
En éliminant les niches de corruption et toutes sortes de privilèges mal acquis en veillant au respect des règles et l égalité de chance, le peuple acceptera plus volontiers les sacrifices nécessaires parce qu il saura qu au bout il tirera profit pour lui et tous les enfants de ce pays.
Le problème c est qu'il faut agir pour redresser le pays et éliminer tous ceux qui s y opposent.
Donc ce n est pas un problème gouvernement-UGTT.
Il faut reformer dans le sens déclencheur intérêt général il faut agir et si UGTT ou autres s y met de travers, le peuple sera avec vous et donc il faut appliquer les lois de la république.
Alors, Myryam, vous pouvez sortir vos rouges tabliers : les taureaux ne seront pas de sortie, cette fois !