-l'action publique n'appartienne plus à l'État et soit laissée entre les mains des magistrats du parquet, qui n'obéiraient plus au pouvoir hiérarchique du ministre de la justice, et par suite au pouvoir politique seul à même d'arrêter et de mettre en 'uvre, par le biais de ce corps hiérarchisé, qu'est le parquet, la politique du gouvernement en matière judiciaire, dans toutes ses acceptions économique, commerciale, civile et notamment pénale,
-l'inspection du ministère de la justice, avec pour conséquences que le déclenchement de l'action disciplinaire contre les magistrats soit, désormais, de l'apanage d'un conseil supérieur de la magistrature, composé uniquement de magistrats, sans aucun garde-fou, faisant que le justiciable Tunisien, serait-il ELCHAHID CHOKRI BELAID, ne pourrait prétendre à ce qu'on le protège contre toute forme d'abus commis par des juges qui seraient enclin à se donner raison les uns les autres, les loups ne se mangeant pas , par définition, entre eux.
Résultat de cet état de fait, les magistrats étaient, depuis le 14/01/2011, et les listes de magistrats démis, indument, de leurs fonctions, sous la coupe de l'AMT qui n'a eu de cesse d'exercer, tout autant que l'observatoire des "interférences dans les affaires de justice", avec à sa tête Rahmouni & Co, toutes les pressions possibles et imaginables sur les magistrats de l'ordre judiciaire, de l'ordre administratif et du tribunal militaire chaque fois des décisions de justice avaient donné gain de cause à des cadres sécuritaires, à des ministres ou à des hauts cadres de l'État de l'ancien régime, dotés de la qualité de citoyen Tunisien et de justiciable dont le droit à un procès équitable serait semble-t-il sans intérêt pour ces corporations.
L'instance provisoire qui crie aujourd'hui au scandale, composé de magistrats sans expérience de la chose publique et sans conscience des enjeux de cette bataille, n'ont pas levé le petit doigt pour rappeler les magistrats, transformés en politiques, à l'ordre, ne leur avait intimé de respecter l'obligation de réserve à laquelle ils sont soumis et n'a pas 'uvré à la consécration du principe de neutralité des magistrats, notion plus large que celle de l'indépendance, sans laquelle cette indépendance serait transformée en dictature ou plutôt en corps hors la loi.
Le mal de la justice réside dans ses propres enfants, et spécialement dans des magistrats, de en plus, politisés qui avaient laissé, de côté, leur mission première, à savoir celle de dire le droit entre les justiciables, dans les affaires dont ils sont en charge, pour se consacrer à la politique.
Entre la dictature des juges et celle de l'État, j'estime, au vu des graves dysfonctionnements de la justice, depuis le 14/01/2011, que celle de l'État est bien moins grave pour les citoyens et praticiens du droit que celle des magistrats qui sont loin d'être les meilleurs hommes à nous gouverner.