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Mehdi Jomâa vers le champ de mines de la Kasbah
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La nomination, après des tractations serrées, de Mehdi Jomâa en tant que chef du gouvernement ne finit pas d’alimenter les colonnes des différents médias. Ces derniers consacrent leurs commentaires à la personnalité du nouveau chef du gouvernement, à ses supposés liens familiaux et à sa relation avec Ennahdha. Les enjeux et les missions principales de ce nouveau chef du gouvernement méritent pourtant que l'on s’y attarde.
La mission de Mehdi Jomâa peut se résumer en un mot : rassurer. Prenant le relais dans une période trouble, il devra rassurer les acteurs économiques aussi bien tunisiens qu’étrangers, rassurer la population quant à sa sécurité et rassurer les partis politiques quant à la transparence des prochaines élections. Tout un programme.
La grande priorité sera la situation sécuritaire dans le pays. La population tunisienne doit retrouver une certaine quiétude, et l’apaisement des tensions sécuritaires est un prélude au redémarrage de l’activité économique.
Par ailleurs, la réussite de ce challenge par le nouveau chef du gouvernement lui permettra de jouir d’un capital sympathie non négligeable aussi bien auprès de l’opinion publique qu’auprès des acteurs économiques tunisiens. Le nouveau chef du gouvernement devra également se pencher sur le dossier de la dissolution des ligues dites de protection de la révolution (LPR) qui reviendra sur la scène avec force. Toutefois, son inexpérience dans le domaine sécuritaire risque d’être un handicap, c’est pour cela qu’on parle, d’ores et déjà, du maintien à son poste de Lotfi Ben Jeddou, ministre de l’Intérieur, qui a réussi à gagner la confiance d’une grande partie de ses troupes.
L’assainissement de la situation économique tunisienne fait également partie des priorités de Mehdi Jomâa. L’enjeu principal dans cette optique est de restaurer la confiance des bailleurs de fonds et des institutions financières internationales qui ont déserté la Tunisie depuis un certain temps. Les dégradations successives de la note souveraine de la Tunisie ne sont pas étrangères à la détérioration des relations entre les Tunisie et ces institutions. Il faut noter que l’économie semble être l’un des domaines de prédilection du nouveau chef du gouvernement.
Contrairement à la sécurité, l’économie rentre dans le champ de compétences de l’ancien ministre de l’Industrie. Mehdi Jomâa est, en effet, encensé par ses collaborateurs du ministère. Nidhal Ouerfelli, secrétaire d’Etat à l’Energie et aux mines décrit un « homme de principes » et un « homme de décision » en ajoutant qu’il se distingue par son intégrité et sa compétence. On sait également que le nom de Mehdi Jomâa a été proposé en premier lieu par l’UTICA, l’union patronale, à travers sa présidente Wided Bouchamaoui comme l’a révélé le site African Manager. Ceci traduit les bons rapports qu’entretient l’ancien ministre avec le patronat tunisien. Un élément non négligeable dans l’optique de réformes dans le secteur économique.
Par ailleurs, plusieurs industriels ne boudent pas leur bonheur du fait d’avoir un chef du gouvernement qui a déjà « mis les mains dans le cambouis » en ayant été, durant sa carrière, responsable d’une entreprise. Ils espèrent, par conséquent, qu’il sera attentif à leurs problèmes et en prendra la juste mesure. Quand il était ministre de l’Industrie, Mehdi Jomâa a prouvé qu’il était capable de résoudre certains problèmes car la reprise de la production de phosphate s’est faite sous son égide.
La mission principale de Mehdi Jomâa demeure, toutefois, celle d’assurer la tenue d’élections libres et indépendantes le plus rapidement possible. Pour ce faire, il faudra que le gouvernement parvienne à assurer un climat propice aux élections sur tous les plans.
L’un des nombreux dossiers brûlants auquel le nouveau chef du gouvernement devra s’attaquer est celui de la révision des nominations partisanes opérées par Ennahdha aux postes stratégiques de gouverneurs, de délégués de chefs de délégations spéciales aux municipalités et de PDG de grandes entreprises publiques. Ce dossier est d’une telle importance qu’il a été mentionné dans la feuille de route du quartet et fait donc, de facto, partie du contrat du nouveau chef du gouvernement.
Quand il était en charge du portefeuille de l’Industrie, Mehdi Jomâa n’avait pas hésité à limoger les PDG de la Compagnie de phosphate de Gafsa et de la STEG qui avaient été nommés par Ennahdha. Au poste de chef du gouvernement, Mehdi Jomâa entamera ce chantier dans le but de mettre en place une administration neutre. L’Etat devra assurer la neutralité d’organes essentiels comme celui de la radio nationale. Cette dernière est actuellement chapeautée par Mohamed Meddeb qui est contesté par son administration et dont les tendances partisanes ne sont pas un secret.
Pour assurer des élections libres et indépendantes, le nouveau gouvernement devra également s’attaquer à des problématiques plus complexes. Le financement des partis politiques en fait partie. En effet, certains partis en Tunisie disposent de moyens considérables sans qu’aucun contrôle ne soit exercé sur les sources de ce financement. Ces différences de moyens financiers entre les partis sont susceptibles de faire pencher la balance en faveur du parti le plus « friqué ».
Le financement des médias sera également l’un des dossiers à traiter en vue d’élections libres et indépendantes. Plusieurs médias sont nés récemment grâce à un déversement d’argent dont la source est inconnue. Depuis leur naissance, ces médias n’ont cessé de se positionner politiquement de manière de plus en plus claire. Il se trouve que la plupart d’entre eux sont plutôt favorables aux islamistes. Ce type de médias peut jouer un rôle important dans l’orientation politique de l’opinion publique d’où la nécessité de faire respecter la période de silence pré-électoral.
Selon la feuille de route préparée par le quartet, la Tunisie devra être pourvue d’une loi électorale, d’une instance supérieure des élections et d’une Constitution le 8 janvier prochain. La date des prochaines élections devrait être annoncée à cette occasion. Ce n’est rien de dire que les délais sont serrés et que Mehdi Jomâa a accepté une lourde responsabilité. En plus, il part déjà avec la défiance d’une opposition tunisienne en mal de stratégie et de repères. Il devra également composer avec une présidence de la République capricieuse et imprévisible.
Mehdi Jomâa part avec une somme effarante de challenges et de responsabilités. Il sera scruté et attendu au tournant principalement par l’opposition. Conscient de toutes ces exigences, Mehdi Jomâa endosse la mission de chef du gouvernement dans un contexte pour le moins ardu.
La mission de Mehdi Jomâa peut se résumer en un mot : rassurer. Prenant le relais dans une période trouble, il devra rassurer les acteurs économiques aussi bien tunisiens qu’étrangers, rassurer la population quant à sa sécurité et rassurer les partis politiques quant à la transparence des prochaines élections. Tout un programme.
La grande priorité sera la situation sécuritaire dans le pays. La population tunisienne doit retrouver une certaine quiétude, et l’apaisement des tensions sécuritaires est un prélude au redémarrage de l’activité économique.
Par ailleurs, la réussite de ce challenge par le nouveau chef du gouvernement lui permettra de jouir d’un capital sympathie non négligeable aussi bien auprès de l’opinion publique qu’auprès des acteurs économiques tunisiens. Le nouveau chef du gouvernement devra également se pencher sur le dossier de la dissolution des ligues dites de protection de la révolution (LPR) qui reviendra sur la scène avec force. Toutefois, son inexpérience dans le domaine sécuritaire risque d’être un handicap, c’est pour cela qu’on parle, d’ores et déjà, du maintien à son poste de Lotfi Ben Jeddou, ministre de l’Intérieur, qui a réussi à gagner la confiance d’une grande partie de ses troupes.
L’assainissement de la situation économique tunisienne fait également partie des priorités de Mehdi Jomâa. L’enjeu principal dans cette optique est de restaurer la confiance des bailleurs de fonds et des institutions financières internationales qui ont déserté la Tunisie depuis un certain temps. Les dégradations successives de la note souveraine de la Tunisie ne sont pas étrangères à la détérioration des relations entre les Tunisie et ces institutions. Il faut noter que l’économie semble être l’un des domaines de prédilection du nouveau chef du gouvernement.
Contrairement à la sécurité, l’économie rentre dans le champ de compétences de l’ancien ministre de l’Industrie. Mehdi Jomâa est, en effet, encensé par ses collaborateurs du ministère. Nidhal Ouerfelli, secrétaire d’Etat à l’Energie et aux mines décrit un « homme de principes » et un « homme de décision » en ajoutant qu’il se distingue par son intégrité et sa compétence. On sait également que le nom de Mehdi Jomâa a été proposé en premier lieu par l’UTICA, l’union patronale, à travers sa présidente Wided Bouchamaoui comme l’a révélé le site African Manager. Ceci traduit les bons rapports qu’entretient l’ancien ministre avec le patronat tunisien. Un élément non négligeable dans l’optique de réformes dans le secteur économique.
Par ailleurs, plusieurs industriels ne boudent pas leur bonheur du fait d’avoir un chef du gouvernement qui a déjà « mis les mains dans le cambouis » en ayant été, durant sa carrière, responsable d’une entreprise. Ils espèrent, par conséquent, qu’il sera attentif à leurs problèmes et en prendra la juste mesure. Quand il était ministre de l’Industrie, Mehdi Jomâa a prouvé qu’il était capable de résoudre certains problèmes car la reprise de la production de phosphate s’est faite sous son égide.
La mission principale de Mehdi Jomâa demeure, toutefois, celle d’assurer la tenue d’élections libres et indépendantes le plus rapidement possible. Pour ce faire, il faudra que le gouvernement parvienne à assurer un climat propice aux élections sur tous les plans.
L’un des nombreux dossiers brûlants auquel le nouveau chef du gouvernement devra s’attaquer est celui de la révision des nominations partisanes opérées par Ennahdha aux postes stratégiques de gouverneurs, de délégués de chefs de délégations spéciales aux municipalités et de PDG de grandes entreprises publiques. Ce dossier est d’une telle importance qu’il a été mentionné dans la feuille de route du quartet et fait donc, de facto, partie du contrat du nouveau chef du gouvernement.
Quand il était en charge du portefeuille de l’Industrie, Mehdi Jomâa n’avait pas hésité à limoger les PDG de la Compagnie de phosphate de Gafsa et de la STEG qui avaient été nommés par Ennahdha. Au poste de chef du gouvernement, Mehdi Jomâa entamera ce chantier dans le but de mettre en place une administration neutre. L’Etat devra assurer la neutralité d’organes essentiels comme celui de la radio nationale. Cette dernière est actuellement chapeautée par Mohamed Meddeb qui est contesté par son administration et dont les tendances partisanes ne sont pas un secret.
Pour assurer des élections libres et indépendantes, le nouveau gouvernement devra également s’attaquer à des problématiques plus complexes. Le financement des partis politiques en fait partie. En effet, certains partis en Tunisie disposent de moyens considérables sans qu’aucun contrôle ne soit exercé sur les sources de ce financement. Ces différences de moyens financiers entre les partis sont susceptibles de faire pencher la balance en faveur du parti le plus « friqué ».
Le financement des médias sera également l’un des dossiers à traiter en vue d’élections libres et indépendantes. Plusieurs médias sont nés récemment grâce à un déversement d’argent dont la source est inconnue. Depuis leur naissance, ces médias n’ont cessé de se positionner politiquement de manière de plus en plus claire. Il se trouve que la plupart d’entre eux sont plutôt favorables aux islamistes. Ce type de médias peut jouer un rôle important dans l’orientation politique de l’opinion publique d’où la nécessité de faire respecter la période de silence pré-électoral.
Selon la feuille de route préparée par le quartet, la Tunisie devra être pourvue d’une loi électorale, d’une instance supérieure des élections et d’une Constitution le 8 janvier prochain. La date des prochaines élections devrait être annoncée à cette occasion. Ce n’est rien de dire que les délais sont serrés et que Mehdi Jomâa a accepté une lourde responsabilité. En plus, il part déjà avec la défiance d’une opposition tunisienne en mal de stratégie et de repères. Il devra également composer avec une présidence de la République capricieuse et imprévisible.
Mehdi Jomâa part avec une somme effarante de challenges et de responsabilités. Il sera scruté et attendu au tournant principalement par l’opposition. Conscient de toutes ces exigences, Mehdi Jomâa endosse la mission de chef du gouvernement dans un contexte pour le moins ardu.
Marouen Achouri
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