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Tunisie - Moncef Ben Salem, le ministre qui n'arrête pas de mettre le pied dans le plat

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Parmi les personnages les plus controversés au sein du gouvernement provisoire actuel, on citera le ministre de l’Enseignement supérieur, Moncef Ben Salem qui n’arrête pas de souffler, plutôt, le chaud que le froid avec ses positions, certes ambigües, mais plus proches des thèses extrémistes des salafistes.
On l’a vu lors du conflit à la Faculté de La Manouba où il a pris partie contre le doyen de cette Faculté, l’accusant de provocateur tout en refusant de rencontrer les enseignants et les étudiants qui rejetaient l’admission des jeunes étudiantes portant le niqab.
Et dire qu’en dépit du rejet par le Tribunal administratif de Tunis du recours présenté contestant l’interdiction du port du niqab, et donnant, ainsi, raison à l’administration, M. Ben Salem continue à faire la sourde oreille et rechigne à publier la circulaire, tant souhaitée et attendue, interdisant le voile intégral dans les établissements universitaires .
On l’a vu monter au créneau, alors qu’il n’occupe aucun poste à caractère politique, pour exprimer, publiquement, son indignation de la déclaration de Béji Caïd Essebsi et dans laquelle l’ancien Premier ministre a décrit la situation du pays comme étant alarmante tout en critiquant les prestations du nouveau gouvernement.
On se rappelle, à ce propos, que Moncef Ben Salem a été un des rares ministres du gouvernement provisoire à accuser d’une manière directe l’ancien gouvernement le rendant responsable des difficultés actuelles. Il a accusé, en effet, le cabinet de M. Caïd Essebsi de mauvaise gouvernance et d’avoir légué des tonnes de problèmes à son successeur dont notamment certaines augmentations de salaires, à ses yeux, injustifiées.
Par ailleurs, bien que l’ancien Premier ministre ait déjà justifié les nominations administratives qu’il a faites juste avant de quitter son poste, comme étant des promotions régulières prévues d’avance, Moncef Ben Salem n’a pas hésité à faire un procès d’intention à M. Caïd Essebsi en laissant entendre qu’il y aurait des arrière-penséesquant auxdites nominations.
Et M.Ben Salem de conclure allègrement que l’ancien gouvernement est responsable, en grande partie, de l’aggravation de la situation, constatée actuellement dans le pays.
A ce propos, on ne manquera pas de mettre en relief la réaction de l’ancien Premier ministre qui a exprimé son inquiétude quant à «l’avenir de la jeunesse avec un pareil ministre de l’Enseignement supérieur».
On l’a vu mettre le pied dans le plat, une nouvelle fois, en déclarant qu’un «pays étranger serait derrière les événements survenus à Bir Ali Ben Khelifa» (Gouvernorat de Sfax). Pays qu’il accuse de vouloir déstabiliser la sécurité et la stabilité de la Tunisie, au moyen d' «importantes sommes d’argent».
Sans pour autant révéler le nom du pays qu’il accuse de «complot contre la sûreté de la Tunisie», Moncef Ben Salem va jusqu’à affirmer que l’Interpol est entrain d’investiguer pour tirer au clair cette affaire.
Des affirmations qui restent, jusqu’à ce jour, sans suite. Il serait bon de poser la question à M. Ben Salem quant aux résultats des investigations menées par Interpol! Sa réponse éclairerait l’opinion publique sur un événement qui a failli mener le pays vers un bain de sang si on se référait aux révélations faites, par la suite, par le ministre de l’Intérieur.
On l’a vu, tout récemment et une énième fois, «se planter» en provoquant la colère des habitants de Sidi Bouzid lorsqu’il a tourné en dérision le fait qu’un citoyen de ce gouvernorat ait menacé de s’immoler par le feu au cas où la demande d’ouverture de deux facultés dans la région n’était pas satisfaite.
En effet, lors d’une réunion, il a raconté, d’une façon anecdotique, les faits qui se sont produits dans une séance de travail tenue au ministère du Développement régional avec les habitants de la région. Ce qui a généré une grande colère des Bouzidiensqui ont alors organisé une marche qui a sillonné les principales artères de la ville et dans laquelle des slogans comme «Ben Salem le lâche, le Bouzidien ne sera pas humilié», «le peuple veut la démission du ministre» ou «le peuple veut faire tomber le ministre».
La multiplication des gaffes commises par le ministre de l’Enseignement supérieur est là pour démontrer qu’il s’agit d’un personnage qui n’a aucune expérience en matière de gestion des ressources humaines, qu’il manque terriblement du sens de la retenue et qu’il est, peut-être un bon enseignant (bien que ses diplômes et son grade fassent l’objet d’une grande polémique dans le milieu universitaire) mais loin de faire un ministre ayant le sens des responsabilités que lui impose son appartenance à une équipe gouvernementale.
Il faut dire qu’il reste, curieusement passif et muet lorsqu’il s’agit de questions se rapportant à son département, alors qu’étrangement, il devient loquace et bavard pour des affaires qui ne le concernent pas directement dans la mesure où il y a d’autres membres du gouvernement qui sont plus habilités, par la nature de leurs postes, à réagir à certains événements.
En effet, on ne voit pas ce que vient faire un ministre de l’Enseignement supérieur dans des affaires de haute sécurité comme celle de Bir Ali Ben Khelifa ou dans des polémiques purement politiques, politiques.
Ceci sans parler de ses positions controversées à propos de questions touchant à la religion, l’homme étant réputé pour ses idées ultraconservatrices, ce qui constitue un point d’interrogation voire une menace si l’on sait le caractère sensible du département de l’Enseignement supérieur quant à l’avenir des jeunes étudiants, ces futurs diplômés et hauts cadres de demain.
Noureddine HLAOUI
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